Samedi soir, le T71 a bousculé tous les pronostics en obligeant le champion steinselois à une 3e manche toujours hasardeuse. Et le grand bonhomme du match a été Cory Johnson.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le T71 était littéralement le dos au mur, samedi soir. Devant son public, le club de la Forge du Sud n’avait tout simplement pas de droit à l’erreur sous peine de voir sa chaotique saison prendre fin… mais il n’en fut rien! Dire que le T71 vit une saison compliquée est un doux euphémisme. D’ailleurs, l’ancienne place forte du basket grand-ducal annonçait la couleur avant même le début du présent exercice : «L’objectif, c’est d’être dans les six premiers.»
Et tout au long de la saison, on a compris que l’objectif serait loin d’être facile à atteindre. On savait déjà que le T71 devrait composer avec la longue suspension de Chris Jones, suspendu neuf mois après un contrôle positif au soir de la finale de Coupe 2016, remportée par le T71 face à la Résidence. À cela s’est ajouté la blessure relativement grave de Cory Johnson et son remplacement par Maurice Lewis-Briggs, lequel n’a jamais réussi à se fondre dans le moule dudelangeois. On n’oubliera pas non plus l’autre blessure, celle de Christophe Laures, dont on a cru, un temps, qu’il ne serait plus disponible de toute la saison… avant de voir l’intérieur effectuer son retour. Sans toutefois vraiment peser sur le jeu.
On ne peut pas non plus passer sous silence le fait que Nelly Stephens a joué pendant de longues semaines avec une grave blessure au doigt et que la saison est désormais terminée pour l’emblématique Américain du T71, qui s’est fait une entorse sérieuse. Pour toutes ces raisons, retrouver le T71 en play-offs était déjà une étape importante. Et voir les hommes de Phil Dejworek atteindre le dernier carré de la compétition après avoir subi quelques revers mémorables, dont notamment une véritable humiliation, à domicile, face à Etzella (66-91) est carrément un véritable exploit.
Avec finalement la quatrième place de ce Final Four, les Dudelangeois ont donc hérité du tirage le plus compliqué, à savoir l’Amicale. Et après la victoire initiale de Steinsel, mercredi, on ne donnait pas cher des coéquipiers de Gilles Ruffato, dont on pensait qu’il effectuait sa dernière sortie en tant que basketteur.
51 d’évaluation, record de la saison en N1!
Mais au terme d’un dernier quart de folie (32-14), les joueurs de la Forge du Sud ont totalement renversé la situation et poussé l’ogre steinselois à une belle, qui se dispute déjà ce soir, du côté du hall Alain-Marchetti Et clairement, Cory Johnson a réussi pratiquement à lui seul à mettre l’Amicale à terre. Les chiffres parlent pour lui : en 40 minutes, il inscrit 41 points (à 17/25 dont 6/8 à trois points), capte 16 rebonds, délivre 1 passe et contre 3 ballons. Une performance extraordinaire saluée par une évaluation record de 51! Le meilleur total en Nationale 1, cette saison.
Marcel Wagener a apprécié la démonstration : «Ce qu’il a fait lors des dix dernières minutes, je n’ai jamais vu ça», confie le président dudelangeois. Et d’expliciter : «Défendre Bobby Melcher et marquer des points, ce n’est vraiment pas évident. Il a fait la différence au quatrième quart, je crois avec du 100 % au tir. Et il a très bien défendu, ce qui n’était pas toujours le cas par le passé.»
Toujours blessé, Nelly Stephens était aux premières loges : «C’était incroyable. C’était sa soirée, il a décidé le match.» Ce soir, nul doute que l’Américain du T71 sera surveillé comme le lait sur le feu par l’Amicale. Pour elle, le danger s’appelle Johnson!
Romain Haas
Ce soir (3e et dernière manche) 20 h 30 Amicale – T71