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[Basket] Joe Biver (Esch) : « On ne doutait pas du tout »


"Ce match nous a donné de la confiance et de l'espoir", confesse Joe Biever. (Photo Editpress)

[Après la 9e journée de play-offs] Le Basket Esch a gagné le match à ne pas perdre face à Etzella, dimanche. Joe Biever et ses potes peuvent encore viser le Final Four.

Quel était votre état d’esprit avant d’aborder la dernière ligne droite ?

Joe Biever : On s’est toujours dit que c’était possible. Si on était dans cette situation, c’était uniquement de notre faute. Parce qu’on a perdu trop de matches qu’on n’aurait pas dû perdre. Deux défaites contre le Sparta, une contre la Résidence, une contre les Pikes qui jouaient avec un seul Américain, une contre l’Amicale sans Billy alors qu’on avait douze points d’avance… c’est pour cela que c’était compliqué en fin de saison régulière.

Et ensuite en début de play-offs ?

Oui. On a perdu quatre matches de suite. Mais il faut dire qu’avec la blessure de Jibril, on a dû s’habituer à jouer avec Cilo (Momcilo Latinovic). Avec lui, c’est un tout autre jeu. Une toute autre équipe. C’est aussi parce qu’on a eu besoin d’un temps d’adaptation qu’on a connu ces défaites au début des play-offs.

Êtes-vous meilleurs avec Hodges ou avec Latinovic ?

C’est dur à dire. Ce ne sont pas du tout les mêmes joueurs. Avec Jibril, on a un patron pro sur le terrain. Il fait beaucoup de boulot, il score, il implique ses coéquipiers. Sans lui, on doit prendre plus de responsabilités.

Et ça marche. Avez-vous senti un déclic à un moment précis dans ces play-offs ?

Pas vraiment. J’ai plus l’impression que ça vient de match en match et qu’on progresse à chaque fois sur le plan collectif. Maintenant, notre plus grosse prestation, on l’a réalisée face à Dudelange. Ce match nous a donné de la confiance et de l’espoir. On savait qu’on devait le remporter, car sinon, c’était fini pour nous.

Vous saviez que le match le plus important de ce double week-end était celui contre Etzella. Avez-vous lâché volontairement celui contre l’Amicale ?

Non, pas du tout. On était bien concentrés sur Steinsel. On voulait gagner, car on savait que si Etzella battait Dudelange et qu’on perdait, c’était aussi terminé. On a bien joué pendant un quart d’heure. Mais après, leurs Américains ont rentré beaucoup de paniers à trois points, on avait du mal avec notre défense en transition. Et à -20 à la mi-temps, on a décidé de faire tourner pour arriver bien frais contre Etzella.

Vous avez senti que c’était un match pas comme les autres, dimanche ?

On a senti une tension positive. On voulait absolument gagner et les spectateurs étaient là dès la première minute du match. D’ailleurs, depuis notre victoire contre Dudelange, ils sont présents de la première à la dernière minute et ça nous donne une énorme motivation supplémentaire.

Vous n’avez pas ressenti de pression ?

Non. On a pris ça très positivement. On ne doutait pas du tout !

Même si c’était serré jusqu’à la mi-temps… que vous êtes-vous dit à la pause ?

Rien de spécial. On s’est dit qu’il fallait continuer comme cela. On savait quoi faire, on savait que c’était un match do or die. On n’a rien changé sur le plan tactique, on est restés en man-to-man pendant toute la rencontre en défense. Et en attaque, on a essayé de jouer vite.

Qu’est-ce qui a fait la différence ?

Les cinq premières minutes après la pause. On a très bien repris, on a vite creusé l’écart. Et dès lors, c’était compliqué pour Etzella de revenir sur nous.

Dans ce match, on constate qu’Upshaw et Latinovic ont scoré plus de 70 points alors qu’aucun Luxembourgeois n’a mis dix points. Est-ce un problème ?

Non. Si on regarde la saison, Patrick (Arbaut) est à 11 points de moyenne, moi, à 10, Alex (Rodenbourg), à 9, mon frère, à 8. Si on a un joueur qui a la main chaude, il faut le servir. Et dimanche, ils étaient deux à l’avoir.

On peut parler de victoire collective ?

Absolument. Tout le monde avait son propre rôle. Patrick et Pit (Biever) se chargeaient de Nelson Delgado, Stefan (Svitek) était présent au rebond, Alex a très bien défendu sur Billy (McNutt), moi j’étais à la passe et nos deux étrangers étaient à la conclusion. Tout le monde a fait son boulot.

Maintenant que vous avez gagné le match qu’il ne fallait pas perdre, vous vous dites que vous êtes au Final Four ?

Non. On se dit qu’on a une revanche à prendre contre le Sparta, contre qui on a perdu deux fois en saison régulière. Et que si on avait gagné ces matches, on serait déjà au Final Four. On sait que ce sera dur à Bertrange.

Vous pensez que l’Amicale va jouer le jeu face à Etzella ?

Bien sûr. Quand on est sportif, on ne joue pas pour perdre. Et eux aussi ont une revanche à prendre après avoir été écrasés au Deich. S’ils perdent, ils entreront en demi-finale contre Etzella avec une défaite, ce qui n’est jamais bon sur le plan psychologique. Maintenant, si Etzella l’emporte, il aura mérité d’aller au Final Four.

Qui est le mieux placé pour aller au Final Four ?

C’est vraiment du 50-50. Etzella a son destin entre les mains. Alors que nous, on ne peut que jouer notre match, gagner notre match. Et attendre.

Si la qualification n’est pas au bout ?

Ce sera une grosse déception. Depuis le début de la saison, notre objectif, c’est le Final Four. Et même plus loin. On joue toujours pour gagner.

Entretien avec Romain Haas