Sur le papier, le Basket Esch, champion en titre, avait une entame plutôt tranquille face à l’Amicale. Mais les joueurs de Sylvain Lautié, qui semblaient pourtant maîtriser leur sujet, ont finalement dû s’employer plus que prévu (93-78). Au grand dam de Joé Biever.
Premier match et première victoire, peut-on dire : « mission accomplie pour le Basket Esch »?
Joé Biever : On peut dire que, d’une certaine manière, la mission est effectivement accomplie. Mais sans plus. Il nous reste encore beaucoup de choses à travailler.
Sur le papier, ce premier match à domicile contre l’Amicale était facile. Est-ce que ça s’est vérifié dans la réalité?
Je dirais que si tu mènes de 25 points à la pause, tu dois être capable de tuer le match lors des cinq premières minutes de la seconde période. Et on a fait exactement le contraire, si bien qu’on s’est compliqué la vie.
Donc, vous n’avez pas été satisfait de la prestation de votre équipe par rapport à vos attentes ?
Honnêtement, je suis un peu déçu du match. Je pense qu’on a fait preuve à certains moments d’une forme d’arrogance. On doit changer d’attitude si on domine l’adversaire dès le début de la rencontre.
Pour ce premier match, vous étiez dans le cinq majeur avec les deux pros, Jeffry Monteiro Neves et Denilson Ramos Fonseca. Est-ce un cinq de base pour toute la saison ou faut-il s’attendre à le voir évoluer régulièrement ?
Depuis que Sylvain Lautié est là, on change régulièrement de cinq de base. C’est son style de jeu. Parfois, c’est difficile pour nous parce qu’on ne sait pas si on démarre ou pas. Mais en même temps, c’est plus compliqué également pour l’adversaire, qui doit s’adapter.
Sur ce premier match, quelle est votre plus grande satisfaction ?
Sur cette première rencontre, la seule satisfaction, c’est qu’on l’a emporté. Mais à part la victoire, il n’y a pas grand-chose à retenir de ce match…
Et votre plus grande déception ?
Comme je l’ai déjà dit, je n’ai pas du tout été satisfait de l’état d’esprit affiché par l’équipe. Il va falloir se reprendre rapidement.
Est-ce un problème de préparation ?
Pas du tout. La préparation s’est globalement très bien passée. Nous avons fait des matches contre des équipes de N2 française ou encore face aux Gladiators de Trèves et je peux vous dire qu’on a affiché un tout autre visage que samedi. Nous avons beaucoup mieux joué face à ces équipes que contre l’Amicale.
L’Amicale a chèrement vendu sa peau
Cette saison est aussi spéciale parce qu’elle se déroule sans Ben Kovac, désormais pro pour les Den Helder Suns. Qu’est-ce que cela change ?
Ça n’est pas évident de perdre quelqu’un comme Ben et on ne peut pas le remplacer par un seul joueur mais en jouant en équipe. Sans lui, il nous manque un bon scoreur également.
Pour parler d’un autre joueur qui peut également beaucoup apporter, ce n’était visiblement pas le soir d’Alex Rodenbourg, qui n’a pas marqué ?
C’est vrai qu’il n’a pas marqué samedi, mais je ne me fais pas du tout de souci. Il a effectué une très bonne préparation, à nous de mieux le trouver en attaque désormais.
Pour ce premier match, quelles étaient les consignes du coach ?
Il nous a surtout dit de tuer le match après la pause pour que tout le monde puisse avoir du temps de jeu. Et malheureusement, on n’a pas respecté cela.
Pour quelle raison selon vous ?
On n’a pas bien défendu et en face, on a trouvé une équipe de l’Amicale qui a chèrement vendu sa peau et qui a bien joué.
Justement, qu’avez-vous pensé de l’Amicale, à qui on prédit une saison encore plus compliquée que la dernière ?
Je dois dire que j’ai été plutôt agréablement surpris par Steinsel. Ils ont joué plus dur que nous, ils ont de très bons jeunes et sont très bien coachés.
On doit être beaucoup plus performants sur le plan défensif
Il s’agissait également du premier match de l’ère post-Covid, pouvez-vous nous rappeler les consignes à Esch et est-ce que ça change quelque chose en tant que joueur ?
Ça ne changeait pas grand-chose pour les joueurs en tout cas. Depuis le premier entraînement, on est habitué aux nouvelles règles sanitaires. Maintenant, c’est vrai que c’était dommage de ne pas avoir de buvette, ça aurait été sympa après le match mais bon…
Le fait d’être désormais le champion en titre, est-ce que ça met une pression supplémentaire sur les épaules ?
Non, je ne pense pas. En tout cas de notre côté, on se concentre sur chaque match l’un après l’autre en sachant que la saison peut être annulée à tout moment. Nous, ce qu’on veut, c’est gagner tous nos matches sans nous occuper du reste.
Si vous deviez attribuer une note à votre équipe à l’occasion de cette entrée en matière ?
Je nous donnerais la moyenne. Donc 10/20, parce qu’on a gagné. Mais pas plus parce qu’il reste vraiment beaucoup de travail à faire. On doit travailler un peu tout. Cela veut dire qu’on doit mieux bouger la balle, mieux jouer en équipe et surtout, on doit être beaucoup plus performants sur le plan défensif.
Avez-vous suivi les autres matches de la journée et, si oui, qu’en avez-vous pensé ?
Je suis un peu surpris de voir que beaucoup d’équipes n’étaient pas encore au complet et jouaient avec seulement un seul joueur pro.
Un dernier mot sur le fait de retrouver les parquets ?
Ce qui est sûr, c’est que nous étions tous impatients de jouer à nouveau !
Entretien avec Romain Haas