Pour le retour du basket sur la scène européenne à domicile, Lisy Hetting et Gréngewald, battues de 18 pts à l’aller au tour préliminaire, rêvent de quitter l’Eurocup Women la tête haute… Voire mieux.
C’est l’histoire qui va s’écrire, ce mercredi soir, du côté de Niederanven. Cela fait en effet plus d’une décennie qu’un match européen ne s’est pas déroulé au Luxembourg. La saison dernière, les joueuses de Gréngenwald avaient décidé d’effectuer leur retour sur la scène continentale mais, covid oblige, elles avaient dû se rendre à Namur pour une rencontre unique, perdue de 20 pts.
Cette saison, les filles d’Hermann Paar tentent à nouveau leur chance. Et, à la différence de ce qui s’était passé en fin d’année dernière, cette fois, Gréngewald a droit à un match aller-retour à l’issue duquel le vainqueur sera reversé en poules de l’EuroCup.
La semaine dernière, les Italiennes du Dinamo de Sassari ont logiquement dominé les débats. Il faut dire que les Luxembourgeoises avaient quelques circonstances atténuantes, comme l’explique Lisy Hetting : «On a eu pas mal de problèmes pendant notre préparation. En effet, deux joueuses étaient positives au covid si bien qu’on a dû annuler quatre matches amicaux. Et puis il y a eu un long voyage, on est allées à Francfort mardi soir pour prendre l’avion à 6 h du matin le mercredi à destination de l’Italie.» Et quand on sait que cette rencontre de très haut niveau s’est déroulée alors que le championnat grand-ducal n’avait pas encore débuté, on comprend mieux pourquoi la tâche s’annonçait compliquée.
Et ça ne s’est pas arrangé quand l’Américaine Cassandra Brown a dû quitter le terrain en tout début de quatrième quart, victime d’un choc au niveau du visage. Ce qui n’a pas empêché les Hostertoises, alors menées de 14 pts, de réduire l’écart à 9 unités à quatre minutes de la fin. Malheureusement, la fin a été plus compliquée : «On s’est battues pour Cassandra. Mais dans les quatre dernières minutes, c’était un peu le bazar sur le parquet. On a concédé des pertes de balle stupides, l’Américaine Lucas a mis deux paniers à trois points et ça a fait un 8-0 pour terminer.»
«Machine Gun», danger n° 1
Dans les rangs de l’équipe transalpine, composée quasi exclusivement de joueuses pros, on retrouve en effet une certaine Maggie «Machine Gun» Lucas, arrière de 29 ans qui a évolué plusieurs saisons en WNBA et qui a anéanti à elle seule les espoirs des Luxembourgeoises en plantant la bagatelle de 38 pts. Une adversaire de très haut niveau, comme le confirme Lisy Hetting : «Elle est impressionnante. Elle fait des choses qu’on n’a jamais vues. Elle shoote sans voir le panier. Même si on est tout près, on ne peut rien faire. C’est une grande chance de pouvoir affronter une telle joueuse. Mais 38 pts, c’est vraiment trop. On va devoir la limiter au retour.»
Même si elles sont déçues de ne pas avoir pu maintenir l’écart à une dizaine de points voire moins, les basketteuses grand-ducales ne se présenteront pas pour autant en victime expiatoire sur leur parquet de Niederanven, ce soir : «Ce match, on le joue pour le gagner, c’est sûr! J’espère que nos deux Américaines pourront jouer. On est toutes très motivées pour tout donner jusqu’au bout et montrer aux spectateurs qu’on sait jouer.»
Elle savoure d’ailleurs le retour des fans dans les tribunes : «J’espère qu’il y aura du monde. C’est génial de pouvoir jouer la maison contre un tel adversaire et devant ma famille et mes amis. Il faut en profiter car on ne sait pas si ça se reproduira.»
Entre ces deux matches européens, Hermann Paar et ses joueuses ont entamé le championnat. Une lutte âpre face à l’Amicale dont Gréngewald est sorti vainqueur 67-63 : «On a joué sans pro. Cassandra est blessée et l’autre Américaine qui a eu le covid, n’est pas à 100%. Ce match était bon pour le moral des Luxembourgeoises. On a vu que si on se battait, on pouvait aller loin même sans Américaines.»
Et de conclure : «Après le match, on était un peu déçues, on a montré de belles choses mais 18 pts c’est un peu trop. Mais on joue pour gagner. Si on ne fait pas trop de fautes, on peut gagner. Maintenant le faire de 19 pts c’est très dur. Mais on va essayer. Au basket, tout est possible !»
Romain Haas
Gréngewald – Dinamo Sassari, ce mercredi soir 19 h à Niederanven (67-85 à l’aller)