Franck Mériguet retrouve la finale de la Coupe, huit ans après la défaite face au T71. Cette fois, il veut aller au bout.
Vous avez déjà connu une finale, en 2014 avec Esch. Quel souvenir en gardez-vous?
Franck Mériguet : C’est toujours un événement, un contexte particulier. Dans une très grande salle, c’est toujours très sympa à jouer. On avait perdu de cinq points contre Dudelange, mais on partait avec 10 points d’avance. C’est super de la jouer. Mais ça doit être encore mieux de la gagner!
Vous êtes en finale, mais vous avez souffert face au Telstar. Peut-on dire que vous êtes des miraculés?
Miraculés, je ne sais pas. Comme je l’ai dit après le match, je tiens à féliciter le Telstar. S’ils avaient joué comme cela pendant toute la saison, ils ne seraient certainement pas 11es du championnat. Ils ont joué leur jeu. On savait qu’ils étaient la meilleure équipe à trois points, qu’elle vivait et mourait à longue distance. On avait préparé des trucs pour les contrer… et on en a pris six au premier quart. Après, on attaque le dernier quart à -11. On est allé chercher cette victoire défensivement, en les laissant à seulement 7 pts. On a trouvé des solutions, on a joué sur nos valeurs. Mais je trouve finalement que c’est un meilleur scenario que si on avait gagné facilement.
Pour quelle raison?
C’est une bonne claque pour les joueurs. On est prévenus. Il faudra faire attention à commencer avec une grosse agressivité défensive. On ne peut pas rentrer dans le match comme on l’a fait contre le Telstar. J’espère que ce scenario va nous servir pour la finale. Pour qu’on soit prêts d’entrée.
Cette place en finale arrive alors que vous avez traversé des moments très compliqués.
C’est vrai. Je crois que notre dernier match contre l’Amicale était le premier où on était au complet depuis fin novembre ou début décembre. C’est un truc de fou. Les gens regardent les stats de Steven Green, 29 pts, ils peuvent se dire que c’est bon. Mais cela crée un déséquilibre. Avant, avec Jordan (Hicks, qui souffre d’une myocardite, conséquence du covid qu’il a contracté), on avait un train qui avançait défensivement et offensivement. Avec l’arrivée de Steven, on a dû se réadapter, effectuer des changements. Maintenant, on va arrêter de regarder derrière, arrêter de se lamenter et aller de l’avant.
Il faut gérer ses émotions. Faire abstraction du contexte
Même si tous ces problèmes ont eu de lourdes conséquences?
C’est vrai qu’avant la trêve à Noël, on est à un point de la première place (NDLR : 25 pts avec un bilan de 11-3). Et finalement, on se retrouve quatrième (13-9). Maintenant, il y aura les play-offs, ce sera un autre championnat. Mais d’abord, on est concentrés sur la Coupe, qui faisait partie de nos objectifs de la saison.
Peut-on dire que vous êtes favoris contre l’Arantia?
On peut dire qu’on était favoris contre le Telstar. Mais contre Larochette, je pense que c’est vraiment du 50-50. Les deux victoires contre eux en championnat ne comptent pas. Ce serait une grande erreur de penser que parce qu’on a gagné deux fois, on gagnera trois fois. Le contexte est complètement différent.
Quelles seront les clefs du succès?
Il faut parvenir à gérer ses émotions. À faire abstraction du contexte. C’est une équipe hyper-agressive, la meilleure du pays en termes de fautes provoquées et de pertes de balle forcées. Un match à la Coque, c’est exactement ce qui leur convient. À nous de répondre à cette agressivité de manière intelligente. Ensuite, la victoire reviendra à l’équipe qui en voudra le plus. Qui parviendra à mettre le plus d’agressivité. De notre côté, il faut qu’on soit dans nos standards défensifs habituels. Si on joue notre jeu défensif habituel, la moitié du boulot est faite. Ensuite, l’Arantia s’appuie beaucoup sur ses deux Américains, on doit trouver les moyens de stopper leur apport. On va leur préparer des choses. Ça va être un vrai combat!
Le fait d’avoir un jour de récupération en moins que votre adversaire, ça a une importance? Que pensez-vous de ce système avec les demi-finales enchaînées avec les finales?
C’est toujours mieux d’avoir un jour en plus. Mais ce n’est pas là-dessus que cela va se jouer. Personnellement, j’aime beaucoup ce système. Ça fait penser aux grandes compétitions, avec un Final Four. Cela permet de rester dans l’événement, de rester dans l’objectif. Si on a un mois avant de jouer la finale, on ne sait pas ce qui peut se passer. Là, tout le monde reste dans l’événement.
Recueilli par R. H.