Après une première opposition qui a tenu toutes ses promesses… en fin de match, le Basket Esch défie Dudelange, qui n’est plus qu’à une victoire d’un nouveau sacre. Avec deux formations qui ont leurs atouts à faire valoir.
POURQUOI ESCH ?
Parce qu’ils ont mieux terminé
Après avoir perdu les trois premiers quarts de leur premier match, mardi, ils ont remporté le dernier et ont même terminé sur un 25-32. Avant le dernier run du T71 (7-0 lors des deux dernières minutes), les coéquipiers de Ben Kovac avaient remonté 17 points d’écart et infligé un 11-28 entre les troisième et quatrième quarts à Dudelange. Et même s’ils se sont finalement inclinés, la faute, entre autres, à la dépense d’énergie conséquente que leur a demandé la remontée, ce sont bien eux qui ont le momentum.
Parce que Clancy Rugg ne vivra pas deux fois le même enfer
Même s’il a été très présent sous le panneau (17 prises), Clancy Rugg a vraiment galéré lors de ce premier match. La défense s’est concentrée sur l’intérieur de la sélection nationale et l’a complètement frustré. À tel point qu’il a enchaîné les mauvais choix, qu’il a accumulé les fautes (4) et qu’il s’est totalement loupé au tir avec un vilain 26% (4/15) de réussite. En sachant qu’il tourne généralement à plus de 50% d’adresse dans ses tirs, on peut s’attendre à une réaction d’orgueil de sa part.
Parce que Ben Kovac a pris une nouvelle dimension
Même s’il n’est que sixième homme dans les rangs du Basket Esch, on a senti, dès son entrée en jeu, que Ben Kovac changeait la donne. Le jeune pro des Den Helder Suns, qui avait déjà été déterminant dans l’élimination d’Etzella (19 points lors de chacun des deux derniers matches), a encore pesé sur le match face à Dudelange. Avec 15 pts et notamment un très bon 3/7 à trois points, discipline dont il était l’un des meilleurs spécialistes cette saison aux Pays-Bas, il a sonné la révolte des siens avec un panier de loin juste avant la fin du troisième quart et encore un autre en plein cœur du réveil eschois. 8 pts dans ce money time qui montrent à quel point il est important. Quand on sait qu’il est entré en jeu après 5’30” alors que son équipe était déjà menée de 7 pts, peut-être qu’on peut s’attendre à le voir apparaître sur le parquet un peu plus tôt ce vendredi soir.
Parce qu’à la maison, c’est pas pareil
Dudelange a l’avantage du parquet en sa qualité de troisième à l’issue de la saison régulière contre quatrième pour le Basket Esch. Mais ce dernier a tout de même droit à un match à la maison : «Avec nos fans qui nous poussent, ce sera différent», prévient Joe Biever, le capitaine eschois. Et quand on voit le bruit qu’ont fait les quelques supporters parqués au Grimler, mardi, on peut se dire qu’avec quatre fois plus de monde, les hommes de Sylvain Lautié seront littéralement portés. Même si, bien sûr, ça ne fait pas tout, ça peut tout de même être une sacrée aide !
Parce que le Basket Esch a besoin d’un «vrai» titre
Quand on consulte le palmarès du basket luxembourgeois, il est bien indiqué que le Basket Esch est le champion de l’exercice 2019/2020. Un titre décroché à la faveur de sa première place au moment où le championnat a été brutalement stoppé, en mars 2020. Une récompense qui vient couronner une très belle saison jusqu’alors, qui s’était achevée avec un succès finalement déterminant contre les Musel Pikes à Stadtbredimus permettant aux Eschois de dépasser leur rival au classement… avant que tout ne soit stoppé. Certains trouveront à y redire, mais les faits sont têtus : Esch est champion. Simplement, Esch n’avait jusqu’alors jamais atteint la finale d’un championnat. Nul doute que les frangins Biever et leurs coéquipiers ont à cœur de remporter quelque chose directement sur le parquet. Ce qui serait une suite logique après une progression constante ces dernières années. Avec, Sylvain Lautié y tient : «Un effectif 100% eschois.»
POURQUOI DUDELANGE ?
Parce qu’il mène 3-0
Dudelange face au Basket Esch, pour le moment, cette saison, c’est trois victoires, zéro défaite avec un écart moyen supérieur à 12 pts : «C’est l’équipe qui nous a posé le plus de problèmes», reconnaissait Sylvain Lautié avant cette finale. Notamment avec les deux Américains : «Très physiques et athlétiques. Deux beaux joueurs de basket et deux beaux athlètes.» Jusqu’à présent, Esch s’est bien battu mais les chiffres sont têtus : Dudelange n’a pas perdu contre eux lors de cet exercice.
Parce qu’il a tenu bon
Même s’il semblait se diriger vers un succès tranquille en milieu de troisième quart, le T71 a vu le Basket Esch se relancer totalement dans le match et revenir à deux petits points à un peu plus de deux minutes de la fin. S’il a plié, l’effectif dudelangeois n’a pas rompu pour autant. Frank Muller et Tom Schumacher ont été à l’origine d’un dernier run (7-0) qui a définitivement scellé le sort de la rencontre. Cela montre, si besoin était, que le T71 a des ressources. Et qu’il ne se laissera pas faire.
Parce que Stephen Harris est un monstre
L’Américain au maillot n°11 est un véritable colosse. Il n’est pas du genre à faire dans la demi-mesure et s’il a décidé de marquer, vous ne pourrez pas l’arrêter. Alex Rodenbourg, notamment, d’ailleurs excellent lors de la première manche, a été véritablement mis au supplice par le mastodonte qui n’a pratiquement rien raté (27 pts à 10/16, 15 rebonds, 2 contres). Avec Stephen Harris dans ses rangs, le T71 n’est pas loin de disposer d’une véritable arme fatale.
Parce qu’il a l’expérience
Pour la plupart des joueurs eschois, cette finale est une première. En revanche, le T71, véritable institution du basket grand-ducal, a l’habitude de jouer les premiers rôles depuis des décennies. Il n’y a qu’à regarder leur armoire aux trophées plus que bien remplie (12 championnats, 12 coupes) avec, il y a quelques jours, un troisième titre national pour les filles. Aucun risque, dans ces conditions, de voir Ken Diederich, qui dispute sa septième finale en huit ans il faut le rappeler, et ses hommes perdre leurs moyens ou se faire dépasser par l’enjeu.
Parce qu’il n’a plus perdu depuis presque un mois
La dernière défaite du T71 remonte au 25 mai dernier, sur le parquet de la Résidence. Une défaite qui obligeait Dudelange à passer par le play-in. Depuis, il y a eu deux victoires contre l’Arantia, deux contre la Résidence et une face à Esch. Personne n’a trouvé la faille dans la cuirasse de l’armada de la Forge du Sud.
Parce que le T71 ne perd pas à l’extérieur
Dudelange perd très peu de matches en général et se montre en plus redoutable hors de ses bases. Depuis le début de la saison, les coéquipiers de Tom Schumacher se sont seulement inclinés sur le parquet des Pikes, d’Etzella et de la Résidence. S’imposer à l’extérieur est donc presque une habitude pour eux.
Parce qu’il préfère éviter un match 3
On l’a dit et répété, le T71 c’est d’abord une équipe de vieux briscards. De très vieux briscards, même. Pour Frank Muller et Tom Schumacher, chaque jour de repos en plus est une bénédiction. Et chaque match supplémentaire un supplice. Les deux légendes dudelangeois n’auront certainement pas envie de jouer leur saison sur une belle, toujours hypothétique, à peine 48 heures après le match n°2. Et tant pis s’ils ne doivent pas mettre un terme à leur incroyable carrière en face de leurs spectateurs. Ils se contenteraient bien de faire la fête avec les fans présents et d’en faire une plus grosse au Grimler. Mais sans pression !
Romain Haas
Basket Esch - T71 0-1
Mardi (1re manche)
T71 – Basket Esch 80-71
Ce vendredi soir (2e manche)
20h : Basket Esch – T71
Dimanche (3e manche, si besoin)
20h : T71 – Basket Esch