Seule formation à avoir battu l’Amicale deux fois cette saison, Etzella est convaincue d’être capable de réussir l’exploit d’éliminer Steinsel.
Cette saison, l’Amicale a conjugué l’excellence au plus que parfait. Avec un bilan de 25 victoires pour trois défaites, saison régulière et play-offs confondus, les hommes de Ken Diederich font clairement office d’ogres dans cette dernière ligne droite du championnat.
Seulement, il ne faut pas oublier que sur ces trois revers, deux ont été concédés contre Etzella. Et justement, ce sont bien les Nordistes qui reviennent au hall Alain-Marchetti, ce samedi soir, pour la première manche des demi-finales.
Sur le papier, les Steinselois partent forcément favoris au vu de leur parcours. Mais en face, ils doivent s’attendre à trouver du répondant : « On n’a pas à rougir face à eux. Si on compare leurs sept premiers joueurs et les nôtres, on n’est vraiment pas loin. »
Nelson Delgado, emblématique capitaine nordiste, bien décidé à repousser une probable retraite après une immense carrière, est convaincu qu’ils peuvent « rendre l’impossible possible ». Tout simplement parce qu’ils l’ont déjà fait.
Etzella avait en effet choqué le monde du basket luxembourgeois en infligeant une raclée mémorable à Steinsel en play-offs (91-68) : « Et encore, rappelle-t-il , on était menés 1-14. » Et lors de la dernière journée de ces mêmes play-offs, la troupe de Jan Enjebo a réédité sa performance, cette fois sur le parquet de son adversaire, dans un match que les Nordistes devaient gagner : « J’ai entendu dire que c’était un match truqué. Pour moi, c’est de la frustration. Si on a gagné samedi, c’est parce qu’on a beaucoup changé en défense. Et surtout parce qu’on a imprimé un rythme et mis beaucoup de physique. Il n’y a qu’à voir le maillot déchiré d’Alex (Laurent) pour en être convaincu. »
Une équipe qui ne réussit pas à Steinsel
Et même si Bobby Melcher, quelque peu ménagé la semaine dernière, devrait cette fois être bien présent, l’Amicale sait qu’elle est en danger : « Tout le monde voit une finale entre l’Amicale et le T71 mais je dis que c’est loin d’être évident », expliquait Eric Jeitz avant la fin des play-offs.
Ce qui est sûr, c’est que l’Amicale est une équipe qui réussit plutôt bien à Etzella : « Déjà, Alex (Francis), notre Américain, réussit toujours ses meilleurs matches contre eux. Ensuite, on a le gabarit et le physique pour les gêner. Pendant cinq ans, on ne les a pas battus mais là, on a eu un déclic. Et je sens qu’on est capables de les battre ! »
Alors que Nelson Delgado est au crépuscule de son immense carrière, il n’a jamais semblé aussi fort (18 pts, 7 rebonds, 5 passes samedi dernier). Ni aussi enthousiaste : « J’ai le sentiment qu’Etzella revit. J’ai vu des gars que je n’avais pas vus depuis au moins huit ans. On voit des parents qui amènent leurs enfants. On sent une certaine euphorie. Tous ces gens nous donnent envie de nous donner à fond. »
Etzella, qualifié in extremis, surfe sur la vague du succès. À l’image de ses jeunes, actuellement en pleine bourre, avec un nouveau succès dans le championnat espoir. Une grande fierté pour Nelson Delgado : « Je joue ici depuis que je suis tout gamin. J’ai gagné des titres dans toutes les catégories de jeunes jusqu’aux seniors. Et les titres remportés dans les catégories de jeunes ne valent pas moins que les autres. Je trouve que c’est vraiment très bien qu’Etzella n’ai jamais négligé ses jeunes. C’est notre force. »
Pour espérer réussir l’impensable, Etzella doit encore battre l’Amicale sur son parquet. La mission est on ne peut plus ardue. Mais Nelson Delgado et ses coéquipiers y croient. Dur comme fer.
Romain Haas