16e JOURNÉE EN NATIONALE 1 Etzella s’est imposé tranquillement (68-79) sur le parquet d’un Basket Esch décimé. Vraiment triste pour un choc annoncé.
«Qui est gagnant ? Personne. Tout le monde est perdant !» Kreso Basic n’est pas du genre à pratiquer la langue de bois. Quand il aime quelque chose, il n’hésite pas à le dire. Et l’inverse est également vrai. Et mercredi, il y avait quelque chose qu’il n’appréciait pas. Mais alors, pas du tout !
Sur le papier, pourtant, on devait assister au choc de cette 16e journée, du côté d’Esch. Le Basket Esch, l’une des meilleures formations du pays depuis des années, accueillait Etzella pour ce qui pouvait préfigurer un avant-goût de finale de la Coupe, les deux formations étant engagées en demi-finale de la compétition, respectivement face au Telstar pour Esch et à l’Arantia pour les Nordistes.
Mais il n’aura échappé à personne qu’on traverse une période – qui a d’ailleurs une sale tendance à s’éterniser – un peu délicate en ce moment. Et malheureusement, c’est une nouvelle fois le covid qui sera la star du mach. On savait que les Eschois avaient été directement touchés au point de voir leur premier match de l’année, samedi dernier face à Contern, reporté. En effet, pas moins de quatre joueurs étaient affectés. On se disait alors que ça risquait d’être un peu juste pour le choc de mercredi face à Etzella.
Mais on était bien en dessous de la vérité : «On ne prendra aucun risque», avait averti Franck Mériguet, l’entraîneur eschois. C’est ainsi que le match s’est donc déroulé sans… Clancy Rugg ni… Jordan Hicks. Les deux pros, deux des meilleurs joueurs du pays tout simplement, ne sont pas encore complètement sortis du protocole covid. Comme ni l’un ni l’autre ne s’est entraîné depuis pratiquement un mois et que leur santé doit encore être évaluée pour voir s’ils pourraient être aptes pour dimanche, le technicien français n’avait pas d’autre choix que de se passer de ses deux meilleurs éléments.
Wolff sans concurrence
Et c’est ce qui fait fulminer Kreso : «Dans les autres pays, s’il y a un cas positif, les équipes peuvent décider entre elles du report du match.» Ce qui n’est pas le cas au Luxembourg. En effet, un match ne peut être reporté qu’à la condition que trois joueurs soient positifs et la décision finale revient à la fédération. Et ce, même si les deux clubs sont d’accord pour reporter la rencontre : «Je préfère affronter une équipe avec ses meilleurs joueurs. Sinon, c’est ridicule. Personne n’y gagne», vitupère encore le coach croate, qui connaît le Grand-Duché comme sa poche. Avant la rencontre, il s’est d’ailleurs longuement entretenu avec Pit Kesseler, l’un des responsables de la FLBB et accessoirement eschois, pour lui exprimer son sentiment.
Un avis partagé, bien sûr, par Franck Mériguet, qui aimerait que le débat soit mis sur la table. Forcément, un match sans les meilleurs joueurs d’un côté et avec des Ettelbruckois au grand complet et en pleine bourre, on se doutait que le suspense allait rapidement s’envoler. Certes, il y a bien eu quelques tirs longue distance de Corentin Cornu qui ont permis à Esch de mener 6-4. Mais rapidement le match a tourné en faveur des visiteurs. Il faut dire qu’à l’intérieur, Yann Wolff n’avait tout simplement pas de concurrence. Avec sa taille et son physique, le colosse s’est régalé et quand CB Williams ratait un tir de loin, l’international luxembourgeois était présent pour convertir les trois points en deux points. Après ses 22 rebonds contre l’Arantia le week-end passé, il signe un nouveau double-double monstrueux (26 pts, 21 rebonds).
15-29 après le premier quart, jusqu’à 22 points d’avance, il n’y a pas vraiment eu de match, même si Esch n’a jamais vraiment été largué, oscillant toujours entre 8 et 12 points derrière. Il faut dire que Kreso Basic n’a pas insisté, ouvrant largement son banc et faisant participer tout le monde à cette rencontre. Un bon moyen de reposer notamment CB Mallory, qui n’a même pas passé 20 minutes sur le parquet. Vraiment, fallait-il jouer ce match…