La FLBB a diffusé une circulaire demandant du fair-play sur les parquets. Et en tribunes.
«On peut dire qu’on tire la sonnette d’alarme. C’est plus préventif qu’autre chose», explique Henri Pleimling à propos de la circulaire «fair-play», adressée, vendredi, notamment en priorité aux présidents de clubs. Dans cette communication, la fédération s’émeut «d’un nombre croissant de réclamations et de rapports d’arbitres dépassant souvent les limites du sportivement admissible.» Et demande «un respect mutuel entre le corps arbitral et les protagonistes du basket luxembourgeois.»
Si ces quelques lignes sont vagues, c’est à dessein : «Nous ne voulons stigmatiser personne en particulier. C’est simplement qu’on sent un certain esprit de révolte. On assiste à des contestations exagérées et on tire la sonnette d’alarme pour éviter que ce genre de situations ne perdurent», indique encore le président de la FLBB.
Ces dernières semaines, de nombreuses incivilités ont été rapportées dans les rapports des arbitres : «C’est vrai qu’il y en a davantage que d’habitude», reconnaît Marc Mouton, président de l’association des arbitres de basket luxembourgeois.
On pense à des incidents avec le coach de Heffingen, Daniel Brandao, qui aurait eu des mots avec un jeune arbitre lors d’une rencontre de jeunes, ou encore à Contern, où certains arbitres ont été pris à partie.
Des attaques personnelles
Ce qui gêne Henri Pleimling, ce sont surtout les attaques ad personam : «On constate de plus en plus régulièrement qu’on s’en prend à un arbitre sur les deux ou les trois. Je préfère, bien sûr, qu’on ne critique aucun arbitre mais tant qu’à le faire, autant le faire sur l’ensemble du corps arbitral et pas un seul.» Et d’ajouter : «On voit même des attaques personnelles après les matches, ce n’est pas quelque chose de normal.»
Pour remédier à tout cela, la FLBB a donc lancé cette circulaire, un peu comme un coup de semonce. Le président de la FLBB demande à ce que les spectateurs fassent preuve de «courage civil».
Il s’explique : «Si vous assistez à ce genre de comportement à côté de vous, peut-être que vous pouvez aller voir la personne en question pour lui demander de se calmer. Parfois, il suffit de pas grand-chose pour éviter que la situation ne dégénère.»
Il faut savoir que de tels faits peuvent être réprimandés. En effet, si la personne coupable d’être allée trop loin dans ses propos est identifiée, elle peut être exclue de la salle : «C’est déjà arrivé par le passé», indique Henri Pleimling.
Initiative appréciée des arbitres
Ces incivilités ne se passent d’ailleurs pas uniquement au sein de l’élite. Dans les matches de jeunes, il arrive que certains parents prennent à partie les jeunes directeurs du jeu. Là encore, une situation inacceptable : «Certains sont complètement fous. On est chez les prépoussins et les parents se croient en NBA.»
L’initiative de la fédération est, en tout cas, appréciée par les arbitres : «C’est toujours quelque chose de positif de voir une telle circulaire», ajoute Marc Mouton. Qui espère qu’elle permettra «de sensibiliser à ces problèmes».
Être arbitre dans un sport co au Luxembourg n’est pas franchement une sinécure. Mais la fédé enregistre malgré tout quelques vocations chaque année : «L’année dernière, on avait une vingtaine de candidats. Cette année, une dizaine.»
Quand ils débutent, les futurs arbitres doivent d’abord apprendre les bases : «On n’évoque pas l’aspect psychologique. On commence par les règles du jeu, le positionnement sur le terrain. On les motive à siffler. Pour travailler sur comment on peut réagir, il faut de l’expérience.»
Dans la mesure du possible, la FLBB tente d’associer un jeune arbitre avec un arbitre plus expérimenté. Mais évidemment, ce n’est pas toujours possible : «Les arbitres ne sont pas toujours disponibles. Certains sont encore joueurs ou coachs ou ont des obligations personnelles ou professionnelles. Ils ne sont dispos que pour un seul match. Et on a besoin des expérimentés pour les gros matches. Du coup, ce n’est pas évident de les associer.»
De toute façon, il faut du temps pour former un arbitre. Et pas uniquement dans une salle : «Pour les former, il faut siffler», résume Marc Mouton. En espérant que l’appel de la FLBB soit entendu. Et que les comportements répréhensibles seront, peu à peu, éradiqués.
Romain Haas