Etzella et le Basket Esch disputent ce vendredi soir au Deich la belle de la demi-finale. Le vainqueur enverra le perdant en vacances.
On a attaqué la toute dernière ligne droite de cette saison si particulière. Et alors que les vieux briscards dudelangeois vont bénéficier de quelques jours de répit, histoire de bien se préparer avant la grande finale à partir de mercredi, leur futur adversaire devra encore batailler sur le parquet.
Dimanche, Etzella avait été sauvé in extremis de la défaite sur un tir à trois points au buzzer de Jairo Delgado (80-79). Mais mercredi, sur son parquet, le champion sortant n’a pas laissé passer l’occasion. Et après une première mi-temps équilibrée (45-45 à la pause), Ben Kovac et ses coéquipiers se sont échappés au score pour aller chercher un succès aisé (102-81).
Un score qui, de l’avis des deux camps, ne reflète pas le match : «C’était une rencontre dure et âpre et peut-être qu’à un moment donné, ils ont un peu lâché pour préparer le match de vendredi», note Sylvain Lautié, l’entraîneur eschois. «La rencontre s’est joué sur quatre ou cinq ballons mal négociés de notre part. Et Esch nous a punis. Mais il n’y avait pas vingt points entre les deux équipes», abonde Kreso Basic, son homologue nordiste.
«Un jeu varié et un meilleur contrôle»
En regardant les stats, on se rend compte qu’Etzella a connu beaucoup de déchet. Et notamment un nombre de pertes de balle qui ne permet pas d’envisager une victoire : «Avoir plus de 20 turnovers dans un match, surtout beaucoup de pertes de balle non provoquées, ce n’est pas possible.» Pour Fritz Gutenkauf, le capitaine ettelbruckois, le match de mercredi est tout simplement «le pire de la saison».
En face, Esch s’est montré appliqué. Sans aucun doute une clef de la réussite contre un tel adversaire : «On a eu un jeu varié et un meilleur contrôle. Les joueurs étaient très concentrés sur leur choix. Il faut féliciter les garçons, car face à une équipe comme Etzella, tu ne peux pas te permettre d’avoir une mauvaise série. Il faut une grande concentration et tout le mérite leur revient», souligne encore le technicien eschois.
Et quel que soit le résultat du match de ce vendredi soir, c’est de la fierté qu’il ressentira pour son équipe : «Si on regarde bien, dans l’équipe nous n’avons que des joueurs formés au club. On a réussi à intégrer les jeunes joueurs et j’espère que c’est ce qu’on fera avec Damien Thill dans le futur. Il est en train d’apprendre à entrer dans l’équipe de la bonne manière.»
«Vendredi soir, la saison sera terminée pour une des deux équipes»
Si Esch se retrouve face à Etzella si tôt, c’est parce que les Lallangeois n’ont terminé qu’à la quatrième place à l’issue de la saison régulière. La faute, notamment, à une fatigue due à l’enchaînement des matches : «À un moment donné, on venait de battre Etzella et Walfer, on était premiers. Ensuite, il y a eu le Covid et là on a enchaîné neuf ou dix matches en un mois. Quand je vois que certains voient leurs matches annulés alors qu’on a dû les jouer, je me dis que si on avait eu deux ou trois rencontres en moins, on n’aurait pas terminé à cette place. Mais bon…» Il ne faut pas oublier non plus que Sylvain Lautié, lui-même, a été très atteint par le Covid et a été longuement éloigné de son équipe.
Ce vendredi soir, lui et Kreso Basic seront sur leurs bancs respectifs. Et la donne sera simple : «Vendredi soir, la saison sera terminée pour une des deux équipes», résume le coach croate. Et dans un match «do or die», comme le rappelle Fritz Gutenkauf, on ne parle plus de tactique, de système. «Ce sera un match de guerriers», annonce encore Kreso Basic. «L’équipe qui contrôlera le mieux ses émotions sera en bonne posture», ajoute Sylvain Lautié.
«On doit tout de suite entrer dans le match»
Cette rencontre sans lendemain aura tout de même ses clefs. Pour Fritz Gutenkauf, l’avantage du parquet, même s’il sera limité (150 spectateurs), est toujours une bonne chose : «On s’est battus toute la saison pour l’avoir parce qu’on sait que c’est important à ce stade de la compétition. On sera devant notre public, avec nos paniers.»
Sylvain Lautié attend lui de ses hommes qu’ils poursuivent sur la même lancée : «On doit tout de suite entrer dans le match. Il faudra être vigilant à ne pas laisser le moindre panier facile et se concentrer sur le repli défensif.»
La défense, forcément un point important aux yeux de Kreso Basic, dont l’équipe a encaissé plus de 100 points mercredi : «On doit mieux défendre d’une manière générale. On doit se concentrer sur nos forces et mieux exécuter nos systèmes. Et on a besoin de plus de présence à l’intérieur, ce qui nous a fait défaut lors du dernier match.»
Alors, Esch grâce à l’avantage psychologique ou Etzella avec l’avantage du parquet? On peut s’attendre à une véritable guerre. Qui du champion sortant ou de son prédécesseur atteindra à nouveau la finale? Réponse ce vendredi soir au Deich!
Romain Haas
Etzella – Basket Esch 1-1
Dimanche : Etzella – Basket Esch 80-79
Mercredi : Basket Esch – Etzella 102-81
Vendredi, 20 h : Etzella – Basket Esch