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[Basket] Esch, au bout du suspense


Thomas Grün et le Basket Esch peuvent lever bien haut le trophée. Ils ne l’ont pas volé! (Photos : luis mangorrinha)

FINALE DE LA COUPE, SAMEDI À LA COQUE À l’issue d’un match spectaculaire qui s’est joué dans les dernières secondes, le Basket Esch prend le meilleur sur Etzella (66-68).

Six secondes et quatre dixièmes. +2 pour le Basket Esch. Remise en jeu de «Sticky» Gutenkauf. Il transmet la balle à Jimmie Taylor. L’Américain d’Etzella, comme à son habitude, part sur sa main gauche, parfaitement suivi par Jordan Hicks. Il tente un ultime tir très compliqué alors que, sur le côté, le colosse Quatarrius Wilson demande la balle. Le ballon s’élève… et rate la cible. Thomas Grün la récupère et la balance dans les travées d’une Arena en fusion : victoire d’Esch! La conclusion d’une soirée qui restera dans les mémoires. Notamment pour une fin de match à couper le souffle.

Sur le papier, Etzella, deux défaites en tout et pour tout cette saison et recordman absolu de victoires en Coupe (25!), part avec les faveurs du pronostic. Face aux Nordistes, l’exemple même de la résilience : le Basket Esch. Sa victime à ce même stade de la compétition, deux ans plus tôt. Des Lallangeois qui se présentent au grand complet même si nombre de leurs joueurs reviennent de blessure (Clancy Rugg, nez cassé, Jordan Hicks, opéré d’une hernie cervicale, Jeffry Monteiro Neves, problèmes au ventre qui ne s’est pas entraîné depuis un mois).

«Mais, comme l’expliquait Franck Mériguet, le coach eschois dans nos colonnes, sur un match, tout est possible.» Et d’ajouter : «On a forcément préparé quelque chose.» Tout en reconnaissant : «Si c’est un match à 95 pts, ce sera compliqué. On voudrait que ce soit autour des 70 pts.»

Des Eschois en mission d’entrée

Samedi soir, d’entrée, on voit des Eschois en mission sur le parquet d’une Arena pleine comme un œuf (4 500 personnes). Un 0-5 pour débuter grâce à un panier de Denilson Ramos Fonseca, puis une première ogive signée Quinten Nelson qui, pour sa première à la Coque, démontre que cette histoire de panier est bien une légende!

Moins solides physiquement que leur adversaire, qui dispose notamment dans ses rangs de l’arme fatale Quatarrius «Q», Wilson, les Eschois surveillent le colosse nordiste comme le lait sur le feu. Avec une prise à deux quasi systématique sur lui, histoire de lui compliquer la vie. Bien sûr, l’impressionnant joueur US fera son match (17  pts à 46 % et 13 rebonds). Mais le traitement qui lui est réservé limitera son impact habituellement énorme pour Etzella.

Les hommes de Gavin Love s’en remettent également habituellement à leur métronome, «Sticky» Gutenkauf, désormais triple MVP du championnat. Mais Thomas Grün se charge de son ex-coéquipier en équipe nationale. Dans cette première mi-temps, le guard ettelbruckois peine à trouver la mire. Bien pris en défense, il est souvent contraint de tenter des tirs très compliqués. Qui ne font pas mouche. Et comme Yann Wolff effectue une entrée en jeu catastrophique (un vilain 0/7 dont un atroce 0/5 à longue distance), la meilleure attaque du pays est en panne (9 pts après les 10 premières minutes). En face, Esch ne carbure pas non plus au super mais fait une meilleure impression.

La balle circule mieux. On sent une envie de se battre sur chaque ballon, à l’image d’un Quinten Nelson qui, s’il se montre très présent offensivement (19 pts, meilleur scoreur du match), n’hésite pas, malgré son gabarit presque frêle, à aller aider ses coéquipiers en défense. Notamment en récupérant souvent la balle à la suite de prises à deux sur «Q» Wilson. On ajoute à cela une belle inspiration de loin signée Jordan Hicks (2/3 dans l’exercice) et ça donne un Basket Esch qui s’envole au score (16-29). Etzella reviendra avant la pause. Mais au moment de regagner les vestiaires, c’est avec 14 longueurs d’avance que les Eschois quittent le parquet (25-39). «Sticky» Gutenkauf avait enfin trouvé la mire à trois points, le premier pour Etzella pour revenir à 10 pts mais dans la foulée, Clancy Rugg lui avait répondu avant un lancer franc du capitaine Thomas Grün.

Quatarrius Wilson a été plutôt bien limité, samedi soir.

En basket, 14 pts, c’est beaucoup. Et peu à la fois. Bien sûr, on s’attend à une réaction de la meilleure équipe du pays. Et c’est clairement avec d’autres intentions que les Ettelbruckois reviennent au troisième quart. Ça démarre pourtant bien pour Esch, qui, sur deux paniers de suite de Denilson Ramos Fonseca, donne 19 longueurs d’avance aux siens, plus gros écart du match (25-44, 23e).

Mais Esch n’est pas à l’abri. Quelques balles perdues bêtement. Deux ou trois erreurs facilement évitables… tout reste ouvert. Surtout face à une équipe du calibre d’Etzella. Qui remet soudain le nez à la fenêtre : deux actions pour cinq points de l’Allemand Thomas Henkel, une incursion de «Sticky» Gutenkauf et il n’y a plus que dix points (34-44, 26e). Puis six après un panier de Wilson, qui se fait respecter dans la raquette (40-46, 28e). Etzella est de retour!

Esch, qui doit composer avec les problèmes de fautes de Clancy Rugg et Jeffry Monteiro Neves, trois chacun, souffre. Plie. Mais ne rompt pas. Et grâce à deux actions signées Rugg et Grün, les Lallangeois conservent 12 pts à l’entame du dernier quart (40-52).

Un thriller dans la dernière minute

Il reste alors dix minutes. Dix minutes qui sembleront des heures pour les Eschois. Qui voient Etzella se jeter littéralement à l’abordage. Jusque-là bien tenu, «Sticky» Gutenkauf prend feu. Il enchaîne les paniers. Thomas Grün, sur une remise en jeu, donne la balle directement à Thomas Henkel, qui sanctionne à trois points. Il n’y a plus que trois points (59-62, 38e). Puis un à la suite d’une action à trois points de l’intenable «Sticky» Gutenkauf (65-66, 1’36«  à jouer).

Dès lors, chaque possession vaut de l’or. Et peut permettre à l’une ou l’autre équipe de faire un pas décisif. Les joueurs se succèdent sur la ligne des lancers. 0/2 pour Rugg. Wilson se retrouve seul dans la raquette mais Jeffry Monteiro Neves se sacrifie, commet sa cinquième faute pour envoyer le colosse US sur la ligne. Bonne pioche : 0/2 pour lui. Dans la foulée, 1/2 pour Grün pour redonner deux points d’avance (65-67) à Esch avec 21«  à l’horloge. Jimmie Taylor prend ses responsabilités. Il s’empare de la balle et va provoquer une énième faute. Il rentre le premier lancer… mais rate le second (66-67) alors qu’il reste 10«  à jouer. Faute sur Thomas Grün, qui peut tuer le match. Ou presque. Mais le désormais ex-international rate le premier… avant de rentrer le second (66-68). Deux points d’avance pour Esch. Six secondes et quatre dixièmes. On connaît la suite…

Les pom-pom girls du SLUC Nancy ont assuré le spectacle sur le parquet pendant les intermèdes.