FIBA EUROCUP WOMEN Si l’équipe s’articule autour de ses joueuses majeures, le groupe compte également dans ses rangs cinq cadettes pleines de talent. Là pour apprendre.
Elles s’appellent Emma, Seila, Lisa, Lena et Lara, elles ont entre 16 et 17 ans et elles vivent à fond l’expérience de faire partie de l’équipe d’Eurocup : «Quand j’ai appris que j’étais retenue, c’était une immense surprise», explique ainsi Lisa Keup, l’une des trois rookies dans la compétition côté dudelangeois. «C’est un honneur d’être sélectionnée», ajoute encore Lara Jemming, autre débutante, qui effectue sa première saison au sein de l’équipe première. «Toutes les joueuses actuelles sont passées par là. C’est une motivation supplémentaire», conclut Lena Schalbar, qui découvre également ce niveau de compétition cette saison.
Toutes les cinq se connaissent depuis de longues années, elles ont tout gagné chez les jeunes et font désormais les beaux jours de l’équipe cadette, entraînée par… Jérôme Altmann. Qui les connaît donc par cœur. Et c’est lui qui a choisi ces cinq jeunes filles pour intégrer l’équipe d’Eurocup : «Elles ont beaucoup de talent. Elles ont une très bonne attitude et comprennent leur rôle. Le fait de les coacher en cadettes me permet d’assurer une forme de continuité chez les filles», explique le technicien.
Qui attend d’elles qu’elles prennent tout ce qu’elles peuvent prendre en matière d’expérience : «Elles sont là pour apprendre. Pour faire des erreurs. Et apprendre de leurs erreurs. Je n’ai aucune revendication à leur encontre. Si elles jouent, elles doivent le faire sans peur. Elles ne doivent pas oublier que leur championnat principal, c’est celui des cadettes. Qu’être sélectionnée avec l’équipe première, c’est une opportunité. Et que porter un maillot en seniors en est encore une autre.»
Si elles sont des joueuses majeures chez les cadettes, elles sont généralement au bout du banc en seniors – voire même n’apparaissent même pas sur la feuille de match – et n’entrent jamais en jeu en Eurocup. Mais cela, les cinq gamines en sont parfaitement conscientes. Et elles acceptent leur rôle sans rechigner : «On sait qu’on ne va pas jouer. Qu’on n’a pas encore le niveau. Mais on est ici pour prendre de l’expérience», explique Emma Blasen, qui elle a déjà évolué en équipe première la saison dernière.
«On sait que ce n’est pas tout le monde qui a la possibilité de faire partie de l’équipe en Eurocup. On gagne énormément d’expérience simplement en observant de près des joueuses qui ont évolué en WNBA», souligne Seila Skrijelj, qui elle aussi a un peu plus d’expérience que ses trois autres compatriotes. Et qui, comme Emma, sort d’une campagne estivale ô combien réussie avec l’équipe nationale U18, qui est devenue vice-championne d’Europe de la Div. B.
«De bonnes rookies, faciles à vivre»
Si elles sont loin au niveau de la hiérarchie dudelangeoise actuellement, elles ne sont pas pour autant méprisées par leurs aînées. Bien au contraire : «Les plus anciennes essaient de bien nous intégrer», se réjouit Lena Schalbar. Et Emma Blasen d’abonder : «Elles ne nous considèrent pas comme des gamines. Mais comme des coéquipières à part entière.»
Confirmation auprès de la capitaine, Catherine Mreches : «Ce sont des coéquipières, peu importe leur âge. Même si elles ne reçoivent pas de minutes, je pense que c’est une bonne expérience pour elles. Elles encouragent beaucoup. Ce sont de bonnes rookies, faciles à vivre. Pas compliquées. Elles donnent le maximum. Il ne faut pas oublier que ça demande des sacrifices, notamment au niveau de l’école. Ce n’est pas facile de trouver le bon équilibre entre l’école et le sport. Et on est contentes d’avoir des filles qui ont décidé de faire ce pas. Elles sont sur le bon chemin.»
Partir en Eurocup implique en effet quelques sacrifices. Notamment celui de devoir s’absenter plusieurs jours. Et quand on est en 4e, 3e ou 2e, comme c’est le cas de notre quintette, il faut donc demander l’autorisation de rater quelques heures de cours. Seila, Lara et Lena sont au Sportslycée. Pour elles, aucun problème : «On a droit à des autorisations pour raisons sportives qui nous permettent de nous absenter.» En revanche, pour Emma et Lisa, c’est un peu plus chaud : «On doit faire signer une autorisation du club par le directeur.» Quoi qu’il en soit, pour les unes comme pour les autres, les voyages sont toujours studieux : «On fait les interros en avance ou après coup. Et pendant le déplacement, on étudie.»
Quand on demande à Emma, Seila, Lisa, Lena et Lara où elles se voient d’ici quelques années, la réponse est unanime : «Aller le plus haut possible. Et combiner sport et études.» Avec elles en tout cas, l’avenir du T71 s’annonce radieux, comme le précise encore Jérôme Altmann : «Elles doivent continuer à travailler. Mais je suis très optimiste sur le fait qu’elles vont faire leur chemin. Et que le club aura beaucoup de plaisir avec ces talents à l’avenir.»
Visiblement aussi liées en dehors du parquet que sur le terrain, les cinq copines ne se quittent pratiquement jamais depuis qu’elles sont arrivées en Slovaquie. Et une chose est sûre : elles vont tout donner à l’entraînement. Et elles seront les premières supportrices de leurs coéquipières, ce soir du côté de la Diplomat Arena. Avant, pourquoi pas, d’ici quelques années, d’être à leur tour sur le terrain.