En tête de bout en bout, le T71 a toutefois tremblé jusqu’au bout face à des Eschois qui se sont rebellés en seconde période.
En basket, tout va si vite. Alors qu’ils semblaient complètement largués après avoir été dominés pendant 25 minutes dans cette première manche de la finale face au T71, le Basket Esch a eu une réaction d’orgueil. Et quelle réaction! Mené de 19 points, le champion en titre, dont c’était la toute première apparition à ce niveau de la compétition, allait se battre jusqu’au bout.
Jusqu’alors, tout avait semblé trop facile pour Dudelange. Les hommes de Ken Diederich avaient d’abord réservé un traitement spécial à Clancy Rugg, désigné comme arme fatale côté eschois. L’intérieur lallangeois allait galérer une bonne partie de la rencontre avec des tirs qui ressortent, des pertes de balle qui coûtent cher ou encore un passage en force sifflé contre lui.
Dans son sillage, ses coéquipiers n’étaient pas non plus à la fête. En début de match, Dudelange a décidé de défendre sa raquette et de laisser ses adversaires tirer de loin. Choix payant puisqu’à la pause, les hommes de Sylvain Lautié ne sont qu’à 1/11 dans l’exercice. Une aubaine pour Tom Schumacher, qui lui se montre beaucoup plus adroit que ses adversaires et permet aux siens de s’échapper au score.
La rentrée du joker de luxe Ben Kovac va toutefois redonner un peu d’allant à Esch, sans que cela s’en ressente réellement au tableau d’affichage. Et si les visiteurs, dont le meilleur joueur était alors le colosse Alex Rodenbourg, très sollicité dans les deux raquettes, regagnent les vestiaires avec seulement 7 points d’écart, l’impression visuelle est clairement en faveur des joueurs de la Forge du Sud avec notamment un épatant Joe Hoeser, très présent en défense comme en attaque. Et à la reprise des hostilités, quand Stephen Harris pète un énorme dunk qui fait vrombir de plaisir un Grimler qui affichait complet au vu des conditions sanitaires (300 spectateurs), on se dit que le Basket Esch va s’effondrer. Et prendre une rouste. L’écart tutoiera effectivement les 20 points. Mais il ne faut jamais sous-estimer le cœur d’un champion, comme l’avait dit Rudy T, l’entraîneur des Houston Rockets, doubles champions NBA au début des années 90.
Ben Kovac sonne la révolte
Et même si ce titre n’a pas été gagné «normalement», covid oblige, Esch est sans conteste l’une des meilleures formations du championnat. S’ils tomberont, ce sera les armes à la main. Alors qu’on les croyait perdus, les coéquipiers de Clancy Rugg remettent le nez à la fenêtre grâce à un missile longue distance à la dernière seconde de Ben Kovac, pour faire revenir les siens à -13 avant d’entamer le dernier quart. Totalement galvanisés, les visiteurs jettent toutes leurs forces dans la bataille, soutenus comme personne par la poignée de fans eschois qui se fait entendre. Dudelange semble perdu sur le parquet. Les attaques ne fonctionnent plus, les ballons n’arrivent plus. Les shots ne rentrent plus.
Côté eschois, Ben Kovac est en feu. Le pro des Den Helder Suns, qui était en train d’effectuer sa petite routine plus d’une heure avant le début de la rencontre, prend les affaires en main. Et c’est sur un de ses tirs qu’Esch revient à deux petites longueurs. Les spectateurs retiennent leur souffle devant cette incroyable fin de match. Esch allait-il réussir à passer devant? Non! Alors qu’ils disputent peut-être leur dernier match à la maison de leur immense carrière, Frank Muller puis Tom Schumacher d’un maître trois points vont redonner un tout petit peu d’air à Dudelange. Cette fois, c’est terminé. Dudelange a tremblé. Mais Dudelange a gagné. Et ils ne sont plus qu’à une victoire d’un nouveau titre. Peut-être dès vendredi. Mais cette fois, ce sera à Esch!
Romain Haas
T71 - Basket Esch 1-0
Hier (1re manche)
T71 – Basket Esch 80-71
Vendredi (2e manche)
20 h : Basket Esch – T71
Dimanche (3e manche, si nécessaire)
20 h : T71 – Basket Esch