C’est à un double week-end que les basketteurs vont avoir droit. Un énorme test pour Mathieu Gillardin et le Racing, leader invaincu.
Avec ses 203 cm sous la toise, ses cheveux longs et sa barbe fournie, «Mattes» Gillardin en impose. L’intérieur risque d’avoir encore pas mal de boulot à l’occasion de cette double journée, aujourd’hui et dimanche.
C’est l’histoire d’un mec qui a grandi – et bien grandi – du côté de Niederanven. C’est là, et plus exactement à Gréngewald, qu’il se met sérieusement au basket. Avant de rejoindre l’Amicale : «Fränz Kettmann, mon entraîneur en équipe nationale chez les jeunes et coach de Steinsel, m’a convaincu de le rejoindre.»
Il y restera six ans : «Je suis parti étudier à Lausanne et j’ai arrêté de jouer pendant trois ou quatre ans», confie le géant de 2,03 m qui est désormais assistant logistique en Belgique dans une boîte qui produit des alliages en zinc.
Il reviendra sur les parquets par la suite, en 2e Bundesliga autrichienne, à Vienne, avant de rejoindre le Racing en début de saison dernière : «Je voulais avoir du temps de jeu et je savais que ce serait compliqué à Steinsel. Le concept du club et sa vision m’ont poussé à opter pour le Racing.»
Là, il retrouve notamment Sam Ney, qu’il avait connu à l’époque de l’Amicale. Et rapidement, il fait partie intégrante de la formation de Nationale 2 : «On s’entend super bien sur comme en dehors du terrain. À mon avis, ce côté famille est quelque chose de primordial. Chacun a la volonté de se battre pour l’autre. De donner les 10 % en plus qui vont faire la différence.»
«On a des astuces face à Contern et l’Amicale»
Et c’est avec cette bande de potes qu’il marche sur la N2. Et arrive avec fracas dans l’élite après un été passé à bosser : «Je savais que je devais m’améliorer personnellement et physiquement car le niveau est supérieur en N1.» Et avec un nouveau look : «C’est Scott (Morton) qui a commencé à mettre un bandeau. Je le fais aussi maintenant.»
Fort de la confiance de son nouveau coach, Étienne Louvrier, celui que tout le monde surnomme «Mattes» n’hésite pas à prendre ses responsabilités : «Il nous donne une confiance énorme. Les Luxembourgeois savent qu’ils doivent prendre leurs responsabilités. On ne veut pas être une équipe où seuls les Américains font le boulot.»
Même s’il n’est, de son propre aveu, pas un foudre de guerre en attaque, il est en tout cas un redoutable apport en défense : «J’essaie de trouver les situations où je peux scorer facilement en lisant le jeu. Je pense que je suis plutôt un bon défenseur et j’essaie de faire les petites choses comme poser de bons écrans ou faire les bonnes passes.» Et d’ajouter, en rigolant : «Tout ce qui est technique, ce n’est pas pour moi!»
Mais le Racing va avoir besoin du corps solide de Mathieu Gillardin. En effet, le promu reçoit ce soir Contern avant de se déplacer dimanche sur le parquet du double champion, Steinsel : «Ça va être d’autant plus dur qu’on a deux matches en trois jours. Je ne suis pas spécialement fan parce qu’on ne peut pas bien préparer les matches. On va déjà essayer de se concentrer sur notre jeu. Pour le reste, on a des astuces face à Contern et Steinsel.»
Mathieu Gillardin se prépare à un week-end compliqué. Car en face, il y a du répondant : «Ce sont deux très bonnes équipes, qui ont des joueurs de grande taille. Il faut les respecter, se donner à fond. La clef, ce sera d’être intelligents et patients. Chose avec laquelle on a parfois des problèmes…»
Les deux victoires déjà acquises donnent forcément de la confiance. Mais Mathieu Gillardin tempère : «Si à la fin de la saison, on n’a que deux victoires, on va descendre. Mais si on continue de bien travailler, je pense qu’on en aura d’autres.»
Et si possible, dès ce week-end, histoire de poursuivre sur cette incroyable lancée : «Un week-end réussi, ce serait deux victoires bien entendu. Mais on a deux gros défis. Après, si tu joues bien et que ton adversaire est juste meilleur, il faut l’accepter.»
Nul doute que les Racingmen vont tout faire pour être tout simplement meilleurs que l’adversaire. Même si, sur le papier, l’adversité sera sacrément relevée!
Romain Haas