Avec les play-offs, on est entré dans une phase inédite. Et les échos sont plutôt positifs.
L’air de rien, on a vécu, samedi, un petit moment d’histoire. En effet, pour la première fois, les basketteurs luxembourgeois ont participé à de vrais play-offs.
Dont les acteurs semblent globalement plutôt enthousiastes par rapport à une formule qui apporte forcément un peu de piquant, comme l’explique par exemple l’Eschois Pit Biever : «Pour moi, c’est le meilleur système depuis toujours. Chaque match est comme une petite finale, donc il y a une certaine pression.»
Même son de cloche pour l’Ettelbruckois Yann Wolff : «C’est quelque chose de spécial. C’est mieux que les matches normaux. En play-offs, chaque victoire est difficile et si on perd on peut vite se retrouver en vacances. Mais c’est pour cela qu’on fait du sport. On adore la compétition et on déteste perdre. Les play-offs, c’est le top de la saison. Le moment où on doit être au maximum de ses possibilités.»
«Des matches plus intenses»
Pour le Dudelangeois Joe Kalmes : «Les play-offs sont une récompense de l’entraînement qu’on fait toute l’année. Et grâce à la bonne ambiance du public, les matches sont toujours plus intenses et amusants.»
Et le Walferdangeois Xavier François d’expliciter : «Les play-offs, ça laisse une chance à toute équipe qui se qualifie d’aller au bout, sans devoir tout jouer sur un seul match, comme en Coupe. Sur une série sur plusieurs matches, c’est la meilleure équipe qui doit l’emporter. Et à chaque match on peut effectuer des ajustements tactiques, voire changer carrément de plan.»
Et d’ajouter : «Ça peut donner lieu à une espèce de partie d’échecs d’un match à l’autre. Et généralement, ça attire plus de fans, l’ambiance est meilleure, l’intensité plus élevée et l’enjeu amplifie les émotions pour tout le monde.»
Un bon système, également pour les fans, c’est également l’avis de Mike Feipel, du Sparta : «Pour les spectateurs, c’est certainement une formule vraiment intéressante. En revanche, pour les joueurs, tous les efforts pendant la saison disparaissent, hormis le fait d’avoir l’avantage de jouer à la maison.»
«Comme en NBA ou dans les grandes ligues du monde»
Pour Tom Konen, ce système apporte de la compétitivité, y compris en saison régulière : «Chaque équipe essaie d’avoir la meilleure place possible pour avoir une chance de jouer contre une formation théoriquement moins forte. En plus, avec les formules best of 3 et best of 5, ça donne vraiment le feeling d’avoir de vrais play-offs, comme en NBA et dans toutes les grandes ligues du monde», explique le joueur steinselois.
Dean Gindt, de la Résidence, ne fait pas trop de différence entre saison régulière et play-offs : «On prend tous les matches au sérieux. À chaque fois, on essaie de gagner, que ce soit en saison régulière ou en play-offs. Maintenant, on sait qu’une défaite peut coûter cher. L’an passé, on avait terminé à la première place en saison régulière et on s’était fait sortir en deux matches en demi-finale. Donc on prend une série après l’autre. On savait qu’on était à sept victoires du titre. On doit encore aller en chercher six.»
Chacun est d’accord pour le dire : les play-offs apportent vraiment un peu de piment. D’enjeu. En revanche, c’est le nombre de rencontres qui ne fait pas l’unanimité. Étienne Louvrier, le coach de l’Amicale, le déplorait : «Si vous perdez les deux matches, votre saison est terminée alors qu’on est encore au mois de mars. C’est dommage.»
Best of 3 ou best of 5?
Pour certains, la formule est la bonne : «Best of 3 pour les quarts et les demi-finales, c’est assez», explique Pit Biever.
Mais certains trouvent que ce n’est pas assez, comme Yann Wolff : «Le système est bon. À mon avis, c’est la meilleure façon de jouer. Mais j’aimerais avoir les quarts et les demi-finales également en best of 5. Pour moi, le best of 3 est trop rapide. Avec une défaite, tu es déjà le dos au mur. Si tu joues cinq matches, tu dois en gagner trois, et là, normalement, c’est la meilleure équipe qui gagne. Avec une saison en 22 matches, je ne veux pas me faire sortir en quart de finale à cause de deux matches où on joue mal et l’autre équipe a deux bonnes journées.»
Joe Kalmes, lui, préférerait carrément une finale en best of 3 : «Ce serait suffisant.» Et concernant le calendrier : «On a eu plusieurs doubles week-ends, on pourrait tout décaler pour terminer plus tard la saison.»
Xavier François partage la même opinion sur la formule de la finale. Mais il sait qu’il n’y a pas que l’aspect sportif qui joue : «Avec un best of 5, tu fais plus de matches et plus de rentrées d’argent, c’est mieux pour les clubs.»
Des équipes déjà le dos au mur
Tom Konen, quant à lui, apprécierait de jouer plus souvent : «Un match par semaine, c’est peu. Je préférerais jouer mercredi et samedi, mais faire en sorte que les matches décisifs soient le week-end, car il y aura moins de monde le mercredi.»
Alors best of 5, best of 3? Ce qui est sûr, c’est que cette année, les deux premiers tours de play-offs se dérouleront au meilleur des trois manches.
En clair, le Sparta, l’Arantia, Heffingen et l’Amicale sont désormais le dos au mur avant le deuxième match, samedi prochain : «Il y a un peu de pression, mais on va voir», conclut Tom Konen. «Il y a de l’excitation, mais on n’a pas vraiment de doute sur le fait qu’on va gagner», annonce quant à lui Mike Feipel. Vous avez dit motivation…