Les basketteurs luxembourgeois retrouvent progressivement le chemin de l’entraînement. Pour leur plus grand bonheur.
«Deux mois sans basket, c’est quand même dur…» Ce cri déchirant, poussé par le Bertrangeois Philippe Arendt, résume bien le sentiment général qui règne au sein de la communauté du basket grand-ducal.
Cela fait même plus de deux mois que les joueurs n’ont pas eu l’occasion de fouler un parquet puisque les dernières rencontres remontent à la fin du mois d’octobre… Une éternité. Depuis, la plupart ont fait ce qu’ils pouvaient, dans leur coin. Avec les moyens du bord. Mais ça, c’était avant.
Depuis l’annonce du gouvernement de la possibilité de reprendre l’entraînement et la compétition, évidemment sous conditions bien spécifiques, tout est allé très vite.
Et dès lundi, certains clubs ont retrouvé leurs joueurs. C’est par exemple le cas du champion sortant, le Basket Esch, au grand complet à l’exception de Miles Jackson-Cartwright, qui devrait être bientôt de retour au pays : «C’était vraiment cool de reprendre», se réjouit Joe Biever.
Une reprise en douceur avant une progressive montée en puissance : «Pour le moment, on s’entraîne trois fois par semaine, à raison d’une séance avec le préparateur physique et deux autres avec le ballon. On reprendra l’entraînement normal début février.»
«Prendre le rythme physiquement»
Du côté d’Etzella, actuel leader invaincu du championnat, c’est reparti à un tout autre rythme, comme le confirme Nelson Delgado, l’assistant-coach de la formation ettelbruckoise : «On a tous complètement coupé avec le basket. Lors des deux dernières semaines où on pouvait encore s’entraîner, on a vite remarqué qu’il y avait de moins en moins de joueurs présents. La motivation n’était plus là. Mais là on a repris, le premier but c’était de suer un petit peu et de prendre le rythme physiquement.»
Nelson Delgado poursuit : «Mais courir pour courir, ça ne sert à rien. Donc il y a eu du ball handling, beaucoup de tirs. Et quand on sera à dix, on va recommencer à travailler les systèmes. Là c’est reparti, on va s’entraîner tous les jours. Peut-être même le samedi aussi, comme une préparation estivale.»
Du côté de l’Arantia, qui a également repris, le coach Christophe Ney se montre satisfait de ce qu’il a vu : «Même s’il y avait du déchet, ce qui est logique, j’ai vu des joueurs qui étaient motivés mais pas trop non plus. Donc on a pu retravailler certaines choses et préparer les bases pour les semaines à venir.»
On parle bien de semaines. Car il va encore s’écouler beaucoup de temps avant la reprise annoncée de la compétition en elle-même, à la fin février : «C’est une préparation exceptionnellement longue pour nous, c’est pour cela qu’on fait tranquille jusqu’en février», note encore Joe Biever.
«Une reprise un peu douloureuse»
Mike Feipel avait, lui, eu l’occasion de s’entraîner un peu plus tôt que ses coéquipiers puisqu’il fait partie du cadre de l’équipe nationale, qui devait effectuer une sorte de stage de deux semaines, histoire que les internationaux puissent se maintenir en forme.
Mais avec la possibilité de reprendre le chemin des parquets, Ken Diederich, le sélectionneur national, a décidé de mettre fin à l’expérience : «On a quand même fait quatre entraînements à la Coque. Maintenant, tout le monde rentre dans ses clubs respectifs et on reprendra la préparation avec l’équipe nationale le 5 février. On aura une dizaine de jours pour se préparer avant de rejoindre la bulle au Kosovo», souligne le technicien.
Du coup, c’est dès lundi que l’ailier bertrangeois a retrouvé ses coéquipiers : «On était tous contents de se revoir. Le premier entraînement s’est fait sans contact pour éviter les risques de blessure et dès le deuxième, on a repris les contacts», indique-t-il. Une reprise un peu douloureuse, comme le confie son coéquipier Philippe Arendt : «Lundi, c’était un peu dur de retrouver le rythme, mais mardi, ça allait déjà mieux. Je suis sûr qu’à partir de la semaine prochaine, toute l’équipe sera en forme.»
Nelly Stephens : «Je rentre tout juste des USA»
On le sent, l’envie est là. La motivation intacte. Que dire de celle de Noah Medeot? En effet, l’Amicale ne reprendra… que ce jeudi. Inutile de dire que le jeune arrière piaffe d’impatience : «J’ai hâte de recommencer. Retrouver les copains mais aussi jouer au basket avec une sorte de compétition. Je suis parfois allé shooter à un panier près de chez moi, ou un peu avec mon frère. Mais c’est plus motivant d’être en groupe.»
Le groupe, c’est également ce jeudi que Nelly Stephens va le retrouver, du côté de Heffingen : «Je reprends jeudi. Je rentre tout juste des USA. Maintenant, on espère pouvoir bien se préparer et avoir la possibilité de jouer toute la saison. Je suis confiant mais également un peu nerveux. Quand on voit ce qui se passe autour de nous…»
Évidemment, si cette reprise de l’entraînement donne quelques perspectives, personne n’est dupe. Tout peut s’arrêter aussi vite que ça a repris : «De toute façon, on n’a pas le choix. Alors on se prépare comme si on allait jouer», explique encore Joe Biever. «Même si on n’est pas sûr à 100 % qu’on va reprendre, on prend ce qu’on peut. On travaille avec l’espoir d’aller au bout. Même si ça paraît encore très loin.»
Romain Haas