Nadia Mossong joue, enfin jouait, au basket en Italie. Coincée chez elle, elle occupe son temps libre comme elle le peut. Au menu : un peu de sport, de la cuisine… et du chinois!
Voilà de longues semaines que le championnat de Serie B italienne de basket est à l’arrêt. Nadia Mossong, meilleure marqueuse du championnat, est restée en Italie, où la situation sanitaire est de plus en plus dramatique : «Le nombre de morts continue de monter. L’idée était que cette semaine ou la prochaine, on commence à avoir des résultats. On verra. En même temps, je suis la situation au Luxembourg et ce n’est pas le top non plus», explique-t-elle.
Confinée comme tous les Italiens, elle ne sort pratiquement jamais : «Juste pour aller faire les courses dans le supermarché à 200 m de chez moi. Et ça, tous les 7 à 10 jours», confie le pilier de l’équipe nationale.
Pour passer le temps de manière plus agréable, elle s’astreint tout le temps à la même routine : «Je prends un café, je téléphone à mes parents, je prends le soleil sur le balcon, j’apprends le chinois, je nettoie, je m’entraîne, je fais la cuisine, je regarde un film. C’est plus ou moins ça», résume la jeune femme. Des petites habitudes qui ne plaisent visiblement pas vraiment à l’un de ses voisins : «Il est venu se plaindre parce que ça faisait du bruit.» Et de se défendre : «Dans une situation comme celle-ci, je pense qu’un peu de bruit pendant trente minutes l’après-midi ne devrait pas être un gros problème.»
Visiblement très remonté, l’irascible voisin a même menacé de faire appel à la police, même si on imagine qu’en ce moment, elle doit avoir bien d’autres chats à fouetter : «Je n’ai pas arrêté. J’ai seulement changé d’endroit. C’est la seule chose qui me reste dans la vie au niveau de l’entraînement en ce moment. Pour trente minutes, il peut bien mettre des boules Quies», s’emporte-t-elle encore.
Pizzas et lasagnes maison
Elle s’évertue tout de même à suivre son programme Insanity malgré la mauvaise volonté de son voisin à la mère très âgée (94 ans) : «Ce n’est pas comme si on faisait la fête toute la nuit.»
Rester à la maison avec sa coloc italienne, c’est aussi l’occasion de prendre plus de temps que normalement, par exemple pour cuisiner : «D’habitude, on rentre de l’entraînement vers 22 h 30, dans ce cas on fait des trucs rapides. Mais comme j’aime bien cuisiner, là on prend davantage le temps. Je fais un peu de tout. Samedi, on a fait des pizzas maison, on a préparé la pâte nous-mêmes avec la levure etc. Pendant une semaine normalement, on n’en a pas l’occasion. Ma coloc m’a aussi expliqué comment faire des lasagnes maisons. C’est vachement bon et certainement pas la dernière fois que je vais en préparer», sourit-elle. Et d’ajouter : «C’est cool d’apprendre tout ça d’une vraie Italienne du Sud!»
De l’entraînement, de la cuisine… et du chinois : «C’est quelque chose que j’avais déjà envisagé avant le coronavirus. Le russe était aussi sur ma liste, mais le chinois me paraissait plus facile et utile. C’est quand même la première langue au monde. Le choix n’était pas très difficile. Pour l’instant je suis seulement sur l’appli Duolingo pour apprendre les bases. Ce n’est pas facile, beaucoup de sons se ressemblent mais c’est marrant. Ça me plaît!»
Même si elle est exilée en Italie, Nadia Mossong n’en oublie pas ses proches. Et heureusement tout va bien. D’ailleurs elle s’organise pour que ça reste ainsi : «Ma sœur et son mari vivent à Munich, mes parents sont au Luxembourg. On organise les courses sur internet pour qu’ils n’aient pas à se déplacer. Tout le monde va bien!» C’est bien là le plus important!
Romain Haas