Le choc attendu au sommet de la Total League n’a finalement pas eu lieu lors de la 20e journée de Nationale 1 samedi. Plus fort, Etzella a étrillé un adversaire diminué (88-65) et s’empare seul du fauteuil de leader.
Avant l’entre-deux de ce choc au sommet, rien ou presque ne séparait Etzella de la Résidence, si ce n’est quelques statistiques dérisoires et ce match aller remporté par l’épatant promu (77-74). À trois matches de la fin de la saison régulière, cette potentielle finale avant l’heure aurait mérité d’être jouée dans l’ambiance d’un Deich chauffé à blanc. Il fallait hélas se contenter de l’anonymat du huis clos, des grincements du parquet, des vociférations des coaches et des applaudissements des joueurs remplaçants.
Avec le même nombre de points à l’entame de la rencontre, l’heure était tout de même aux explications. Mais les visiteurs étaient privés de Malcom Kreps et Dean Gindt entre autres, et n’avaient que six joueurs dans la rotation… Surclassé par une équipe d’Etzella au complet et invaincue sur son parquet cette saison, le promu n’a jamais existé : «Si on veut avoir une chance face à une équipe comme ça, avec seulement six joueurs, il faut pouvoir rester dans le match dès le début. Malheureusement, on a mal débuté et ensuite, ce n’est pas possible de revenir face à une équipe qui défend bien», déplorait avec lucidité l’international Xavier-Robert François.
Les locaux
se font plaisir
Plombés par un cruel manque d’efficacité dans le premier quart, les hommes d’Alexis Kreps ont rapidement compris qu’ils passeraient le match à courir après le score. En face, Etzella a simplement profité de l’aubaine, infligeant un cinglant 11-0 à son adversaire en début de match. À la fin du premier quart, la différence était déjà faite (29-11). La Résidence ne s’en relèvera pas. Tout simplement parce que les hommes d’un Kresimir Basic très actif dans sa zone technique, ont été intraitables. Ils ont dominé tous les secteurs, sous l’impulsion d’une triplette Wolff-Burgett-Pwono en feu. Les deux premiers compilaient déjà à eux seuls plus de points que Walferdange à la mi-temps (47-26). Un score annonciateur d’une fin de soirée tranquille. Il fallait ensuite gérer un matelas confortable et à ce petit jeu, l’expérience d’Etzella n’a jamais fait défaut : «Nous avions perdu le match aller, je crois que ça nous a aussi permis d’aborder ce match avec plus de motivation et d’énergie et on a réussi à maintenir la pression tout au long du match», débriefait Austin Burgett, meilleur scoreur du match (26 points, 2 passes, 6 rebonds).
Avec une telle avance, les locaux se sont même fait plaisir. Pwono (20 points, 10 rebonds) montait tranquillement en puissance et s’autorisait quelques actions de classe qui faisaient lever son banc. Percées dans la raquette et tentatives de dunks… Il faisait le spectacle sur son parquet, face à une équipe de la Résidence certes affaiblie, mais qui n’abdiquait pas. «Keep fighting, keep working» étaient les simples mots que pouvait distiller Alexis Kreps, impuissant mais digne. Marcus Neal (17 points, 6 rebonds), qui remplaçait encore une fois LaQuincy Rideau, pas disponible et Xavier-Robert François (12 points, 10 rebonds) tentaient de maintenir les leurs à flot mais jamais, on n’a senti qu’ils étaient assez armés pour rivaliser hier après-midi. À mesure que les minutes passaient, la différence entre les deux équipes se creusait au tableau d’affichage, même si Basic faisait souffler ses cadres et donnait du temps de jeu à tout le monde. Le coach insistait pour que ses garçons restent concentrés et finissent le travail. Ils l’ont fait.
De notre correspondant Yannis Bouaraba