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[Basket] C’est serré, les chiffres le disent !


C'était très serré entre Etzella et le Sparta. Pourtant, Jairo Delgado et les Nordistes sont deuxième alors que Bertrange et Pitt Koster figurent en avant-dernière place du classement. Une illustration du fait que cette Nationale 1 est plus ouverte que jamais alors qu'on a atteint la mi-saison. (photo : Luis Mangorrinha)

Alors qu’on vient d’atteindre la moitié de la saison régulière de basket luxembourgeois, les statistiques confirment la tendance : tout est encore possible pour tout le monde.

«Tout le monde peut battre tout le monde.» Cette expression toute faite résume parfaitement la situation de la Nationale 1 cette saison. Résultat après la 9e journée de championnat? Un classement indécis. Et un sacré suspense qui pourrait bien durer jusqu’à la fin de la saison régulière. Depuis le début de la saison, tout le monde s’accorde à le dire : il n’y a pas une équipe qui écrase les autres : «Généralement, on sait rapidement qui sera en play-offs et qui jouera les play-downs mais cette saison c’est différent», expliquait Philippe Gutenkauf dans nos colonnes, lundi.

Effectivement, si on regarde le classement, on constate qu’il est très serré même s’il faut relativiser puisque le Basket Esch, leader invaincu, compte un match de moins que tous les autres. Toujours est-il qu’avec un leader avec 16 points et une lanterne rouge (Contern) avec 11, ces cinq points d’écart représentent le plus petit total depuis 10 ans.

Trois points d’écart entre le deuxième et l’avant-dernier !

Et si on enlève le premier et le dernier de l’équation, on obtient une statistique encore plus lisible puisque Etzella et ses 15 points et le Sparta et ses 12, ne sont séparés que de trois petites unités. En clair, même si actuellement, le Sparta est en position de jouer les play-downs, avec une ou deux victoires de suite, les hommes de Kevin Magdowski peuvent à nouveau être totalement dans le coup pour disputer le top 6.

Trois points d’écart entre le deuxième et l’avant-dernier, c’est vraiment exceptionnel. L’an passé, il y avait déjà cinq unités entre l’Amicale (16 pts) et la Résidence (11), quatre l’année précédente avec l’Amicale (16) et Contern (12). C’est en 2014 que l’écart était le plus impressionnant. Il faut dire qu’à l’époque, le championnat était écrasé par l’Amicale (9-0) et le T71 (8-1) alors que le Black Star et l’Arantia affichait pratiquement le bilan inverse (1-8). Du coup, il y avait 8 unités d’écart entre le premier et le dernier et 7 entre le deuxième et l’avant-dernier.

Qui en play-offs ? Qui en play-downs ?

On l’aura compris, l’exercice 2019/2020 n’a, pour l’heure, rien à voir avec les précédents. Plusieurs facteurs expliquent cela.

D’une part, les cadors ne sont pas aussi forts que par le passé. À l’exception du Basket Esch, qui a d’ailleurs plusieurs fois failli chuter, toutes les autres formations se sont inclinées face à des équipes supposées plus faibles.

Champion en titre et tenant de la Coupe, Etzella, véritable machine à gagner l’an passé (8-1 à la même époque) a déjà mordu la poussière à trois reprises, face à des adversaires largement à sa portée sur le papier (Racing, Musel Pikes, Arantia).

Très attendu, le T71 a connu du retard à l’allumage, à cause de blessures à répétition de ses joueurs majeurs. Malgré tout, petit à petit les hommes de Ken Diederich rectifient le tir et ils pointent désormais au troisième rang, avec un bilan positif (5-4). S’il y a aussi peu d’écart entre les équipes de tête et celles du bas du classement, c’est également parce que les «petits» ont montré qu’ils allaient chèrement vendre leur peau.

Donnés pour relégués certains – comme ils en ont la triste habitude depuis des années et des années –, les joueurs de Heffingen ont déjà accroché trois succès. Tous, évidemment, à domicile. Même si ça risque de ne pas suffire pour atteindre les play-offs, cela permet en tout cas à Nelly Stephens et ses coéquipiers de retarder l’échéance. Et de prendre des points qui pourront servir au moment des play-downs.

L’autre promu, Contern, qu’on voyait peut-être beaucoup trop beau, n’a pas eu de réussite. Les hommes de Gavin Love ont surtout démontré, à de multiples reprises, leur incapacité à garder le score, alors qu’ils étaient devant au tableau d’affichage au moment de la pause. Mais la victoire des coéquipiers de Mihailo Andjelkovic face à l’Amicale leur permet de garder un petit espoir d’atteindre les play-offs. Après tout, ils ne sont qu’à deux points du top 6.

Si on peut affirmer sans trop se tromper que le Basket Esch, Etzella et le T71 seront en play-offs, bien malin celui qui peut annoncer quelles seront les trois autres équipes qualifiées. Philippe Gutenkauf résume bien la situation : «C’est une belle réclame pour le basket au Luxembourg.»

Romain Haas