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[Basket] Ceman, au nom du corps


Dino Ceman (à d.), ici aux prises avec Bobby Melcher, a visiblement mis de côté ses pépins physiques.

Le jeune Dino Ceman a été épatant samedi. Il faut dire qu’il ne laisse rien au hasard au niveau de sa préparation physique.

Il arrive toujours le premier à la salle : «Généralement, j’arrive 2 h 30-3 heures avant le début d’un match pour faire les soins avec les kinés.» Lui, c’est Dino Ceman. Le jeune international U20 du T71 prend particulièrement soin de son corps. Et il n’y a qu’à observer sa routine pour comprendre à quel point c’est important.

Samedi, au hall Alain-Marchetti, il était donc là très tôt. On l’a vu faire des étirements, des exercices de gainage, des pompes, on l’a vu sauter sur un pied puis faire des accélérations très poussées : «Tout cela me prend un peu plus de 30 minutes», explique le combo guard de 1,98 m. Si Dino Ceman fait attention, c’est parce qu’il sait mieux que quiconque qu’il faut respecter son corps.

Malgré son jeune âge, il a, en effet, déjà connu les affres des blessures. Et il fait tout pour éviter que ça recommence : «J’ai commencé le basket au Telstar quand j’avais 11 ou 12 ans. J’y suis resté un peu plus de deux ans avant de rejoindre le T71 pour me lancer un nouveau challenge. Quand j’avais 15 ans, on m’a proposé de m’entraîner avec l’équipe première, sous les ordres de Pascal Meurs.»

Le basket prend une part de plus en plus importante dans sa vie. Peut-être même un peu trop : «À un moment, j’avais entraînement avec l’équipe nationale U18, avec l’équipe première, plus des matches avec les U18, les U21 et présence sur le banc de l’équipe première. J’étais jeune et je n’écoutais pas ceux qui me disaient que c’était trop.»

Et ce qui devait arriver arriva : «J’ai eu des blessures. D’abord un souci au genou, si bien que je ne pouvais m’entraîner que deux fois par semaine. Il y a aussi eu le tendon d’Achille. Mais le plus gros problème, c’était à la hanche. Un jour à l’entraînement, elle n’a pas tenu et je suis tombé au sol.»

Il fallait faire quelque chose : «Le problème, c’est qu’on traitait les symptômes mais la cause était toujours là.» Un mal qui l’a empoisonné pendant trois ans et qui l’a conduit au bord de la fracture de fatigue : «En fait, j’avais une manière de courir qui n’était pas bonne, ça créait un déséquilibre au niveau de ma hanche, je forçais trop dessus et l’os n’était plus assez stable.»

Renaissance grâce au Lihps

Il en parle avec l’entraîneur athlétique Marcel Wilbert, qui lui conseille de prendre contact avec le Luxembourg Institute for High Performance in Sports (Lihps) : «Normalement, ils ne prennent en charge que des athlètes qui sont dans le cadre du COSL mais Marcel, Denis (Toroman) et Tessy Hetting ont tout fait pour que je puisse y aller. D’ailleurs, je tiens vraiment à les remercier.»

C’est dans le temple du sport de haut niveau au Luxembourg que Dino Ceman va petit à petit repartir sur des bonnes bases : «J’ai travaillé avec coachs Jérôme (Pauls) et Maike (Czasche). Ils ont effectué des analyses sur ma manière de courir et mis en place un programme.»

De juin dernier à janvier de cette année, il suit plusieurs séances hebdomadaires : «Trois à quatre très intensives. On a travaillé sur le corps, le gainage, la flexibilité, la coordination. Ils m’ont vraiment aidé à fixer mon corps.» Le travail porte ses fruits : «En novembre, j’ai fait une nouvelle analyse qui montrait que ma posture était presque parfaite.»

Et c’est donc tout naturellement qu’il a pu rejoindre l’équipe première, avec qui il a pu entamer sa saison au mois de… janvier.  Au sein du T71, il peut compter sur le soutien des kinés Guillaume et Mathieu Gottini : «On a la chance d’avoir dans l’équipe certains des meilleurs kinés du pays. Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont aidé. Sans elles, je ne jouerais peut-être pas.»

Facteur X de cette première manche

On comprend mieux pourquoi il prête attention au moindre détail. Avec un rituel bien rodé : «Après les soins avec les kinés, je fais une pause. Puis je fais du stretching pour préparer mon corps, ensuite des exercices d’activation de la hanche, puis du gainage. Le but était de faire en sorte que le corps soit prêt à affronter tout le stress qu’il va subir dans le match. Je fais ensuite des sauts sur une jambe, pour travailler sur le tendon d’Achille, puis du stretching excentrique. À ce moment, mon corps est bien échauffé et je peux faire des accélérations. Les kinés m’ont proposé également un concept, qu’on appelle « first breath« , qui consiste en deux minutes de sprints intensifs afin de faire sortir le premier souffle avant le début du match. Je le fais avant le speech du coach. Ça me permet de moins me fatiguer.»

Et visiblement, le travail porte ses fruits. En effet, si Jimmie Taylor a été incontestablement le MVP de cette première manche, avec ses 37 pts, 11 rebonds et 5 passes, Dino Ceman, entré à la place de Jo Hoeser, en a certainement été le facteur X.

Au-delà de ses stats (4 pts, 6 rebonds et 3 passes en 29’29« ), il faut regarder son activité, notamment en défense avec notamment deux pertes de balle provoquées sur Jarvis Williams et une grosse pression mise sur Bobby Melcher.

Nul doute qu’il sera une nouvelle fois prêt à répondre présent quand Tom Schumacher, qui lui a rendu hommage après son match, fera appel à lui, demain soir. Et si la finale pouvait se terminer en trois manches, ça l’arrangerait. En effet, dans deux semaines, le garçon passe son bac !

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