[Après la 5e journée en Nationale 1] Alors qu’on a joué pratiquement un quart de la saison régulière, le classement est plus serré que jamais.
Ah le fameux «Il n’y a plus de petites équipes» ou encore «tout le monde peut battre tout le monde»… Au risque d’enfoncer des portes ouvertes, force est de constater que ces poncifs s’appliquent pourtant parfaitement à ce qui est en train de se passer sur les parquets nationaux depuis le début de l’exercice en cours.
Bien sûr, la saison régulière va être très longue (22 rencontres) mais on a déjà pratiquement joué un quart de ce marathon, on est donc en mesure de faire un premier bilan, certes, tout relatif. Avec les remaniements à l’envi dans la plupart des formations, les départs à la retraite, les transferts et les mouvements sur les bancs, on s’attendait à avoir un championnat indécis et plutôt équilibré. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on n’est pas déçu sur ce plan.
Pas moins de 5 équipes se positionnent en effet en tête du classement, avec quatre victoires et une défaite. On retrouve la plupart des ténors annoncés (Etzella, Sparta, Basket Esch, Résidence) mais également un invité quelque peu surprise, puisque Heffingen réussit un début de championnat canon. Il faut dire qu’avec un très bon choix d’Américains et le recrutement payant du géant grand-ducal Lou Demuth (2,13 m sous la toise), les hommes de Daniel Brandao étaient même invaincus avant leur réception de Contern, samedi.
Heffingen, Basket Esch : la première défaite
Mais ils se sont cassé les dents sur Contern qui avait pourtant perdu à domicile contre le… Telstar : «On sait qu’on a du talent. On a changé de meneur américain juste avant le début de la saison, ce n’est pas évident de l’intégrer tout de suite et de trouver le bon rythme. Il faut qu’on apprenne à jouer en équipe», confie Mihailo Andjelkovic, qui a pris la succession de Raul Birenbaum, désormais retiré des parquets, au niveau du capitanat.
Le fameux meneur US Devon Thomas a sorti un énorme match (41 pts, 6 rebonds, 5 passes, 2 interceptions), son compatriote Jerome Frink, déjà présent dans l’équipe la saison dernière, plante un gros double-double (17 pts, 14 rebonds) et l’international luxembourgeois trouve enfin ses marques en attaque et noircit la feuille de stats (21 pts, 3 rebonds, 7 passes, 4 interceptions) pour la première victoire importante de Contern.
Une autre équipe était également invaincue jusqu’au week-end dernier. Présenté comme peut-être le grand favori au titre, avec une équipe pratiquement inchangée et un retour historique sur le banc, le Basket Esch semblait avoir quelques certitudes après avoir notamment explosé l’Arantia à Larochette (59-108).
Un podium où il n’y a pas assez de place
Mais dimanche, au Deich, les coéquipiers de Joe Biever ont dû courir après le score d’entrée et n’ont jamais réussi à revenir sur des Nordistes parfaitement lancés par son duo US et par ses Luxembourgeois du cinq de base, à l’image d’un Yann Wolff en feu (17 pts, 17 rebonds). Etzella, puni par Bertrange, s’est offert la Résidence, l’Arantia et donc Esch sur ces cinq premiers matches. Ça en impose!
Sur la première marche d’un podium où il n’y a décidément pas assez de place, on retrouve également la Résidence. Véritable révélation de la saison dernière, qui s’est achevée en demi-finale face au T71, futur vainqueur, les hommes d’Alex Kreps n’ont perdu que leur premier match, face à Etzella : «On avait été nuls en première mi-temps. Pas assez agressifs en défense, on a dormi en attaque. On s’est réveillés après la pause, mais jouer une mi-temps contre une équipe comme Etzella, ça ne suffit pas», analysait Dean Gindt, le nouveau capitaine walferdangeois.
Samedi, Malcolm Kreps et compagnie se sont amusés contre le Telstar (97-66) dans ce qui est le match le plus abouti de la Résidence depuis le début de la saison. Mais, selon Dean Gindt, il faut attendre pour savoir ce que vaut vraiment cette équipe : «On n’a pas encore rencontré les cadors.»
Certains ont besoin de temps
Qui sont ces cadors? C’est la question qu’on peut se poser. On l’a dit, il n’y a plus de petites équipes. L’an dernier, sans Américain, le Sparta évoluait dans les profondeurs du classement du fait de son choix de reprendre sans Américain. Cette saison, hormis une mise en route compliquée face à l’Arantia, les joueurs de Chris Wulff réalisent un parcours sans faute avec, au passage, des succès convaincants sur Etzella et le T71, rien que cela.
L’Arantia, candidat annoncé aux play-offs, alterne le bon et le moins bon mais reste à une seule victoire du peloton de tête alors que juste derrière, on retrouve un trio surprenant composé du T71, de Contern et du… Telstar! Hesperange a retrouvé des couleurs en même temps que des Américains. Dudelange a, comme prévu, besoin de temps pour s’adapter avec un effectif considérablement remanié où Philippe Arendt, auteur de 12 passes lors de la large victoire contre le Racing, semble s’épanouir.
Du temps, c’est également ce que demande le club de la capitale, qui n’a remporté qu’un match et a été sorti de la Coupe la semaine dernière. Avec un nouveau coach aux commandes et deux nouveaux Américains, la perte de Bobby Melcher et les arrêts de Xavier Engel, Chris Scholtes et Sam Ney, la mayonnaise va mettre un peu de temps à prendre.
Enfin, les deux derniers de la classe sont, sans surprise, l’Amicale et les Musel Pikes. Steinsel a besoin de deux bons Américains et pour le moment, Joshua Stykes et surtout Rudolphe Joly n’apportent pas assez alors que les Mosellans, à qui on prédisait une saison compliquée, doivent composer avec un seul Américain. Et dans ce championnat si ouvert, ça ne suffit pas. Pour le moment.
Romain Haas