Le Sparta peut encore terminer la saison régulière en première position. Pas évident au vu de tout ce que le club a traversé ces derniers mois.
Si on m’avait dit en début de saison qu’à une journée de la fin, on serait en course pour terminer à la première place, je ne l’aurais pas forcément cru», confie Chris Wulff. Le coach bertrangeois se dit en tout cas très fier de ses – jeunes – troupes, vainqueures, mardi, d’un match en retard sur le parquet de Steinsel (81-90) : «Je vois comment les jeunes bossent à l’entraînement. On fait beaucoup de choses, on essaie de tout bien faire. On ne nous a jamais fait de cadeaux. On mérite notre place.» Un succès qui leur permettra, en cas de victoire contre le Racing ce soir conjugué à une défaite de la Résidence face à l’Arantia demain, d’envisager terminer à la première place à l’issue de la saison régulière.
Un calcul qui n’est pas franchement dans les esprits du technicien : «Honnêtement, je ne me pose pas ce genre de question. On prend chaque match qui vient, on le prépare, on le joue et on regarde après ce qu’il en est.» Ni dans celui de ses joueurs : «Terminer premier et se faire sortir dès le premier tour des play-offs, ça ne servirait à rien», résume Yannick Verbeelen.
Quoi qu’il en soit, le Sparta aura montré une vraie forme de résilience durant cette saison : «On a une équipe très jeune, avec certains joueurs qui sont à l’université et ne peuvent pas s’entraîner de la semaine. Entre ça, les blessures, jouer souvent avec un Américain et jongler entre plusieurs salles pour s’entraîner et jouer, on peut dire qu’on a connu pas mal de problèmes cette année», détaille Chris Wulff.
Effectivement, depuis le début de la saison, le Sparta joue dans la salle polyvalente et s’entraîne dans différents gymnases puisque l’Atert a été inondée. Et ce soir aura lieu le premier match officiel de l’équipe dans la salle Niki-Bettendorf. Voilà pour les soucis d’ordre logistiques.
Un pro? Pas de problème
Le Sparta avait démarré la saison avec Lavone Holland, ancien des Pikes et Henry Pwono, ex d’Etzella. Mais à la mi-novembre, Pwono est parti aux Pikes et a été remplacé par Quintin Dove, qui venait d’être viré du T71. Il y a un peu plus d’un mois, Dove est tombé sur son coude contre Contern. S’il pourra jouer encore un match, son état ne s’arrangera pas et il devra finalement se faire opérer d’urgence d’une infection bactérienne.
Les Bertrangeois ont donc dû disputer quatre matches avec le seul Lavone Holland pour un bilan de trois victoires et une défaite. Mais ce dernier s’est blessé la semaine dernière, en match amical. D’où la présence du seul Tristin Walley, remplaçant de Quintin Dove, contre Steinsel : «En première mi-temps, à l’image de notre équipe, il était un peu mou. Mais c’était mieux au retour des vestiaires avec quelques rebonds importants et des paniers.» Un match compliqué, que le Sparta a réussi à retourner après la pause : «On n’était nulle part en première mi-temps. Il fallait se réveiller. Même si on perdait, on devait le faire en montrant un autre visage. C’est ce qu’on a fait», résume Yannick Verbeelen. Lors de cette 15e victoire (en 21 matches), Mike Feipel a été énorme (30 pts, 10 rebonds) : «J’étais un peu déçu de ne pas avoir pu jouer ne serait-ce que trois ou quatre minutes avec l’équipe nationale! J’avais à cœur de montrer une réaction et je suis content d’y être parvenu.»
Ce soir, Bertrange devrait aligner encore une fois un seul pro contre le Racing. Un adversaire largement inférieur sur le papier… mais qui s’était imposé à l’aller : «Ils avaient un seul pro et nous deux», se remémore l’international. Pour qui le fait de n’avoir qu’un pro n’est pas un gros problème : «Nous ne sommes pas une équipe où toute la responsabilité pèse sur eux. On est capables de compenser.» De son côté, Yannick Verbeelen voit ça comme un challenge : «On veut prouver qu’on est compétitifs. Qu’on a assez de talent côté luxembourgeois pour l’emporter. À ce titre, le fait d’avoir joué sans pro l’an passé nous a beaucoup aidés.»
Pour Chris Wulff, il s’agit à chaque fois d’une performance : «On s’habitue à gagner des matches avec un seul pro, mais ce n’est pas quelque chose de normal. De logique.» Mais finalement, qu’est-ce qui est logique avec le Sparta? La question mérite d’être posée.