[10e journée en Nationale 1] Le choc de cette journée a tenu toutes ses promesses. Et a finalement tourné en faveur des Bertrangeois, auteurs d’un dernier quart de folie.
Le Basket Esch, qui a cédé en fin de match vendredi face au Sparta, est l’un des favoris de la saison. Il faut dire que Franck Mériguet, de retour aux affaires, peut compter sur un groupe soudé, talentueux composé de certains des meilleurs joueurs luxembourgeois. L’équipe, qui avait déjà dans ses rangs un international en la personne de Clancy Rugg, en a désormais un deuxième avec Pit Biever, appelé par le sélectionneur national Ken Diederich pour la campagne de ce mois-ci, en Albanie puis face à la Roumanie à l’occasion des préqualifications pour l’Eurobasket-2025.
«C’est mérité ! C’est l’un des meilleurs scoreur/shooteur au Luxembourg depuis ces trois dernières années», se réjouit son capitaine et grand frère Joe. Cette sélection n’est pas non plus une surprise pour son entraîneur, qui le connaît depuis très longtemps : «Cela fait plusieurs saisons qu’il est présent et qu’il évolue bien. Offensivement, c’est un joueur qui a pris de plus en plus confiance dans son tir à trois points. Ça le rend plus dangereux car maintenant, non seulement il a toujours sa force principale, son drive en un-contre-un mais en plus il peut tirer de loin.»
Cette saison, Pit Biever peut, certes, parfois passer à côté d’une rencontre mais généralement, le guard eschois tourne plutôt à une quinzaine de points par match avec un pic à 24 unités contre le Racing, en tout début de saison : «J’essaie toujours de faire de mon mieux et d’aider mon équipe à gagner. Je suis très honoré d’avoir été convoqué par Ken», commente le principal intéressé, auteur de 15 pts, 5 rebonds et 4 passes, vendredi.
La foudre bertrangeoise s’abat
À 29 ans, le joueur a atteint sa pleine maturité. C’est un redoutable artilleur à longue distance : «Il n’y a qu’à regarder ses pourcentages à trois points ces dernières saisons. Il tourne aux alentours de 40% alors qu’il prend quand même beaucoup de tirs», constate encore son grand frère. Mais il a bien plus de cartes dans son jeu. En effet, c’est également l’un des meilleurs défenseurs de l’équipe, comme le confirme encore Joé : «Même si je pense qu’il n’y a pas beaucoup de Luxembourgeois qui peuvent shooter comme lui, Pit est plus qu’un shooteur. C’est toujours lui qui défend sur les guards américains.»
Vendredi, à domicile, le Basket Esch avait un énorme défi à relever, avec la venue du Sparta pour un duel entre coleaders de la Nationale 1. Franck Mériguet savait à quoi s’attendre : «Contrairement à d’autres équipes, avec Bertrange, on ne peut pas se focaliser sur tel ou tel joueur. Le danger peut venir de partout. Il faut aborder un tel match comme une rencontre face à une équipe professionnelle.»
Contre une telle force de frappe, l’idée première était de «limiter leur jeu rapide», comme l’expliquait Pit Biever. «Il faut défendre collectivement, être solide. Pour nous, il faut un match aux alentours de 70 pts et pas de 90. On doit contrôler le tempo et les empêcher de s’enflammer», avertissait Franck Mériguet.
Si tout a parfaitement fonctionné pendant trois quarts atteints avec huit points d’avance, les Eschois ont subi la foudre et l’adresse bertrangeoise avec pas moins de six missiles longue distance qui ont crucifié des Lallangeois, qui n’ont, dans ces dix minutes, réussi qu’un seul tir à trois points. Insuffisant face à une formation qui n’en finit plus de confirmer qu’il faudra compter avec elle pour jouer les premiers rôles cette saison!
Romain Haas