Ben Kovac, blessé à une cheville, n’a pas encore effectué ses débuts pro avec les Den Helder Suns. Mais ce n’est que reculer pour mieux sauter. Et dimanche, c’est enfin le grand jour !
L’international luxembourgeois, sacré champion avec le Basket Esch au terme d’une saison tronquée et de quatre mois d’instruction de base à l’armée, a quitté son club formateur pour rejoindre les Pays-Bas. Histoire de démarrer une nouvelle aventure : celle du professionnalisme.
SON CHOIX DES SUNS
«Pour moi, c’était la bonne destination»
Après avoir rêvé, un temps, de s’inscrire dans une université américaine il y a quelques années, Ben Kovac s’était fait une raison et avait finalement décidé de passer par la case armée. À l’issue de son instruction de base de quatre mois en début d’année, il était prêt à devenir pro.
Et avec l’aide de son agent Misch Engel, il a choisi de débuter cette carrière aux Den Helder Suns, comme Alex Laurent : « J’ai beaucoup parlé à Alex. Il m’a expliqué que Peter van Noord, l’entraîneur, donnait vraiment sa chance aux jeunes. Il te laisse faire des fautes et apprendre de tes erreurs. Pour moi, Den Helder était vraiment la bonne destination. »
SON QUOTIDIEN AUX PAYS-BAS
«Chacun a son propre appartement»
Ben Kovac a posé ses valises à la fin du mois d’août, aux Pays-Bas : « Mon père m’a accompagné et est resté quelques jours, je me suis installé dans mon appart, j’ai acheté quelques trucs. C’est la première fois de ma vie où je me retrouve tout seul. Mais j’aime bien cela », confie le jeune international.
Si, au Luxembourg, les pros partagent souvent le même appartement, du côté des Suns, chacun a droit au sien : « C’est sympa que chacun puisse avoir son propre appartement. » Par ailleurs, les joueurs de l’équipe se partagent une voiture pour deux.
Même s’il parle couramment anglais, il n’oublie pas qu’il est dans un nouveau pays. Et il est bien décidé à s’intégrer le mieux possible : « Quand les gens parlent, j’arrive un peu à les comprendre. Quand je fais les courses, j’essaie de parler un peu en néerlandais pour saluer les personnes notamment. »
SON INTÉGRATION
«Je connaissais déjà le coach et quatre joueurs»
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Ben Kovac n’arrive pas vraiment en terre inconnue. En effet, en rejoignant l’équipe de Den Helder, il a retrouvé pas mal de personnes qu’il connaissait déjà : « Je connaissais l’entraîneur, qui était au Luxembourg il y a quelques années. Et il y a également quatre de mes coéquipiers que j’avais déjà côtoyés par le passé. Par exemple Killian, le Belge, que j’ai connu lors des championnats d’Europe et avec qui j’étais resté en contact. On s’est même entraînés ensemble à Den Helder il y a quelques mois pour voir si c’est bien ce qu’on cherchait. »
DES JOURNÉES BIEN CHARGÉES
«Quatre heures par jour, six jours sur sept»
Ben Kovac est pro à 100 %. Comprenez par là qu’il ne fait pas d’études à côté, qu’il se consacre totalement au basket. Cela signifie aussi qu’il s’entraîne beaucoup plus que quand il était au Basket Esch : « Le matin, la première chose que je fais, c’est prendre mon café. C’est très important! Ensuite, on a généralement entraînement de 9 h à 11 h puis l’après-midi de 15 h à 17 h. On s’entraîne deux fois par jour tous les jours de la semaine à l’exception du mercredi, où le matin est consacré aux visites dans les écoles pour faire découvrir et apprécier le basket. » Certains jours sont dédiés uniquement au shooting (mardi et jeudi) et pour la muscu, les préparateurs physiques adaptent le programme à la morphologie du joueur. Si bien qu’un arrière n’aura pas les mêmes exercices à réaliser qu’un pivot, par exemple : « On a une application avec notre programme individuel », explique encore Ben Kovac.
Forcément, cela change un peu de ce qu’il faisait au Luxembourg : « Quatre heures d’entraînement par jour, sans compter la muscu, le tout six jours sur sept, c’est clair que les entraînements sont durs. Mais on a été bien préparés. » Histoire d’appréhender correctement la longue saison qui se profile, la préparation a débuté avec du physique. Et notamment des courses sur la plage, toute proche : « On a beaucoup couru et je peux vous dire que ce n’est pas évident de le faire sur le sable. Ça peut me permettre d’être plus explosif, plus rapide. On a fait toute la préparation ici, on n’est pas partis. Et à cause du Covid, on n’a pu faire que quatre matches de préparation. On aurait dû en faire un cinquième, mais on a dû y renoncer à cause des blessures. »
SON RÔLE AU SEIN DE L’ÉQUIPE
«Le coach m’attend notamment en attaque»
Ben Kovac a un profil relativement polyvalent qui lui permet de ne pas s’inquiéter outre mesure concernant son temps de jeu. Avant de choisir de s’engager avec Den Helder, il a longuement discuté avec son agent mais également avec Ken Diederich, l’entraîneur national.
Et bien sûr avec son futur entraîneur, Peter van Noord : « Le coach m’attend notamment en attaque. Il veut que j’améliore mes coéquipiers et que je fasse valoir mes qualités au rebond et en défense. Ici, chacun a son propre rôle. Je dois aussi travailler sur mon shoot. Tu ne peux pas te permettre de rater quatre tirs de suite. » Aussi bien à l’aise sur le poste deux que trois, Ben Kovac peut également être amené à jouer poste quatre, le cas échéant.
Et il est très à l’aise avec tout cela : « Ça me plaît de faire partie des forces offensives de l’équipe. D’exécuter au mieux les systèmes. » Sur ce plan, effectivement, il a bien démarré en passant la bagatelle de 27 points à la défense de l’Apollo Amsterdam, en présaison.
SA BLESSURE
«Les médecins croyaient que c’était très grave»
Si Ben Kovac n’a pas pu effectuer ses grands débuts la semaine dernière, face à Leiden (victoire 104-102), c’est à cause d’une vilaine blessure à la cheville : « C’était lors d’un entraînement. J’ai sauté et je suis retombé de tout mon poids sur une jambe. C’était très gonflé. Les médecins croyaient que c’était très grave mais finalement plus de peur que de mal. » En effet, il aurait même presque pu être aligné pour le premier match mais il n’a pas voulu prendre le risque : « J’ai fait des exercices de stabilisation, mais je ne m’étais pas entraîné avec contact. » Les grands débuts sont donc reportés à dimanche, face aux Royals de La Haye : « Je vais certainement être un peu nerveux au début. Ça va être spécial d’entrer dans un match en tant que pro à 100 %. Mais je pense que ça va aller. »
SES ATTENTES
«Je veux continuer à franchir des paliers»
Le simple fait de débuter une carrière professionnelle est, en soit, un pas supplémentaire pour Ben Kovac. Quand on lui demande ce qu’il attend de cette nouvelle expérience, le jeune homme de 20 ans répond simplement : « Je veux m’améliorer chaque semaine. Chaque entraînement. Je veux progresser, gagner en expérience et continuer à franchir des paliers. » Jeune homme attachant à la tête bien faite, Ben Kovac semble avoir fait un choix mûrement réfléchi. Den Helder Suns, première étape d’une carrière pro qu’on lui souhaite pleine de réussite !
Romain Haas