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[Basket] Après le traumatisme, la Résidence veut se relever


Dragan Stipanovic et la Résidence veulent repartir de l’avant avant le début des play-offs.  (photo Melanie Maps)

21e JOURNÉE EN ENOVOS LEAGUE Littéralement traumatisée par les ennuis extrasportifs de sa star Leon Ayers, la Résidence doit désormais faire sans lui.

Pour la Résidence, cette saison, peu importe son issue, ne sera, de toute façon pas comme les autres. Pour les Walferdangeois, elle a basculé il y a un peu plus d’un mois. Quand Leon Ayers a été impliqué dans un tragique fait divers qui l’a conduit, lui et un autre joueur pro… en prison.

Même s’il a rapidement été libéré, le meilleur scoreur du championnat n’est plus réapparu sous les couleurs walferdangeoises. Et on ne le verra plus, comme le confirme son coach Dragan Stipanovic : «Il est parti une dizaine de jours après être sorti de prison. Aux dernières nouvelles, je crois qu’il est reparti auprès de sa famille.»

Coïncidence, ou pas, depuis ce qui a été vécu comme «un drame qui a choqué tout le monde» à Walferdange, le club n’a plus gagné une rencontre. En effet, il vient d’enchaîner pas moins de cinq défaites de rang.

Il faut dire qu’outre le véritable traumatisme avec toutes les conséquences psychologiques que ça implique – pas évident de se concentrer sur un match de basket quand vous êtes frappés aussi violemment par un évènement que nous n’attendiez pas du tout –, l’absence d’un des meilleurs joueurs du championnat est un véritable casse-tête sportif et stratégique à résoudre.

Le club du président Alain Weins a rapidement réagi et trouvé un remplaçant numérique à Leon Ayers, au cas où l’arme fatale walferdangeoise ne serait plus disponible. Mais Malek Green, ancien du Sparta, a rapidement été blessé et il a fallu composer sans lui sur plusieurs matches.

Brandon Averette, un vrai meneur

Pour ne rien arranger, Leon Ayers était le meneur titulaire de l’équipe. C’est lui qui était chargé d’organiser le jeu, d’annoncer les systèmes, de diriger les opérations. Bref, le joueur le plus important de l’équipe. Et comme on ne peut pas jouer sans meneur, c’est donc le deuxième Américain, Tai Bibbs, qui s’est chargé de la tâche. Mais même s’il a sorti un gros match lors de la toute dernière rencontre avant la trêve internationale (23 pts, 10 rebonds, 6 passes), la mène n’est pas son poste naturel : «Ce n’est pas facile de jouer meneur quand tu n’as jamais joué meneur», rappelle le coach walferdangeois.

C’est donc pour cette raison que la Résidence a décidé de tester un troisième pro : Brandon Averette. Un pur meneur expérimenté, passé par Chypre, la France, la Serbie et qui jouait il y a encore quelques semaines à Coblence, en Pro A allemande : «Il est arrivé chez nous il y a une semaine. On a envie de voir ce que ça peut donner.»

Sa présence met forcément sous pression Tai Bibbs même si, pour l’heure, ce dernier devrait rester avec l’équipe. Si bien que le coach aura un choix à faire pour chacun des deux matches qu’il reste pour composer son équipe. Une formation qui peut toujours compter sur l’inoxydable Billy McDaniel, qui encore cartonné contre Esch (31 pts, 10 rebonds, 5 passes) et qui a été renforcée également par un autre vieux de la vieille.

En effet, Raul Birenbaum, que Dragan Stipanovic a côtoyé quand il était assistant coach à Etzella et qui est ensuite devenu un ami du technicien, a indiqué vouloir aider la Résidence. Celui qui avait raccroché à l’issue de la saison dernière effectuera donc la fin de saison avec Walferdange.

Une fin de saison régulière qui se résume à deux matches pour l’actuel sixième de l’Enovos League : un déplacement au Sparta (8e) ce soir et la réception de l’Arantia (7e) dans une semaine. Contre deux adversaires qui affichent le même nombre de points. Avec un objectif en tête : éviter la huitième place! «On aimerait éviter de rencontrer Etzella au premier tour des play-offs. Ils jouent vraiment bien cette saison. Bien sûr, si on doit les affronter, on se préparera pour jouer contre eux mais pour le premier match, on préférerait ne pas jouer contre eux.»

Une victoire pour éviter Etzella

Pour ce faire, la Résidence doit retrouver de la confiance. Dont elle manque cruellement pour les raisons que l’on sait. Et si elle reste, certes, sur cinq défaites de rang, hormis une claque reçue face à… Etzella, les quatre autres matches ont tous été plutôt serrés. Ce qui donne de l’espoir au coach. Mais aussi des regrets : «Sur le match d’Etzella on passe complètement à côté mais sur les quatre autres, on n’est pas loin. Ce sont des petites erreurs en fin de match qui nous coûtent la victoire. Et c’est dans ces moments que Leon était précieux. On savait qu’il pouvait nous gagner le match dans les moments chauds. L’équipe était habituée à cela. Mais il n’est plus là. Il faut faire avec.»

Le côté positif, c’est que malgré tout, Walferdange a perdu de peu. Et avec le break international, où seul «Oli» Vujakovic, retenu en sélection, a manqué à l’appel, la Résidence a pu recharger les batteries. Et aborde la suite avec le souhait de laisser le passé derrière elle. Ça démarre donc avec un déplacement au Sparta. Avec, en cas de victoire, l’assurance d’éviter la huitième place.

Sur le parquet, on peut s’attendre à un véritable choc de style. Alors que Bertrange ne mise que sur des guards, la Résidence aura pour elle l’avantage de la taille et des kilos. Surtout avec l’apport de Malek Green, qui s’est vu indiquer la sortie de manière brutale par le Sparta il y a un an, alors qu’il était meilleur marqueur du championnat : «Ce n’est pas du tout le même joueur que Leon. Leon, c’est un félin qui a énormément de talent. Malek, c’est un joueur très physique. Un scoreur différent qui évolue aux postes 3-4.» Et un joueur qui sera forcément remonté face à son ancienne équipe : «On en a parlé. Il est très motivé. Mais je lui ai expliqué que sa plus belle revanche, ce serait qu’on gagne.»

Et de conclure : «Ce n’est pas évident de perdre quatre matches serrés de suite. On a besoin d’un bon match pour se remettre en confiance. D’un match où on joue bien pour comprendre qu’on est une bonne équipe. Et qu’on peut jouer sans Leon. On doit l’oublier et continuer la saison. Elle n’est pas finie.» Et elle pourrait même repartir sur de bonnes bases avec un succès à l’Atert.

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