Quelques semaines après son retour des USA, le jeune Ivor Kuresevic a été un atout capital pour l’Amicale, mercredi face à Esch.
Mercredi soir, l’Amicale a réussi à égaliser à 1-1 dans sa finale contre le Basket Esch. Notamment dans le dernier quart, où le champion a pris les devants à la faveur de cinq paniers à trois points dans les dix dernières minutes. Dont une dernière ogive signée Ivor Kuresevic.
Le jeune international luxembourgeois est décrit par son coach Etienne Louvrier comme le facteur X de cette rencontre : «Par sa défense et, bien sûr, ses paniers à trois points.» Après avoir pris immédiatement ses marques avec un missile longue distance pratiquement au buzzer du premier quart, quelques jours après avoir fait de même lors du premier match, Ivor Kuresevic a fait le job. Ce qui lui a permis de passer un long moment sur le parquet : «C’est grâce à ma défense et pas à mon attaque que j’ai joué vingt minutes», analyse le jeune homme qui fêtera ses 20 ans dans une dizaine de jours.
Un retour tonitruant pour celui qui a raté l’essentiel de la saison. Et pour cause. En effet, à l’issue de la finale victorieuse l’an passé, il avait annoncé qu’il partait pour les USA. Son bac en poche, il voulait faire un test pour voir s’il pouvait envisager de poursuivre une carrière universitaire aux États-Unis.
«Je me suis amélioré comme joueur. Et surtout comme personne»
Il a donc séjourné pendant un an en Caroline du Nord, au sein de la Combine Academy de Lincolntown : «L’idée, c’est de combiner un peu d’études et beaucoup de basket. On joue devant des coaches de Colleges, qui peuvent venir évaluer le niveau des joueurs. Pour moi, c’était également un moyen de voir comment je pourrais me débrouiller loin de la maison et comment je réagirais à l’absence de mes proches. C’était une très belle expérience. Je me suis amélioré comme joueur. Et surtout comme personne», confie-t-il.
Il ne sait pas du tout de quoi son avenir sera fait : «Pour le moment, je n’en ai aucune idée. Ça peut être un College, mais ça risque d’être compliqué, car les équipes de D1 préfèrent faire appel à des joueurs qui ont déjà une certaine expérience pour briller en March Madness. Mais ça peut être aussi aller jouer à l’étranger tout en menant de front des études (NDLR : actuellement, il est plus parti sur la psychologie). En fait, je dois juste trouver la bonne place.»
Mais en attendant, une fois son aventure américaine achevée, il est rentré au bercail. Et a retrouvé ses anciens coéquipiers comme si de rien n’était. Ou presque : «Les premiers entraînements et les premiers matches étaient un peu difficiles. Je rejoins une équipe qui s’est classée première, qui entre dans les play-offs avec le statut de favorite. Je m’étais dit que si l’équipe avait beaucoup changé, je ne viendrais pas. Mais comme elle n’avait pratiquement pas changé et que Jarvis était même de retour, je me suis dit que ce serait plus facile pour moi de m’intégrer.»
«Son retour a été très facile»
Confirmation auprès de son coach : «Son retour a été très facile. Personne n’avait perdu le contact avec lui. En plus, il était rentré à Noël et avait participé à deux entraînements. Steinsel, c’est sa famille. Ça s’est vraiment très bien passé. Après, sur le plan du basket, c’était un peu compliqué au début, le temps qu’il se remette dans le moule du jeu européen.»
Et Etienne Louvrier l’a rapidement intégré avec l’équipe des «titulaires» : «Ivor a cette facilité de pouvoir jouer sur trois positions. Son premier tir réussi lui a donné confiance pour la suite. On peut compter sur lui. Je regrette d’ailleurs de ne pas l’avoir utilisé en deuxième mi-temps du premier match.»
Le technicien steinselois a retrouvé un joueur qui avait forcément un peu changé : «Pas tant sur le plan du basket. En revanche, physiquement, il a pris de l’ampleur. Et, forcément, de la maturité. Le fait de vivre seul loin de chez lui, ça l’a fait grandir. L’an passé, il avait prouvé qu’il avait sa place dans l’équipe pendant les play-offs. Il a récupéré ce statut.»
Son arme secrète : le maillot de Bobby Melcher
Sur ce deuxième match, il réalisera un très bon 3/5 aux tirs et un excellent 3/4 à trois points : «Je travaille beaucoup cet aspect de mon jeu. Maintenant, j’ai encore beaucoup de choses à améliorer, je ne suis pas un vrai shooteur à trois points. Mais ça vient aussi de la confiance que le coach et mes coéquipiers me donnent.»
Il faut dire également qu’il a une arme secrète. En effet, comme le maillot n° 7, qui était le sien l’an passé, est désormais propriété de Scott Morton, il a dû prendre un autre maillot. Qui n’était pas floqué à son nom. Et depuis que Bobby Melcher est out pour de longs mois, il a récupéré le maillot du leader de l’équipe : «C’était le seul maillot disponible. Quand j’en ai hérité, Bobby n’était pas présent. Mais je ne pense pas que ça le dérange. D’ailleurs, lors de la présentation des équipes, il m’a glissé : « Numéro 8, Ivor Melcher! », c’était dans un bon esprit.»
S’est-il senti pousser des ailes avec un tel maillot? «D’un côté, forcément ça motive. Je me souviens que j’avais 13 ans quand Bobby remportait tous ses trophées. Mais de l’autre, je ne suis pas du tout le même joueur. Je ne suis pas un deuxième Bobby. Mais je peux aider l’équipe d’une autre manière.»
La présence d’Ivor Kuresevic est forcément une arme supplémentaire pour un champion. Qui aura l’avantage de recevoir, demain, pour un match 3 forcément très important : «Mercredi, je n’ai jamais vu mes coéquipiers baisser les bras, même après la sortie pour cinq fautes d’Alex (Reese) et la technique du coach. Maintenant, on est à 1-1. Je dirais que les compteurs sont remis à zéro.» À l’issue de la finale, il rejoindra le cadre de l’équipe nationale pour tenter de décrocher sa place pour les JPEE de Malte. Mais d’abord, il lui reste au moins deux matches à jouer. Et à gagner!