Anne Simon dispute aujourd’hui le premier tour de la March Madness sur le parquet d’Ohio State. Elle revient sur son exceptionnelle saison. Et le rêve qui devient réalité.
Quel est votre sentiment après avoir enfin atteint la March Madness ?
Anne Simon : Je suis contente et fière. À la fois de l’équipe, mais également de moi-même. C’est pour cette raison que j’avais décidé de faire une cinquième et dernière saison avec Maine. Pour gagner la conférence et surtout pas m’arrêter encore en demies ou en finale. Je savais qu’on pouvait le faire. C’était ma motivation pendant toute la saison. On termine premières de la saison régulière, ce qui nous a permis de rester à la maison dans ce tournoi. C’était important.
Notamment en demi-finale, où vous étiez menées de 8 pts au début du quatrième quart ?
Oui. Avoir tous les fans derrière nous, ça nous a poussées. On savait qu’on devait changer quelque chose. On s’est dit qu’on pouvait le faire. Qu’il fallait juste tirer avec confiance. Et c’est ce qu’on a fait. On n’a pas très bien joué lors des deux premiers matches. Mais en finale, dès notre premier tir, qui était à trois points, je me suis dit qu’on pouvait le faire! Et on l’a fait!
Qu’est-ce que cela représente pour vous, le fait d’atteindre la March Madness ?
Pendant le match, je n’y ai pas pensé. C’est seulement dans le quatrième quart, quand on avait 20 pts d’avance, que j’ai réalisé.
Avec, en prime, comme il y a deux ans, les titres de meilleure joueuse et meilleure défense de l’année, sans oublier celui de MOP de ce tournoi de conférence. Les récompenses individuelles, c’est quelque chose d’important?
Ça fait toujours plaisir, bien sûr. Mais je n’ai jamais pensé aux awards individuels. Seulement à gagner avec l’équipe. Le reste, c’est du bonus.
Recevoir un appel d’un coach WNBA,
ce serait un rêve
Le reste, c’est un match à Colombus contre Ohio State, tête de série n° 2 de la région. Qu’est-ce que ça vous inspire ?
Elles ont remporté la saison régulière de la Big Ten, une très grosse conférence, puis ont perdu en quarts de finale de leur tournoi. On a joué une équipe de Big Ten en début de saison, contre Indiana. On avait perdu, mais on était devant pendant une bonne partie du match. Je pense que personne ne nous voit l’emporter. Pour nous, ce match, c’est un bonus. On voulait aller en March Madness et on l’a fait. Comme je l’ai dit, je suis fière d’aller là-bas. C’est une très bonne équipe avec au moins une joueuse promise à la WNBA, mais d’autres très fortes aussi. Elles ont une défense parfaite. Elles vont presser pendant 40 minutes. Gagner, ce serait un exploit. Mais pourquoi ne pas croire à l’impossible?
Quel que soit le résultat, vous allez très prochainement achever votre carrière universitaire. Quel bilan tirez-vous de ces cinq saisons ?
Je suis vraiment contente du trajet.
Et la suite, le passage en pro ? La WNBA ?
Je ne me suis pas encore penchée sur la question. Je voulais d’abord terminer la saison ici. Et après, j’aurai beaucoup de temps pour réfléchir et trouver un nouveau club. Je vais tenter la draft WNBA, mais il faut être réaliste : il n’y a que trois tours avec douze filles sélectionnées. Et je ne pense pas faire partie de ces 36. Maintenant, après la draft, on peut encore être appelée pour aller faire un essai. Peut-être que j’aurai la chance d’en avoir un. Ce serait un rêve. Sinon, retour en Europe et on verra où je pourrai jouer : Espagne, Portugal, Italie, France… Il y a de bonnes équipes. Je m’en occuperai après la saison.
Aujourd’hui (17 h) : Ohio State – Maine
Ce qu’il faut retenir
ANNE SIMON a terminé meilleure marqueuse de l’America East avec 18,8 pts de moyenne par match. Elle a été désignée huit fois meilleure joueuse de la semaine et a reçu, comme en 2022, le prix de la meilleure joueuse et de la meilleure défense de la conférence. Auteur de 15 pts, 7 rebonds et 4 passes en finale contre Vermont (victoire 64-48), elle a été élue meilleure joueuse du tournoi de conférence. Et reste sur 12 rencontres de suite à 10 pts ou plus.
ANNE SIMON ET ADRIANNA SMITH compilent 54,1 % des points des Bears cette saison, mais également 53,6 % des passes et 48,1 % des rebonds.
MAINE reste sur 6 victoires de suite et a remporté son 10e titre de conférence. Les Bears ont achevé la saison régulière avec un bilan de 14-2 à la maison et ont été invaincues à domicile durant l’ensemble des rencontres de conférence (11-0). L’équipe est classée 12e du pays au nombre de pertes de balle (12,2 par match). Dans son histoire, Maine affiche un bilan de 1-9 en March Madness, avec une victoire en 1999 (60-58) face à Stanford.
OHIO STATE affiche un bilan presque parfait de 11-1 à la maison. Les Buckeyes ont remporté la saison régulière avant d’être sorties du tournoi de conférence par Maryland (82-61) après avoir enchaîné 15 victoires de rang. Elles sont 8es du pays dans les pertes de balle provoquées (21,2 par match) et 4es pour la marge d’écart de pertes de balle (+7,7). Quinzième meilleure attaque du pays (79,4 pts), elles s’appuient sur Jacy Sheldon, qui fait partie des 10 nommées pour être désignée meilleure joueuse universitaire de la saison, sur Cotie McCahon (14,1 pts et 6,5 rebonds), Taylor Thierry (11,4) et Celeste Taylor (10,2) qui est nommée dans les meilleures défenseuses de l’année.