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[Basket] Alex Laurent : une saison riche en émotions


Pilier de l'équipe nationale depuis de longues années, Alex Laurent se montre optimiste pour l'avenir de la sélection. (Photo : Luis Mangorrinha)

Alex Laurent a connu une saison plutôt mouvementée. Il a d’abord rejoint l’Espagne, avant d’être coupé dans son élan et de rebondir immédiatement en Autriche où il a été stoppé net par le coronavirus. Ça en fait des choses à raconter.

Son expérience en Espagne (à Ponferrada)

«J’ai eu cette offre et pour moi, c’était vraiment quelque chose de très intéressant. En Espagne, le basket est plus intensif, avec deux entraînements par jour. Je n’ai pas vraiment eu le temps de récupérer de ma blessure au pied contractée au Monténégro, aux JPEE. Et j’ai beaucoup appris lors des trois mois que j’y ai passé. Je devais jouer poste trois, cela faisait seulement la troisième saison que j’occupais cette position. Pour moi, c’était un énorme challenge, car les Espagnols sont très physiques, grands, intenses, intelligents. C’est pour des défis comme celui-là que j’ai quitté le Luxembourg. Le coach était content de moi, j’étais devenu un leader de l’équipe, on m’écoutait quand je parlais.
Malheureusement, j’ai été blessé deux fois au dos, si bien que je n’ai pas pu jouer à mon top, je n’ai pas mis mes shots. J’ai toujours fait de mon mieux, y compris quand je venais du banc. Mais le comité voulait un autre type de joueur et je suis parti. Ce que je retiens de cette expérience, c’est l’aspect complètement professionnel, on avait des analyses vidéo très approfondies, non seulement sur l’adversaire mais également sur nous. Par rapport aux Pays-Bas, en Espagne, il y avait beaucoup moins d’Américains. Des Espagnols, très forts, et encore deux ou trois Américains. Pour moi, l’Espagne était le prochain pas que je voulais effectuer. Malheureusement, ça ne s’est pas terminé comme je le souhaitais, j’espérais être repéré au bout d’un an par d’autres équipes pour aller, pourquoi pas, encore plus haut. Mais ce n’est que partie remise.»

Son confinement

«Je suis rentré au Luxembourg dès qu’on a appris que la saison en Autriche était arrêtée. Au début, on nous a dit qu’on allait jouer sans spectateur et le jour d’après, on nous indiquait que tout était stoppé au moins jusqu’au 14 avril. Et trois jours plus tard, cette fois la saison était tout simplement annulée. C’est dommage, car avec les Panthers, on était vraiment en bonne position pour accéder à la première division. On était en demi-finale. Je ne sais pas ce qui va se passer. On a été le seul club à signer un papier pour demander à pouvoir monter. Je suis à Steinsel, j’ai la chance d’avoir un petit panier de basket devant chez moi, je peux faire des tirs et jouer avec mon petit frère.»

Sa campagne avec l’équipe nationale

«C’est dommage d’avoir perdu les deux matches qu’on a joué avec la sélection en ce début d’année. Je pense que si on avait pu se préparer un peu plus longtemps, on aurait au moins pu en gagner un des deux, que ce soit en Slovaquie ou contre le Kosovo. Avec Clancy (Rugg) avec nous, notre équipe et la motivation qu’on a, je nous vois gagner plus de matches à l’avenir. Il ne faut pas oublier non plus Xavier (François), qui fait beaucoup de boulot contre les grands. Chacun est une pièce du puzzle. Lors de notre dernier match, contre le Kosovo, c’est un mec qui ne met pratiquement pas de paniers à trois points qui fait un quatre sur six qui nous tue. Ils ont mis les shoots qu’ils n’avaient pas mis l’an passé, quand on les avait battus. C’est le basket, c’est comme ça !»

La situation au Luxembourg

«J’ai suivi tout ce qui s’est passé et, effectivement, la situation est plutôt turbulente. Je pense que la fédération a fait du mieux possible, même si je comprends que l’Amicale ou Contern ne soient pas contents de la décision, puisqu’ils ont été annoncé comme étant relégués en Nationale 2. La saison n’était pas terminée, il restait encore beaucoup de matches que l’une comme l’autre pouvait gagner. Quant au titre d’Esch, on ne sait jamais ce qui peut advenir d’une saison. On arrivait aux matches à enjeu, ceux qui comptent vraiment, où l’adrénaline est à son maximum. En tout cas, si on m’avait donné un titre comme cela, je pense que je ne l’aurais pas accepté. La situation est exceptionnelle, la FLBB devait prendre ses responsabilités et l’a fait. Maintenant, on va bien voir ce qui va se passer avec les différentes propositions sur la table.»

Son avenir

«En Autriche, j’avais un contrat jusqu’à la fin de la saison régulière puis jour par jour à partir du début des play-offs, histoire d’être libéré dès que la saison serait terminée pour mon équipe. Maintenant, je ne suis plus un joueur des Panthers de Fürstenfeld et, pour tout dire, je ne sais pas trop de quoi mon avenir sera fait. De toute façon, je reste en condition, j’espère pouvoir retourner m’entraîner rapidement et on verra bien où je me retrouverai par la suite. Ce qui est sûr, c’est que si j’ai une deuxième chance d’aller en Espagne, je ne vais pas hésiter et je vais la saisir. J’ai envie de relever un tel défi. C’est un bon apprentissage et pour moi c’est l’occasion de prouver que j’ai le talent nécessaire pour être compétitif dans une ligue comme celle-là. Je ne suis pas inquiet, je sais que mon agent va me trouver quelque chose.»

Romain Haas