Une défaite, une expulsion, des contestations et de l’énervement : les Dudelangeois ont passé une sale soirée dimanche au Deich contre Etzella, qui s’impose dans ce duel d’invaincus (80-70).
Une semaine plus tôt, le T71, avec un seul joueur américain, avait totalement renversé la situation contre les Musel Pikes. C’est donc en pleine confiance que Nelly Stephens et ses coéquipiers abordent ce déplacement au Deich, dans un choc entre équipes invaincues. D’autant qu’avec sept victoires de suite contre Etzella, les hommes de Philippe Dejworek ont les statistiques en leur faveur.
Le début de match donne d’ailleurs raison aux chiffres : avec le seul Nelly Stephens sur le parquet, les Dudelangeois attaquent de la meilleure des manières la rencontre, avec 7 points d’affilée. Christophe Laures, notamment, se signale par plusieurs paniers et des écrans qui font mouche. Mais ce n’est que le début du match. Et bien sûr, sept points ce n’est pas suffisant. D’autant plus qu’en face, les Dudelangeois vont trouver à qui parler en la personne du surprenant Malik Wilson. Propulsé dans le cinq de base en l’absence prolongée de Philippe Gutenkauf, en formation en école de police pendant encore quelques semaines, le jeune meneur nordiste va pratiquement à lui seul faire basculer la rencontre en faveur d’Etzella.
Opiniâtre en défense, clairvoyant en attaque et dans un bon jour au niveau de la réussite, il multiplie les actions de classe. Comme sur la fin du premier quart où ses trois missiles longue distance consécutifs permettent aux locaux de passer en tête.
Entre-temps, Maurice Lewis-Briggs a remplacé Christophe Laures côté T71. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la musique n’est plus la même. Avec le remplaçant de Cory Johnson sur le parquet, les Dudelangeois ont certes plus de poids sur le plan physique. Mais la qualité et la fluidité du jeu des visiteurs s’en ressent. Alors qu’avant, la balle circulait vite et bien, chaque fois qu’il est servi, le nouvel US marque un temps d’arrêt. Pour, la plupart du temps, prendre un tir… sans forcément atteindre la cible.
Delgado marque du milieu du terrain
Etzella, qui multiplie les changements avec un égal bonheur, continue de faire la course en tête avec un Nelson Delgado très inspiré, qui laisse le jeu venir à lui et sert ses coéquipiers par des passes aveugles dont il a le secret.
Côté Dudelange, on a la mine des mauvais jours. À l’image de Tom Schumacher (photo), qui goûte peu à certaines décisions arbitrales. Tout cela fait le jeu des Nordistes, bien lancés. Pour autant, la messe n’est pas dite. Ils avaient tout de même refait un retard de 12 points en moins de quatre minutes une semaine plus tôt. Pas de raison de paniquer, donc… mais le problème, c’est qu’Etzella n’est pas non plus du genre à s’énerver.
D’autant plus que Derrick Barden est bien décidé à faire pencher définitivement la balance en faveur de ses couleurs. Jusque-là très maladroit dans l’exercice, l’Américain va régler la mire sur la ligne des lancers. Et il va profiter de chaque moment pour mettre la pression sur le T71, qu’il punira de trois dunks plus tonitruants les uns que les autres.
Cette fois, on ne sent pas le vent tourner pour Dudelange, qui multiplie les mauvais choix, les passes dans le vide ou les fautes offensives. Alors qu’en face, la réussite est du côté ettelbruckois, comme le prouve cette prière envoyée du milieu du terrain par Nelson Delgado au buzzer marquant la fin du troisième quart.
Pour Dudelange, l’invincibilité s’arrêtera à deux succès. Quant à Etzella, les fans nordistes ont de quoi être satisfaits : visiblement, ils ne vont pas s’ennuyer lors d’une saison où leurs favoris réalisent une entame idéale.
Romain Haas