Lorentzweiler (D1) affronte Mamer (PH) ce jeudi soir. Le Petit Poucet de la soirée revient de loin : mené 1-3 par Mertzig, sur le point de lâcher l’affaire, Lorentzweiler avait eu besoin d’apprendre que Steinsel était en train de perdre à Bissen pour se révolter.
Christophe Diederich n’a pas dérogé à la règle que se fixent les entraîneurs du monde entier : se concentrer sur son match et dire à ses joueurs de ne pas penser à ce qui se passe ailleurs. Et il a été le premier à ne pas la suivre puisque à côté de son banc, samedi dernier, son milieu de terrain suspendu Patrick Neves est pendu à son téléphone. «Il me faisait un « update » toutes les dix minutes au début du match. Puis toutes les dix secondes à la fin», rigole-t-il.
Et finalement, il l’admet, c’est sans doute ça qui a sauvé son équipe. Menée 1-3 à l’heure de jeu par le 4e, Mertzig, le coach apprend qu’au même moment, Steinsel vient de prendre un deuxième but chez le leader déjà assuré de monter, Bissen. «Ah les GSM et les réseaux sociaux…, s’emballe Christophe Diederich, ancien portier d’Etzella du temps de sa jeunesse. Vu qu’on était menés, j’aurais eu tendance à me dire qu’il n’y avait même plus besoin de se renseigner sur Bissen – Steinsel mais vu que Patrick m’annonçait que Bissen était en train de faire le travail, je me suis dit que ce n’était pas du tout le moment de perdre, qu’un match nul nous suffisait. Alors j’ai fait ce que je ne voulais pas faire : j’ai transmis le message aux joueurs…» Hou! que c’est mal…
«La vraie fête, c’est jeudi soir»
Pourtant, l’effet est immédiat et tout le monde se ressaisit, y trouvant l’étincelle nécessaire pour finir la saison régulière en boulet de canon. «Quand ils ont su qu’un nul leur suffisait, quelle énergie on a retrouvé sur le terrain, se félicite le coach. Ça les a transcendés car si au même moment, Steinsel avait mené et qu’il avait fallu renverser complètement le match et l’emporter pour aller au barrage, on n’y serait jamais arrivés. On a été un peu chanceux quand même!» Bref, merci le téléphone de Patrick, même si on lui avait grosso modo défendu de s’en servir.
Michel Kettenmeyer réduit le score à la 75e minute. Lorentzweiler pousse d’autant plus fort que, chez lui, Bissen ne lâche pas l’affaire et mâche consciencieusement les derniers espoirs de Steinsel d’aller chercher le barrage. Ne manque plus qu’un but. Dan Lopes va l’inscrire à la… 88e minute. Offrant à ses coéquipiers l’instant délire de la fin de saison en espérant un plus gros encore ce soir, face à Mamer.
« Nous sommes déjà gagnants d’être là »
«Samedi, ce n’était qu’un soulagement d’y être, enchaîne Diederich. La vraie fête, on se la garde pour jeudi soir. Nous sommes déjà gagnants d’être là et ça, c’est dangereux pour Mamer! Je suis sûr qu’on va fêter une victoire!»
Il faut dire que Lorentzweiler ne peut pas compter que sur l’euphorie de l’instant. Son effectif est riche d’une sacrée pléthore d’anciens pensionnaires de BGL Ligue (Pasquale Antonicelli, Assim Alomerovic, Almin Abacic, Damir Muhovic, Christophe Quiring, Sacha Mersch, Marco Simoes, Michel Kettenmeyer…) qui le désigne comme une équipe idéale pour jouer un échelon plus haut.
«Avec un tel effectif, les gens se disent que c’est logique qu’on soit là, mais la dynamique de groupe n’est arrivée que lors de ce 2e tour», admet le technicien, qui se félicite de la dynamique du moment : 9 victoires et 1 nul sur les dix derniers matches. Diederich et son bras droit, l’ancien international Jérôme Bigard, aimeraient accomplir cette mission avant de tout raccrocher et de laisser l’équipe à Filipe Vilaverde en PH. Un joli programme. Un détail seulement : Mamer ne sera pas d’accord et aucun téléphone ne volera au secours de Lorentzweiler. Il faudra trouver la force en soi, sur le terrain…
Julien Mollereau