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Ballon d’Or : Ronaldo, l’apollon « bling-bling » devenu dieu du stade (Portrait)


Au-delà de l’image d’éphèbe « bling-bling » qui lui colle à la peau, Cristiano Ronaldo est un athlète hors norme qui a atteint en 2014 la plénitude de sa carrière par son professionnalisme et ses statistiques ébouriffantes, décrochant lundi un troisième Ballon d’Or.

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Son troisième Ballon d’Or entre les mains, Ronaldo pense à la trace qu’il laissera dans l’histoire, avec l’ambition d' »être le meilleur de tous les temps ». (Photos : AFP)

A bientôt 30 ans, la star portugaise paraît au sommet de son art : son efficacité devant le but est sans égale et l’attaquant a éclipsé pour la deuxième année d’affilée l’Argentin Lionel Messi, qui avait monopolisé le titre de meilleur joueur du monde de 2009 à 2012. Cinq ans et demi après le transfert de « CR7 » au Real Madrid pour 94 millions d’euros, record mondial à l’époque, le trophée obtenu lundi couronne un astre planétaire, raillé pour ses airs de beau gosse très sûr de lui mais capable des plus beaux exploits. « C’est une année inoubliable », s’est réjoui Ronaldo en mai après avoir conquis la 10e Ligue des champions de l’histoire du Real, la fameuse « Decima ». Il a aussi remporté en 2014 la Coupe du Roi, la Supercoupe d’Europe et le Mondial des clubs.

En 2008, une première Ligue des champions avec Manchester United, assortie d’un premier Ballon d’Or, avaient déjà récompensé l’explosion de ce footballeur d’exception, déniché au Sporting Portugal par Alex Ferguson et révélé chez les Red Devils (2003-2009).

> Bourreau de travail

Mais la reconnaissance du grand public a tardé à arriver, sans doute en raison du caractère très affirmé de « CR7 ». « Parce que je suis riche, je suis beau, je suis un grand joueur, les gens me jalousent », déclarait-il en 2011. Ce footballeur multi-millionnaire avait également choqué l’Espagne en crise à l’été 2012 en se disant « triste » de son sort au Real, avant de resigner un an plus tard jusqu’en 2018, avec un salaire mirifique de 21 millions d’euros par an selon la presse.

Issu d’une famille modeste, moqué pour son fort accent de Madère lorsqu’il a quitté son île natale pour Lisbonne à l’âge de 12 ans, le mal-aimé a serré les dents pour devenir bourreau de travail. Ronaldo est, selon son entraîneur Carlo Ancelotti, un « professionnel fantastique » à l’hygiène de vie impeccable. « Quand Cristiano joue, c’est comme si on commençait le match en menant 1-0 », plaisante souvent le technicien. Les chiffres le confirment : en 2014, le Portugais a amassé 61 buts en 60 matches, contre 58 buts pour Messi. « CR7 » a aussi établi en mai un nouveau record (17 buts) sur une seule édition de la C1, il a terminé meilleur buteur de Liga (31 buts) et il compte déjà 26 buts en 18 journées du Championnat d’Espagne cette saison.

> « Être le meilleur de tous les temps »

Cet ailier rapide et puissant (1,85 m, 80 kg), habile des deux pieds comme de la tête, est également devenu le meilleur buteur absolu du Portugal en dépassant Pauleta. Ce record n’éclipse néanmoins pas l’absence de grand trophée international à son palmarès : son Mondial-2014 raté (élimination au 1er tour) ne lui a pas permis d’oublier ses larmes en finale de l’Euro-2004 à domicile.

A la ville, ce dieu du stade aux cheveux gominés et aux muscles saillants affiche un train de vie fastueux aux côtés de sa compagne, la modèle russe Irina Shayk. Business oblige, le tout est assorti d’une ligne de sous-vêtements à son enseigne et d’un musée à sa gloire à Madère. Mais les années semblent avoir assagi ce « self-made man », qui aura 30 ans en février : désormais plus mûr, plus altruiste sur le terrain, Ronaldo pense à la trace qu’il laissera dans l’histoire, avec l’ambition d' »être le meilleur de tous les temps ». « Quand j’arrêterai ma carrière, je regarderai les statistiques pour voir si je suis parmi les meilleurs, et j’y serai sûrement », a-t-il déjà prévenu.

AFP