Handicapé par l’exclusion avant la pause de Yann Hoffmann, Berchem a subi son premier revers, samedi, sur le terrain des Red Boys (36-32) lors de la 5e journée d’AXA League. De quoi agacer son entraîneur, Dejan Gajic.
Leader avant cette 5e journée, Berchem ne l’est plus. L’équipe de Dejan Gajic a laissé son fauteuil au HB Esch, champion en titre, vainqueur en toute quiétude (28-21). La formation du Réiserbann, qui restait sur trois succès face au menu fretin de cette Axa League (Schifflange/34-27, Standard/20-31, Diekirch/32-19), s’est inclinée dans l’antre des Red Boys (36-32) à l’issue de ce qui s’apparentait donc à un test-match. Passés au révélateur differdangeois, considéré comme l’un des plus sûrs candidats au titre cette saison, les Berchemois ont été loin d’être ridicules. Pour preuve, cette avance de quatre buts (5-9, 12e) et si les hommes de Sandor Rac regagnèrent la pause avec une longueur d’avance, ils le devaient à ce diable d’Aldin Zekan, toujours aussi prompt à faire parler la poudre dans les dernières secondes (16-15, 30e).
Au-delà de cette avance, ou de ce retard, c’est selon, cette première mi-temps fut marquée par l’exclusion de Yann Hoffmann (30e). Pour ce dernier, affronter son ancien club reste toujours un moment particulier. L’excitation a-t-elle laissé place à une trop grande nervosité ? Toujours est-il que l’arrière gauche écope d’une première exclusion temporaire justifiée pour une faute sur Alen Zekan, ceinturé par-derrière. Cette faute, pas bien méchante, relevait davantage de l’anti-jeu que d’une volonté de blesser son adversaire. Au lieu d’accepter sans broncher la décision de l’arbitre, Hoffmann conteste et écope de «deux minutes» supplémentaires.
Quelques minutes plus tard, il écope d’une autre exclusion supplémentaire et ce alors qu’il est… sur le banc. Que s’est-il passé ? «Je ne sais pas…», déclarait hier un brin embarrassé Dejan Gajic, peu enclin à «mettre de pression» sur son joueur sorti de ses gonds et qui interpella de manière sans doute trop virulente Sabien Weber, l’un des deux arbitres de la rencontre, à propos d’une faute sifflée contre son partenaire Slobodan Ervacanin. Que lui a-t-il dit ? «Je ne sais pas…», assure Gajic pourtant aux côtés de l’international à cet instant. Un instant qui s’est un peu trop éternisé, au point donc que l’officiel vint à sortir le carton rouge. Puis le bleu…
Des mauvais gestes qui ne sont pas sifflés, il y en a quasiment à tous les matches
Quant à savoir pourquoi, au vu du caractère éruptif de l’international, aucun membre de son équipe ne soit venu s’interposer et le calmer, demeure un mystère. «C’est vrai… Finalement, c’est de ma faute», conclut Dejan Gajic, tout en précisant : «Je lui ai dit : « Yann, c’est bon arrête », mais que voulez-vous…» Un joueur dont l’attitude, sur le terrain, le dessert. Vitupérant, il le fut dès l’entame de la rencontre vis-à-vis du corps arbitral.
À la décharge du joueur, celui-ci a-t-il perdu pied après l’énorme faute dont il fut victime à la 18e minute ? Alors qu’il a déjà pris son impulsion pour un tir et qu’il se trouve en extension, Hoffmann est violemment percuté par un Damir Rezic qui s’en sortira sans la moindre sanction… Au vu de la cabriole du Berchemois, l’issue aurait pu être bien plus grave. Cette scène n’est malheureusement pas isolée depuis le début de la saison et fait écho à l’intervention, par exemple, de Tom Krier sur Pierre-Yves Ragot lors d’Esch – Käerjeng. Faut-il s’en inquiéter ? Sous couvert d’anonymat, un joueur y répond : «Des mauvais gestes, qui ne sont pas sifflés, il y en a quasiment à tous les matches. Et à côté de ça, en raison d’une réputation pas forcément méritée, des gars ne peuvent plus bouger une oreille sans craindre de prendre un rouge. On a du mal à y voir une vraie logique…» Joint par nos soins, Sabien Weber nous a fait savoir qu’il ne souhaitait pas s’exprimer sur le sujet : «Je vous prie de bien vouloir comprendre que je ne vais pas commencer à discuter des décisions factuelles en public. (…) Nous avons une certaine obligation morale de réserve en tant qu’arbitres et je ne veux pas que mes propos soient déformés et/ou mal interprétés.»
Charles Michel