Le Titus Pétange, relooké avec des tenues totalement noires, aimerait faire aussi bien que la saison passée. Pour ça, il faudra confirmer, passer l’Europe, faire sans Abreu ni son coach…
Pétange a repris l’entraînement sur un coup de tonnerre avant de la finir sur un autre encore plus fou (lire ci-dessous) : la blessure de son capitaine, Artur Abreu. Tout le club l’attend pour la deuxième partie de saison et le seul minuscule intérêt de ce coup du sort aura été de survenir suffisamment tôt pour permettre à Cyril Serredszum et à son staff de se réorganiser sans leur redoutable ailier gauche. Vu que des joueurs de couloir avaient été recrutés… À titre de comparaison, la blessure début août du gigantesque Sefil, qui ratera la reprise en défense centrale, est sans doute un poil plus embêtante sur la forme même si, sur le fond, faire sans Abreu, à Pétange, c’est presque une hérésie.
Trop de concurrents pour émerger comme en 2019 ?
Mais grosso modo, durant ce printemps de confinement, le Titus s’est attaché à doubler tous les postes avec une roublardise consommée et à amener de l’expérience. Son recrutement fleure bon les jolis coups. On parle donc théoriquement d’une équipe plus complète. Elle avait été la surprise en 2019, elle rêverait d’être la confirmation de 2020 et, bien entendu, de 2021.
«Mais les cartes ont été rebattues avec le Covid», estime Serredzzum. «Hormis un club qui fait peur à tout le monde (NDLR : on ne vous fera pas l’injure de préciser la pensée du désormais ex-technicien pétangeois, vous savez très bien où il faut regarder), tout semble bien plus ouvert. On a des ambitions mais on n’est pas les seuls.» Wiltz, le Fola, le F91, Differdange, le Progrès, Strassen… il y en a, du monde au balcon pour seulement trois à quatre places continentales. Est-ce un mal ou un bien pour le Titus? «Personne n’attendait Pétange à ce niveau la saison passée. Mais ce n’est pas simple de confirmer.» Et ça l’est sans doute encore un peu moins avec le paramètre Europa League pour pimenter l’exercice. On raconte souvent qu’une campagne continentale, courte ou pas, peut contaminer un début de saison et pourrir ce qu’il en reste. Serredszum avait cette expérience avec le Fola mais ne pourra plus l’apporter depuis sa démission, hier soir. Cela ne l’empêche pas d’avoir un avis important à donner et intéressant à écouter. Alors? «Difficile à dire. La Coupe d’Europe, cette saison, ce n’est qu’un match par tour. Mais elle tombe au début du championnat. Il est donc difficile de prévoir ce qui va se passer.»
Cela n’empêche pas de travailler. Un des axes de développement majeur tenait au boulot des tauliers Kakoko et Kaboré, devant la défense. Si tout le monde avait loué leur influence dans les bons résultats de l’équipe, leur présence dans l’entrejeu, beaucoup de suiveurs leur ont fait un procès en manque de verticalité dans le jeu.
Plus de verticalité dans le jeu ?
Celui qui était encore leur coachjusqu’à jeudi soir, qui n’a pas eu le temps de disputer le moindre match en mars, entre son arrivée et le débarquement du coronavirus sur le Grand-Duché, le dit différemment, par souci de ménager les ego. «On va essayer d’avoir plusieurs cordes à notre arc. Cette paire a fait de belles choses, mais on a aussi amené de nouveaux joueurs et développé de nouvelles manières de jouer pour répondre à toutes les problématiques.» Dans l’une de ses tenues toute noire que le club vient de choisir comme deuxième équipement, avec un duo de coaches anciens professionnels plutôt que le trio espéré (sans Serredzum donc, mais avec Ismaël Bouzid et Landry Bonnefoi) qui essaye de faire passer un cap à ce groupe, Pétange va courir après ce côté All Blacks imbattables qui était le sien il y a un an. Même s’il lui faudra avoir les épaules solides pour remettre le couvert et avec tous ces vents contraires, qu’ils soient heureux ou malheureux.
Julien Mollereau