Niederkorn a recomposé un groupe plus resserré et plus jeune, mais clairement doué, pour tenter de rester dans le coup en vue du titre.
La saison du Progrès ne commencera finalement (et théoriquement) que le dimanche 30 août, à 19h, sur la pelouse de Strassen. Mais elle n’est déjà que considérations mathématiques. Sous la pression de la perte de sponsors, qui a frappé tout le monde, même cette très bonne adresse de BGL Ligue a dû se résoudre à réduire la voilure et, donc, l’effectif. Le club abordera l’exercice 2020/2021 flanqué de seulement 23 éléments, dont trois gardiens et c’est une donnée à ne surtout pas négliger. D’ailleurs, Roland Vrabec ne cache pas que c’est une forme de pression : «C’est la limite. On ne peut pas en avoir moins pour travailler. Pendant les matches, on arrivera toujours à asseoir quatre joueurs sur le banc de touche mais c’est surtout pour les séances d’entraînement. On ne peut pas avoir trop de mauvaises périodes au niveau des blessures parce qu’au-delà d’un ou deux blessés, la qualité de l’entraînement s’en ressent.»
Le fait est qu’il faut déjà sortir la calculette puisque Bastos est touché au radius et devrait rester encore indisponible deux semaines, Jänisch se remet d’un pépin musculaire, Matias (croisés et ménisques) fera l’impasse sur toute la fin d’année 2020, Vogel est en longue durée… Autant dire que le Progrès est un peu gêné aux entournures alors que la saison n’a pas encore commencé.
Est-ce un mal, dès lors, si le choc contre le RFCU a été annulé ? Vrabec ne fuit pas la logique petit-bras de cette question. «C’est difficile à dire. Dans ces conditions, perdre aurait fait mal avant de jouer l’Europe. Mais cela nous aurait mis dans un sentiment positif de gagner, car le Racing sera un des favoris.»
« On est un des favoris »
Puisque le mot a été lâché, il faut l’examiner. Favori, le Progrès ? Malgré la réduction de son cadre, son rajeunissement aussi, la perte de talents offensifs tels que Mayron De Aleida ou Emmanuel Françoise ? «Offensivement, on sera peut-être même meilleurs, croit pourtant savoir Vrabec. On a des jeunes qui ont un très gros potentiel et peut-être une meilleure mentalité. Il était d’ailleurs temps de rafraîchir le vestiaire, d’amener une nouvelle mentalité. On a constitué une bonne équipe. On est un des favoris.»
Personne n’en doutait. Il faudra simplement que ce groupe restreint façon commando parvienne non seulement à éviter les blessures mais aussi à gérer une éventuelle campagne européenne au long cours. Seul club luxembourgeois à évoluer à domicile pour le 1er tour (ce sera contre les Monténégrins de Zeta), il a le droit de se dire qu’il reste sur les bases d’au moins un tour passé et aussi que, pour l’heure, le calendrier joue pour lui. Après l’Europa League, il affrontera Strassen, puis aura droit à deux semaines de trêve internationale pour récupérer ses joueurs blessés et recevoir le F91, qui le lancera (idéalement) vers son deuxième tour.
L’histoire de cette saison ne pourra pas s’écrire toujours aussi facilement, avec un calendrier arrangeant. Le Progrès a beau avoir du talent et une structure solide, pour glaner un titre, en cette saison de coronavirus, il lui faudra aussi un peu de chance. Celle qui lui a manqué pour finir devant le Fola en mars, au moment où il a fallu tout arrêter. Celle qui ne lui aurait de toute façon rien rapporté d’autre qu’une place en Ligue des champions puisqu’aucun trophée n’a été décerné.
Julien Mollereau