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Avant Djokovic, Gilles Muller assure avoir retrouvé la sérénité


Gilles Muller a achevé a achevé le travail, hier. Il aura le droit de défier l'ogre Novak Djokovic, cet après-midi. (Photo : Hugues Dumont)

À l’heure d’affronter Novak Djokovic sur le Lenglen (match en 3e position), le n°1 luxembourgeois s’est dit rassuré d’avoir retrouvé une sérénité qu’il avait perdue.

Comment avez-vous pu retourner ce match face à Lorenzi ?

Gilles Muller : La clé, c’était de rester calme. Même quand j’ai perdu mes deux premiers sets, je n’étais pas en train de faire un mauvais match, mais je ne jouais pas bien les points importants. Je n’avais peut-être pas la chance de mon côté à ce moment-là. Mais j’avais eu des balles de break. Je me disais qu’il fallait que je continue comme ça et que ça allait tourner. Il ne fallait pas s’exciter.

Vous avez quand même cassé votre raquette…

Non mais je voulais juste enlever la terre de ma chaussure (rires). Ce n’était pas facile, forcément. Quand on a la chance de breaker, de mener… Je perds 4-6, 4-6 les deux premiers sets, mais j’aurais pu les remporter sur le même score.

Par moments, on a quand même eu l’impression que c’était dur pour vous de ne pas exploser. C’était le match piège par excellence…

C’est sûr, je n’étais pas relax. Sur terre, je ne peux pas l’être parce que je ne peux pas compter sur mon service ou sur un coup de raquette comme sur les autres surfaces. Il faut être patient, endurant. En même temps, je pense que je l’ai très bien maîtrisé.

Comment avez-vous vécu ce cinquième set ? C’était 2-0 pour vous, puis 2-2…

Quand j’ai fait le break, j’étais content, j’étais bien rentré dans le match. Mais j’ai eu un coup de barre. Ça m’a fait peur. Tout d’un coup, je n’étais pas bien. Ça peut arriver parfois dans un match. Heureusement que j’avais fait le break juste avant. Derrière, je me suis concentré sur mon service, mon jeu de jambes, tout ça, et j’ai pu surpasser ce coup de barre.

Comment ça se gère, une nuit de coupure ?

C’est bien que j’aie pu m’arrêter avec un bon feeling, avec ce retour à deux sets partout. Je le savais avant, on avait commencé tard. Si ça durait, je savais qu’il y avait un risque qu’on ne finisse pas le match. Je regardais la montre de temps en temps. À 21 h, je me disais qu’on allait bientôt en rester là.

Peut-on parler de gestion du tie-break à la Gilles Muller ?

Non, j’étais quand même mené 1-4 dans le deuxième tie-break du quatrième set. J’ai gagné les deux tie-breaks cette fois, mais si on regarde mes derniers matches, à Miami (contre Darcis), Indian Wells (contre Sock), j’en ai perdu aussi. La clé, c’est le calme. Je suis d’ailleurs très content d’avoir retrouvé cette sérénité sur le terrain. Je l’avais perdu un peu.

Avez-vous l’impression d’avoir fait ce que vous vouliez faire sur votre service ?

Non, je veux servir des aces à chaque fois! J’ai essayé de faire le maximum. Je suis beaucoup monté, j’ai fait des services-volées. Ma première balle n’est pas passée tout le temps.

On vous pose cette question car nos confrères de L’Équipe ont mis en lumière cette semaine le service de Milos Raonic, très lifté, dont le très haut rebond sur terre est extrêmement difficile à lire pour le relanceur.

Oui, mais c’est dur face à un gars comme Lorenzi qui est dans la bâche pour retourner ton service. Même si je fais un gros kick, il a le temps pour s’installer et frapper une balle. C’est plus difficile de faire mal avec son service sur terre. Même si Raonic sert à 220 km/h tout le temps, il fait de moins bons résultats sur terre et son service est meilleur sur les autres surfaces.

Comment abordez-vous ce match du 2e tour face à Novak Djokovic ?

En Australie, j’ai fait un match correct (victoire du Serbe 6-4, 7-5, 7-5). J’avais eu des occases au troisième set. J’irai sur le Lenglen pour gagner. Je vais essayer de jouer un jeu assez atypique pour lui, je ne vais pas rentrer dans l’échange comme la plupart des joueurs le font sur terre. Je vais tenter d’aller un maximum au filet, de faire service-volée, de casser le rythme. On verra ce que ça donne. Il n’y a rien à perdre, je n’ai pas de pression à me mettre.

Propos recueillis par Raphaël Ferber