David Hauser laisse de côté cette saison les courses de côte pour se consacrer à l’endurance. Le pilote de chez Racing Experience explique ce choix et raconte ses premiers tours de piste dans sa Ligier JSP3.
Le pilote luxembourgeois disputera le Dutch Supercar Challenge aux côtés de Gary, son frère. Et ce, pour son plus grand plaisir.
Comment s’est passé cet hiver ?
David Hauser : Bien, même si un changement important est intervenu. À la base, on était parti sur la course de côte, et puis, il y a un peu plus d’un mois, on a opté pour l’endurance.
Pour quelles raisons ?
Le projet initial n’a pas pu être mené à terme pour des raisons de délais mais aussi de coût. On a dû prendre la décision de le repousser à plus tard.
Quel était concrètement ce projet ?
(il rit) On risque de le mener quand même la saison prochaine. En attendant, je n’ai pas envie de donner des idées à d’autres…
Cette décision est-elle toutefois liée à votre mésaventure lors du FIA Hill Climb Masters que vous n’avez pas disputé pour des raisons de règlement ?
Même si ce n’était pas le point crucial, ça a joué indirectement. Je m’étais préparé toute l’année pour ce rendez-vous en catégorie Open, où il n’y avait pas de limitation de cylindrée, de poids et de puissance. Pour nous qualifier, nous avons disputé le championnat luxembourgeois qui autorise les moteurs 4L. Vainqueur du championnat et parfaitement qualifié pour le FIA Hill Climb Masters, on nous a dit qu’on devait se présenter à Sternberk en République tchèque dans les mêmes configurations qu’en championnat national, soit avec un poids à vide de 700 kg (NDLR : la Dallara GP2 pèse 610 kg). Un poids beaucoup trop élevé pour espérer faire quoi que ce soit face à des engins qui pèsent 500 kg. Du coup, on a décidé de notre propre volonté de ne pas y aller.
Est-ce par dépit que vous vous lancez dans l’endurance ?
Non, pas du tout ! On y songeait depuis quelques saisons mais pas de manière concrète. Ceci dit, c’est même une suite logique au vu de notre expérience passée, puisqu’on fait des courses sprint en Formule 3 ou en Formule Renault. Gary, mon frère, a quant à lui couru en Boss GP ces cinq dernières saisons. On ne pouvait pas faire de championnat sprint du type GP2 officiel ou Renault 3.5 qui sont à des montants astronomiques. La seule possibilité de continuer à rouler une fois que vous avez 25-26 ans, c’est de faire de l’endurance.
Rouler aux côtés de Gary, votre frère, vous procure-t-il un sentiment particulier ?
C’est très agréable dans le sens où nous avons toujours roulé l’un contre l’autre. Que ce soit tout au début en kart ou en Formule 3 par après. Cette fois, ce sera l’occasion d’être dans la même équipe. Et puis, c’est un très bon pilote et je préfère être avec lui qu’avec quelqu’un d’autre.
Pouvez-vous nous parler de cette catégorie LMP3 ?
LMP, c’est Le Mans Prototype. En catégorie 1, on retrouve les voitures usines (Audi, Porsche…); dans la catégorie 2, ce sont d’autres constructeurs mais les moteurs restent puissants. La catégorie 3, les moteurs sont moins puissants et le poids de la voiture est plus élevé. Notre voiture peut participer à l’European Le Mans Series mais aussi à d’autres championnats tels que le GT Michelin Cup et le championnat que nous disputerons cette saison, le Dutch Supercar Challenge.
Est-ce un véritable challenge ?
Les courses sprint durent vingt minutes. Là, il s’agira d’épreuve d’une heure avec changement de pilote entre la 30e et la 40e minute de course. Ensuite, il va falloir travailler les arrêts au stand avec changement de pilote, de pneus mais aussi faire le plein d’essence. Il y a également la communication par radio qui est autorisée pendant les courses, établir la stratégie de course. Ce qui est un facteur essentiel.
Y aura-t-il plus de monde dans l’équipe ?
L’équipe principale reste la même. Après, sur des grandes courses, certaines personnes viendront peut-être nous filer un coup de main. Mais même si on devrait être un peu moins nombreux que les autres écuries, ça devrait le faire.
Parlez-nous de cette Ligier JSP3 ?
Elle fait 420 CV, pèse 930 kg et a un moteur Nismo (NDLR : Nissan Motorsport) 5L V8.
Comment se sont passées vos séances à Chambley, samedi ?
Pour une première fois, ça s’est bien passé malgré un temps qui n’était pas forcément favorable parce qu’il a plu une partie de la journée. Mais l’essentiel était de pouvoir s’habituer à ce nouvel environnement, on ne dispose pas des mêmes sensations et de la même visibilité que dans une monoplace classique.
Quelles sont vos ambitions ?
Notre but, c’est de nous familiariser à l’endurance tant pour nous, pilotes, que pour notre structure. C’est une année d’apprentissage pour nous tous. Pour l’instant, on n’a pas vraiment de point de comparaison dans le sens où, à Chambley, on était seuls. Même si nos impressions étaient bonnes, on aura un aperçu de notre vraie valeur lors de notre première course. Rapidement, le but sera de se mesurer aux meilleurs. À terme, l’objectif serait de disputer l’European Le Mans Series.
Entretien avec Charles Michel