Dernière manche de la saison de Grégoire Munster. Qui espère enchaîner un troisième résultat positif avec ceux du Chili et d’Europe Centrale.
C’est au pays du soleil levant que s’achève une saison compliquée pour Grégoire Munster. Mais le Luxembourgeois à l’avenir incertain au sein de l’élite du rallye, a décidé de garder sa ligne de conduite qui lui réussit plutôt bien depuis deux rallyes : rouler, prendre du plaisir, tout donner et faire les comptes à la fin : «Les discussions pour l’année prochaine ont déjà commencé depuis un moment. Et ce n’est pas un bon ou un mauvais résultat au Japon qui changera foncièrement les choses. Même si c’est toujours mieux d’en avoir un bon», confie le pilote M-Sport/Ford. Dont l’avenir pourrait également être lié au sort de son coéquipier Adrien Fourmaux, actuel cinquième au championnat et très courtisé, notamment par Hyundai, où il est annoncé l’an prochain.
Mais à cela, Grégoire Munster ne veut pas y penser. Et il a décidé d’aborder le rendez-vous nippon comme n’importe quel autre. Sans prise de tête. Avec simplement l’intention de montrer ce qu’il sait faire derrière un volant. Il l’a d’ailleurs fait récemment puisque, pour s’amuser, il a pris part et même largement remporté le Rallye Terre de Vaucluse, catégorie historique : «On y a participé avec mon père avec une Porsche fabriquée dans nos ateliers. Il a pris le volant pour la première étape, moi, j’étais copilote. Et le lendemain, on a changé. C’est juste pour le fun et pour rouler avec papa. Mais ça n’a rien à voir avec la Puma. C’est incomparable.»
Un rallye qui lui réussit
Depuis le Rallye d’Europe Centrale, où il a terminé cinquième, son meilleur résultat égalé de la saison après avoir terminé quelques semaines plus tôt septième au Chili, il a traversé la Manche pour se rendre en Angleterre pour participer à une opération marketing pour les sponsors de l’équipe, dont certains VIP pouvaient faire office, l’espace de quelques minutes, de copilote : «Mais c’était sur terre, rien à voir avec le Japon.»
Et sinon, il a mis toutes les chances de son côté pour briller au Japon : «Je suis allé voir mon ostéo, j’ai fait deux ou trois saunas, des trucs comme cela.» Et au vu du décalage horaire, le plus important de toute la saison, il s’est préparé en conséquence : «J’utilise quelques techniques pour m’y faire plus facilement. J’ai notamment un programme avec des lunettes qui projettent de la lumière dans les yeux, permettent d’annuler la mélatonine et de secréter de la sérotonine.» Des séances qu’il a démarrées en Belgique, mais il a également embarqué ses lunettes au Japon, pour achever ses séances : «J’ai commencé le 11 novembre, à raison de sessions de 30 à 45 minutes avec l’intensité qui va crescendo.»
Arrivé dès jeudi, il ne devrait donc pas connaître de problèmes d’adaptation au moment du rallye, qui s’élance aujourd’hui. Une épreuve qu’il connaît bien. Et qui lui a plutôt réussi : «J’y ai participé deux fois, à chaque fois en Rallye 2. La première fois, j’ai gagné. Et la seconde, je jouais la gagne contre Mikkelsen avant de sortir dans l’avant-dernière spéciale.»
Il arrive donc en terrain connu même s’il n’a jamais eu l’occasion de rouler en Rallye 1 au Japon et qu’il y a 38 % de nouveau parcours cette année : «C’est un rallye très tortueux. Encore plus qu’en Corse. On doit tourner à une moyenne de 85 km/h. Mais je me suis toujours senti bien là-bas. Je pense que c’est parce que mes notes sont assez précises», analyse-t-il encore. Les reconnaissances se sont bien déroulées même si le terrain était piégeux à cause des feuilles sur la route : «C’était assez glissant. Surtout si c’est mouillé.» Mais, aux dernières nouvelles, c’est bien sur le sec que devrait se dérouler cette ultime manche de la saison. Qui débutera aujourd’hui par le traditionnel shakedown avant une super-spéciale dans le Toyota Stadium, un stade de foot où les pilotes, tels sur un circuit de petites voitures, s’affronteront l’un à côté de l’autre, sur un tracé identique.
Et le lendemain, place aux choses très sérieuses avec le vrai début des hostilités.
Grégoire Munster se veut confiant : «J’ai envie de bien terminer la saison. De ne pas me prendre la tête. De donner le meilleur de moi-même. Ce rallye me convenait bien par le passé, il n’y a pas de raison pour que ce ne soit pas le cas cette année.»
Alors, jamais deux sans trois, avec un troisième résultat positif pour achever cette saison d’apprentissage en WRC ? Réponse dimanche matin, heure luxembourgeoise.