WRC, RALLYE DE SUÈDE Après sa mésaventure au Monte-Carlo, Grégoire Munster entend se rattraper sur la seule épreuve sur neige de la saison.
Il y a deux semaines, il avait fait ses grands débuts en tant que pilote officiel en WRC avec un bilan mitigé. Il y avait eu de très bonnes choses, comme un troisième temps – son meilleur résultat jusqu’à présent – sur une spéciale. Et de moins bonnes, comme un accident qui n’avait l’air de rien, mais qui l’avait laissé avec deux roues dans le vide et l’avait obligé à abandonner.
Visiblement, son team, M-Sport Ford, a surtout retenu les bonnes choses : «Lors du débrief, c’était plutôt positif. Par les chronos qu’on a montrés et le fait que notre erreur soit super minime. Ça n’a presque pas été pris en compte. Bien sûr, c’est dommage pour le résultat final, mais on sait que je ne vais pas jouer un top 3 en fin d’année. Finalement, ils étaient assez contents.»
Pas le temps de se morfondre, de toute façon, ce n’est clairement pas le genre de la maison, puisqu’il faut tout de suite retourner dans le baquet. En effet, deux semaines après Monte-Carlo, changement radical de décor avec la Suède. Seule épreuve du calendrier qui se déroule sur la neige. Afin de bien aborder ce rendez-vous, Grégoire Munster a eu droit à une journée de tests sur place la semaine dernière : «On a pu tester la voiture dans de bonnes conditions et essayer pas mal d’options différentes. Mais comme on n’a pas trop d’expérience sur cette surface, on va surtout rester sur les basiques, pour ne pas s’égarer.»
C’est ainsi que pendant une journée, sur route fermée, il a fait et refait dans un sens, puis dans l’autre une «spéciale» de 5 km mise au point par les organisateurs : «On a beaucoup roulé, on a fait 240 km.» De quoi lui permettre de se familiariser avec la neige : «On a la chance de travailler avec des équipes qui ont beaucoup d’expérience. En plus, ils (Ford) ont gagné l’année dernière (NDLR : avec Ott Tänak). Leurs réglages de base n’étaient pas déconnants.»
Présent l’an passé… Avec 250 chevaux de moins
La neige peut être un allié, si on sait s’en servir, comme se révéler un énorme piège : «On peut s’appuyer sur des murs de neige. Ça peut nous sortir de certaines situations compliquées comme nous piéger et nous faire perdre beaucoup de temps.»
Grégoire Munster en sait quelque chose, lui qui n’a pour seule expérience sur cette surface que le… rallye de Suède de l’an passé. À un tout petit détail près : «Je l’avais roulé en Junior WRC. En gros, la voiture devait avoir environ… 250 chevaux de moins que celle de cette année», sourit-il. «On va arriver un poil plus vite dans les virages.» En espérant ne pas renouveler la mésaventure de l’an passé : «On avait fait de très bons temps, mais on avait fini dans un mur de neige. Plusieurs pilotes s’étaient déjà mis dedans avant nous. Du coup, ils cassent le mur et ramènent de la neige au sol et ça t’aspire encore plus. Les spectateurs nous ont aidés, mais on avait bien perdu quatre minutes», se rappelle-t-il.
Chat échaudé craint l’eau froide. Il espère donc qu’on ne l’y reprendra plus. Quant à ses ambitions dans ce rallye, elles sont forcément mesurées : «Un peu comme au Monte-Carlo, l’objectif est de faire toutes les spéciales, tous les kilomètres. De préférence sans s’attarder dans un mur de neige. Ici on va rouler contre Evans, Rovanperä ou Tänak, les trois derniers vainqueurs du rallye, donc il y a du niveau. On va essayer d’être réguliers, de ne pas faire d’erreurs et de tenir bon.»