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[Auto] Grégoire Munster : «C’est déjà oublié»


Grégoire Munster (médaillon), complètement bloqué, avec deux roues dans le vide, a été contraint à l’abandon samedi. Avant de repartir le lendemain. (Photo : dr)

APRÈS LE RALLYE DE MONTE-CARLO Contraint à l’abandon samedi avant de repartir le lendemain, Grégoire Munster revient sur cette première comme pilote officiel WRC.

Vous êtes classé 20e à l’issue de cette première manche. Pouvez-vous nous résumer ce qui s’est passé?

Grégoire Munster : On a commencé la course avec une approche crescendo. On n’a pas fait n’importe quoi le jeudi. Le vendredi, on a bien appris et ça allait de mieux en mieux. Samedi, on a une bonne position sur la route puisqu’on part avec l’ordre de départ inversé. On part deuxièmes et sur l’asphalte, c’est un avantage. En effet, les routes ne sont pas encore sales, les cordes n’ont pas encore été empruntées. Du coup, on avait un rythme plus soutenu et on a réussi à faire un troisième temps dans une spéciale, mon meilleur résultat en carrière. Et sur l’ensemble de la boucle de trois spéciales, on doit être sixièmes, à 5 dixièmes au km de Thierry Neuville, qui était le plus raide. Tout cela, c’est très positif. 

Mais par la suite, ça s’est compliqué?

L’après-midi, on repart. Mais avec une position beaucoup moins avantageuse. On s’est dit qu’on n’allait pas trop attaquer. Et malheureusement, je me fais avoir par une plaque de boue. On sous-vire, on se pose contre un rail. Et il avait déjà été embouti par une autre voiture le matin. Du coup, le rail était un peu avancé et on s’est retrouvés avec deux roues dans le vide. On était bloqués. Il n’y avait pas de spectateurs pour nous aider à sortir. Du coup, le rallye était terminé au niveau du résultat.

Combien de temps êtes-vous restés coincés?

On a dû attendre que la spéciale se termine. Il devait y avoir cinquante équipages encore, donc je dirais entre deux et trois heures. Ensuite, la route a été rouverte à la circulation, une dépanneuse est venue, elle nous a tirés d’environ 1,50 m, on a remis le contact et on a pu repartir. La voiture avait zéro dégât.

Vous abandonnez, mais vous êtes quand même repartis le lendemain?

Oui. Le règlement est tel qu’on a pu reprendre la route le dimanche. L’idée était de continuer à prendre de l’expérience et de faire des km à l’occasion des trois dernières spéciales. De toute façon, avec Adrien (NDLR : Fourmeaux, son coéquipier), le but est de progresser. On sait très bien que ni lui ni moi ne serons champions du monde cette année. Et Ford n’a que deux voitures, alors que Hyundai et Toyota en ont trois, donc ils ne seront pas non plus champions du monde constructeurs. À ce stade de notre carrière, peu importe, d’une certaine manière, la place à laquelle on termine. Le but, c’est de progresser rallye après rallye, de faire de bons résultats en spéciales et de faire un top 5, voire un podium dans l’année.

On a fait une très bonne boucle le samedi matin. C’est super prometteur pour la suite

Et comment s’est passée cette journée de dimanche?

Avec le nouveau règlement, des points sont attribués à l’issue du samedi soir. Avant, c’était 25 pts le dimanche pour le vainqueur. Maintenant, c’est 18 pts le samedi et le lendemain, 7 pilotes prennent des points. On a terminé septièmes donc ça nous donne 1 pt au championnat. Et on a terminé 20es au classement du rallye, car on a écopé d’une lourde pénalité à la suite de ce qui s’est passé samedi.

Que retenez-vous de cette première manche?

Plusieurs choses. D’abord, il y a du positif. On a fait une très très bonne spéciale en terminant troisièmes, ce qui ne m’était jamais arrivé. On fait une très bonne boucle le samedi matin, tout cela, c’est super prometteur pour la suite. Après, bien sûr, je retiens le fait d’être sorti. On parle d’une erreur d’approximation de 5 km/h. Ce n’est pas comme si j’avais satellisé la caisse. Mais c’est de ma faute. Au lieu de prendre le virage à 45, je l’ai pris à 50. J’ai mal jugé la vitesse. Après, on n’a pas eu de chance que la voiture soit restée coincée, avec les deux roues de droite dans le vide, sinon ça repartait sans souci. Mais on ne pouvait tout simplement rien faire.

Quel est votre état d’esprit, deux jours après cette expérience?

C’est déjà oublié. Je ne reste jamais trop dans le passé. De toute façon, je ne peux rien y changer. Autant travailler et aller de l’avant. Sur le moment, quand ça arrive, tu ne veux pas trop y croire. Ça a l’air trop con pour être vrai. On m’a dit que ce n’était pas grave, que c’était déjà arrivé et que ça arriverait encore. Personnellement, c’est mieux quand ça n’arrive pas. Maintenant, heureusement, il n’y a pas eu trop de conséquences. Parfois, tu peux taper un arbre, arracher une roue. Là, la voiture n’a rien. 

Quelle est la suite du programme?

Mercredi, on fait un débriefing avec l’équipe. La semaine prochaine, on fait des tests en Suède. Et une semaine après, ce sera déjà les reconnaissances du Rallye de Suède.  

Photo : afp