Le pilote luxembourgeois, qui pensait en avoir terminé pour cette année, va effectuer encore une course. Il a accepté de remplacer un pilote du championnat du monde d’endurance.
Dimanche dernier, Dylan Pereira pensait avoir conclu sa longue saison à l’occasion des dernières manches de la Porsche Carrera Cup Allemagne. Un championnat qu’il a bouclé en deuxième position, derrière l’inévitable Néerlandais Larry ten Voorde, dont il a également été le dauphin à l’occasion de la Porsche Mobil 1 SuperCup, toujours cette année : «C’était une bonne saison, même s’il y a toujours une pointe de déception de ne pas avoir gagné. Clairement, avec Larry, on était les deux meilleurs pilotes du plateau et on s’est livré une belle bataille», explique le pilote luxembourgeois. «Je pense qu’on a vu qu’il ne me manquait pas grand-chose, que la vitesse est là. J’ai commis quelques fautes, mais on apprend de ses erreurs pour revenir encore plus fort.»
Seulement, il ne savait pas encore que les deux courses d’Oschersleben ne seraient pas ses dernières d’une très longue saison, qui avait débuté, pandémie oblige, par des épreuves virtuelles dans lesquelles Dylan Pereira s’était également montré très à l’aise. Mais dimanche soir, ses projets de repos ont été mis à mal par un coup de fil : «On m’a appelé pour m’expliquer qu’un pilote qui devait participer aux huit heures de Bahreïn avait été contrôlé positif et on me demandait si je pouvais le remplacer. Le fait d’être appelé montre que je n’ai pas dû faire un trop mauvais travail. Je n’ai pas hésité longtemps. Et même si la saison était longue, je me sens bien physiquement.»
En effet, le Brésilien Felipe Braga a dû céder sa place au sein du Team Project 1 et c’est donc Dylan Pereira qui a été choisi pour prendre sa place dans le baquet de la Porsche 911 RSR à l’occasion de cette ultime manche du championnat du monde d’endurance (WEC) : «Normalement, je préfère la vitesse, car on est tout seul avec son propre team. Donc on est les seuls responsables de ce qui se passe. En endurance, tu dois partager la voiture et parfois, tu as des coéquipiers qui ne sont pas très rapides et même si tu fais ton job, ça ne suffit pas. Je ne connais pas mon équipe mais d’après ce que j’ai vu, je pense que je suis bien entouré. On n’est pas mal !» Il aura pour équipiers l’Américain Ben Keating et le Néerlandais Jeroen Bleekemolen.
Au sein de cette équipe, qui évoluera dans la catégorie LMGTE Am, il retrouvera comme adversaire un certain… Larry ten Voorde, qui sera lui au volant de l’autre voiture du même Team Project 1. Comme on se retrouve…
L’endurance, c’est le futur. C’est sûr !
Pour Dylan Pereira, la transition vitesse-endurance ne devrait pas poser trop de problèmes : «C’est vrai que ça change un peu mais c’est une course de huit heures. Il faut quand même accélérer à fond, ne pas laisser trop de dixièmes. En fait, il faut rouler comme pour la vitesse, à la seule différence qu’il faut davantage faire attention à ne pas prendre trop de vibreurs car la voiture doit pouvoir tenir jusqu’à la fin. Mais c’est quand même à fond tout le temps !»
Le pilote luxembourgeois, qui était déjà monté sur la plus haute marche du podium à l’occasion des 9h de Kyalami l’an passé en Afrique du Sud, apprécie l’exercice de l’endurance. Qui pourrait même devenir sa priorité : «L’endurance, c’est le futur. C’est sûr. Les plus grands championnats, le plus haut niveau où on peut rouler, c’est en endurance qu’on peut les viser. On verra quelles portes pourraient s’ouvrir après ce week-end.»
Arrivé dès mardi sur place, il a quelques jours pour se familiariser avec la voiture. Et avec son équipe : «L’équipe est différente, il y a plus de mécanos, plus d’ingénieurs. C’est important de bien les connaître pour bien travailler. J’ai toujours pour coutume de dire qu’il faut que l’équipe soit une deuxième famille pour toi.» Et le fait d’arriver en terre inconnue n’altère en rien les ambitions du compétiteur grand-ducal : «Je ne sais pas trop ce qu’on est en mesure de viser. Mais j’espère qu’on pourra monter sur le podium, ce serait déjà magnifique. Voire remporter la victoire !»
Une fois la course passée, il devrait, pour de bon cette fois, remiser son casque au placard. Jusqu’à quand ? «Normalement, c’est ma dernière course de l’année. Concernant l’année prochaine, je ne sais pas ce que je vais faire. On verra en fonction de ce qui se passera ce week-end. Après il faudra trouver les financements… Je pense que d’ici janvier ou février, j’en saurai plus.» Il reviendra de toute façon très prochainement au Moyen-Orient, cette fois en tant que coach lors de la Porsche Cup Middle East.
Mais avant de partager son savoir et son expérience, il a bien l’intention de montrer que, décidément, il n’est vraiment pas manchot quand il s’agit de se mettre au volant d’une voiture. Et ce, que ce soit en vitesse ou en endurance.
Romain Haas