Dylan Pereira saura vendredi ou samedi s’il est retenu comme pilote Porsche Junior. En attendant, le Luxembourgeois fait le point sur sa saison. Et se penche avec envie vers 2020.
Un début de saison chaotique, puis le déclic à Hockenheim et une seconde partie de saison prometteuse, Dylan Pereira a soufflé le chaud et le froid en 2019. Une année qui s’est achevée par une petite escapade en endurance… et qu’il espère voir se terminer de la plus belle des manières.
Quel regard portez vous sur votre saison?
Dylan Pereira : C’était une saison faite de hauts et de bas. Elle a démarré de manière plutôt difficile mais à partir de ma victoire à Hockenheim, ça s’est beaucoup mieux passé. J’ai fait une seconde partie de saison bien meilleure et je termine avec 15 podiums et deux victoires.
Comment expliquez-vous cette saison à deux visages? Avez-vous travaillé psychologiquement pour améliorer les choses?
Effectivement, j’ai un coach mental. Mais en fait, je crois surtout que j’ai commencé à croire en moi. Et à partir de ce moment, ça allait beaucoup mieux.
On l’a vu avec vos deux premières victoires en Porsche Mobil 1 SuperCup?
Ça a toujours été mon but d’y arriver. Mais ce n’est vraiment pas évident. Si en début de saison, on m’avait dit que je gagnerais une course dans cette compétition, j’aurais signé immédiatement. Chaque course est particulière. Pour l’emporter, il faut toute une combinaison de facteurs, il faut être bon dans la voiture, être en forme physiquement et avec également un brin de réussite. Tout cela mis bout à bout te permet de l’emporter. Et je suis vraiment content d’y être parvenu cette saison.
C’est ce type de performance qui vous a permis de faire partie des 12 pilotes retenus pour tenter de décrocher le poste de pilote Junior Porsche?
Je ne sais pas. Je ne suis pas sûr. C’est grâce à la Carrera Cup en Allemagne que j’ai été retenu.
Pour l’emporter, il faut toute une combinaison de facteurs, il faut être bon dans la voiture, être en forme physiquement et un brin de réussite
Comment tout cela s’est-il passé?
Vous recevez un mail de la Carrera Cup qui vous annonce que vous avez été retenu pour participer aux sélections pour le Junior Porsche, qui est connu dans le monde entier. La plupart des pilotes Porsche actuels sont passés par là ou par la Porsche SuperCup. Quand j’ai reçu le mail, environ un mois avant les tests, j’étais forcément très content. Pour moi, c’est une super opportunité. Et environ une semaine avant, on a reçu les détails concernant le lieu et le programme.
C’était au Portugal, pendant trois jours. Pouvez-vous nous raconter en quoi ça a consisté?
Le premier jour est consacré aux tests psychologiques, on passe des interviews. Les deux suivants, c’est roulage. Deux fois des essais libres le deuxième jour. Une qualification puis une simulation de course le troisième.
Quelle était l’ambiance parmi les pilotes?
Forcément, c’est un peu bizarre. Tout le monde est là pour la même chose, on ne parle pas beaucoup. Mais c’est le jeu, il faut vivre avec.
On connaîtra le verdict demain ou samedi matin. Quel est votre sentiment?
C’est dur à dire. Porsche n’a pas communiqué les temps des uns et des autres. Personnellement, je suis content de ce que j’ai fait. Chacun a fait son job, on verra bien. Ce serait un rêve. Maintenant, si ça ne marche pas, la vie continue.
Si vous êtes retenu, ça implique quoi? Vous changez d’écurie?
Non. Je resterais chez Lechner Racing, mais j’aurais le soutien de Porsche. Tu as 225 000 euros pour participer à la Porsche Mobil 1 SuperCup, tu as un coach qui vient t’aider et tu bénéficies du support de Porsche.
En karting, j’ai couru avec Verstappen, Ocon, Leclerc, Albon, Stroll
Quoi qu’il en soit, vous allez continuer à rouler dans cette compétition l’an prochain?
Oui. C’est sûr que je vais faire la Porsche Mobil 1 SuperCup. En revanche, pour la Carrera Cup en Allemagne, ça reste à définir. La voiture est la même dans les deux compétitions, mais l’exposition médiatique est bien plus importante pour la SuperCup.
Vous pouvez parfois y croiser des pilotes de Formule 1. Vous en connaissez?
Oui. En karting, j’ai couru avec Verstappen, Ocon, Leclerc, Albon, Stroll. Mais je discute seulement parfois un peu avec Max (Verstappen).
Vous l’avez déjà battu?
Max, on sentait tout de suite qu’il irait en Formule 1. Il avait déjà des contrats. Je me souviens qu’une fois j’étais devant lui, moi deuxième et lui troisième mais malheureusement, le cinquième a voulu doubler le quatrième, il a raté son virage et m’est rentré dedans.
Vous n’avez pas fait que de la course de vitesse cette saison. Le week-end dernier, vous étiez en Afrique du Sud pour participer à une course d’endurance. C’était prévu de longue date?
Pas du tout. C’est le team chef qui m’a appelé trois jours avant parce qu’il leur manquait un pilote. C’était un gros changement, une Porche 911 GT 3R qui n’a pas les mêmes comportements que ma voiture habituelle.
Vous y êtes allé avec quel objectif?
De prendre du plaisir. C’était le cas. En plus, on a gagné notre classe, donc c’était super.
Si on se projette sur la saison 2020, qu’est-ce qui serait une saison réussie?
Gagner le championnat de Porsche Mobil 1 SuperCup. Ou au moins terminer parmi les trois premiers. Je sais très bien que ce ne sera pas facile, qu’il faut que tout se mette en place au bon moment, mais je roule pour gagner.
Entretien avec Romain Haas