Le club benfiquiste, victime de graves soucis financiers la saison passée, a vécu une vraie saignée de son effectif. Et celui de cette saison demeure un mystère.
Au niveau communication, c’est une première dans ce siècle : à une semaine de la reprise, on ne sait rien d’un club amené à s’aligner dans la plus haute division du pays. Hamm réussit le tour de force de rendre ses lettres de noblesse au journalisme. Il a fallu chercher et beaucoup même, pour rassembler les informations relatives à la construction de ce groupe décimé par les départs et à rebâtir sans aucun moyen financier.
Cet été, Bilal Hadraoui, depuis parti à la Jeunesse, nous avait confié qu’il s’était vu proposer de rester au Cents où «on recruterait des joueurs uniquement payés à la prime de match». Hamm, dont la santé financière s’est fracassée sur le coronavirus, qui n’a pas pu honorer ses contrats la saison passée et qui s’est retrouvé au cœur de l’affaire du prêt de plus de 50 000 euros de la part d’un club tiers (le RFCU) pour payer une partie de ses dettes envers son effectif, c’est un fait, a toujours des caisses vides. La saignée dans son effectif était inévitable. Elle est survenue comme prévu et il ne reste quasiment plus rien des joueurs que Pedro Resende avait à sa disposition la saison passée et parvenus à arracher une 14e place malgré toutes les difficultés rencontrées.
Thomas Gilles a une philosophie de jeu
Le groupe de cette saison ? Il faudra se contenter des feuilles de match glanées durant la préparation pour partir de constats simples. Contre Schifflange par exemple, Hamm alignait seulement… 15 joueurs, pas un de plus. Neuf de ces garçons étaient nés dans ce siècle, dix étaient des premières licences. Leur coach s’appelle Thomas Gilles, diplômé UEFA A, ancien coach de l’équipe réserve de Raon-l’Étape (dans les Vosges), initialement prévu pour s’occuper des U19 du club mais qui a dû se résoudre à griller les étapes devant la difficulté de ses dirigeants à trouver un entraîneur. Il en faudra, du courage, au Français, pour s’élancer dans ce challenge un peu fou, même si ceux qui ont eu la chance de voir le club benfiquiste durant le mois de juillet assurent qu’il a réussi à sortir de son mercato deux ou trois très bons jeunes, une défense qui cherche à relancer proprement de derrière, un milieu de terrain costaud et même un gardien qui pourrait gagner des points. Il y a donc une philosophie de jeu et quelques garçons pour la mettre en œuvre.
Seuls bémols évidents communs à tous les observateurs attentifs, le manque de poids offensif et la jeunesse d’un groupe qui va commettre beaucoup d’erreurs et aura vraisemblablement du mal à s’en remettre. Dur de trouver des buteurs sans argent, c’est une évidence. Encore plus dur de compenser le manque d’expérience dans un championnat devenu extrêmement compétitif.
Quoi qu’il en soit, le club du président Lopes a refusé de sombrer cet été et parviendra à aligner une équipe le 8 août prochain sur la pelouse de la Frontière, contre la Jeunesse, alors que pas mal de gens se demandaient s’il y parviendrait. C’est déjà une victoire. Mais cela n’empêchera pas les Benfiquistes d’être les premiers postulants à la relégation.
Julien Mollereau