Attendu au tournant par Sébastien Grandjean, le Fola a livré jeudi une grosse prestation collective récompensée d’un succès sur les Biélorusses de Soligorsk (1-2).
C’est «un très bon résultat, un gros résultat» même qui, s’il lui «donne de l’espoir», ne «fait pas rêver» le Fola non plus : dans cinq jours, à Émile-Mayrisch, le Shakhtyor Soligorsk, «plus fort, restera favori» à la qualification pour le troisième tour préliminaire de la Ligue Europa Conférence, dans l’esprit de Sébastien Grandjean. Il n’empêche : au-delà du résultat, acquis «avec une moyenne d’âge assez faible» (NDLR : moins de 27 ans au coup d’envoi) et 12 premières licences (7 sur le terrain, 5 sur le banc), la façon dont ses hommes ont pris le meilleur jeudi en deuxième tour aller sur le champion 2020 de Biélorussie – ce qui «n’est pas rien quand même» – incite l’entraîneur eschois à un certain optimisme, lui qu’on avait quitté sur le tarmac «pas satisfait» du degré d’agressivité de ses hommes en ce début de saison et «pas serein» quant à la capacité de son équipe à jouer les premiers rôles en BGL Ligue ces prochains mois.
«Cela montre bien qu’il y a moyen de travailler avec eux, de créer quelque chose qui peut tenir la route, note le technicien. Ça donne la confiance les uns envers les autres et c’est le plus important : quand on n’a pas de doute sur la performance l’un de l’autre, on peut créer la force collective qui permet de faire une belle performance sur la durée.» Une allusion aux recrues, notamment offensives, dont il avait loué en début de semaine la «bonne volonté» et l’«envie d’aider» tandis que d’autres «(pleuraient) toujours les départs» des leaders d’attaque qu’étaient Zachary Hadji, Dejvid Sinani et Achraf Drif ? Jeudi, c’est de deux d’entre elles qu’est venue la lumière : Michael Omosanya, auteur de l’ouverture du score après 19 minutes, et Mirza Mustafic, qui a fait le break juste avant la pause.
«Ce n’est pas un aboutissement»
Plus que les coups d’éclat individuels, c’est la prestation collective d’ensemble et la débauche d’énergie qui ravissent l’entraîneur belge, en quête de davantage d’humilité, de solidité et d’agressivité de ses hommes, et servi sur ces différents points. «On a fait une partie avec beaucoup d’humilité, de consignes respectées au niveau tactique, apprécie-t-il. On a été irréprochables sur ce point, sauf à quelques moments, mais c’est aussi la qualité de l’adversaire qui a fait qu’ils nous ont mis sous pression.» Dans les buts, Manu Cabral, auteur d’un «bon match», a ainsi «eu deux-trois grosses interventions à faire mais pas cinquante», souligne un Grandjean «satisfait du résultat mais surtout de la résistance».
Quid du football cynique qu’il appelait de ses vœux ? «On a été bien à ce niveau-là, juge-t-il. En première mi-temps, on est sortis à bon escient, on a su faire un bon pressing, défendu en avançant, récupéré pas mal de ballons en se projetant vite.» Seul regret, relatif : «Avec un peu plus d’automatismes, on aurait pu leur faire plus mal.» C’est dans ce domaine que le coach du Fola espère rectifier le tir d’ici cinq jours, histoire de transformer un coup d’un soir en acte fondateur, lui qui entend à travers l’Europe «reconstruire et poser les bases du championnat».
«Ce n’est pas un aboutissement, mais une première étape, replace le technicien. Le résultat, la consistance, tout ce que les joueurs ont mis dedans va permettre au groupe de naître, de prendre confiance et de travailler ensemble. Mais on doit s’améliorer au niveau de la fluidité, de la rapidité du jeu. Il y a aussi un travail physique à faire : certains, comme Jules Diallo qui revenait de blessure, sont allés au bout d’eux-mêmes et ont terminé sur les rotules. Les trois joueurs offensifs (Diallo, Omosanya, Bensi) ont tous fini avec des crampes.» Le signe que les messages du début de semaine sont bien passés.
Simon Butel