CHAMPIONNATS D’EUROPE DE CROSS, DIMANCHE À TURIN Le jeune et talentueux miler luxembourgeois se verrait bien monter sur le podium de la course U20.
Il y a un an presque jour pour jour, le Luxembourg vivait un moment d’histoire. En effet, lors des championnats d’Europe de Dublin, Ruben Querinjean décrochait une incroyable médaille de bronze dans la course U23. Une entrée en fanfare sur la scène internationale pour le jeune athlète détenteur de la double nationalité belge et luxembourgeoise qui a finalement décidé de concourir sous les couleurs grand-ducales. Évidemment, le jeune homme, également double champion de Belgique de cross court, devait être le fer de lance de la sélection luxembourgeoise pour l’exercice 2022, qui se tiendra dimanche à Turin. Malheureusement, ce dernier s’est blessé et ne pourra pas défendre ses chances.
Que reste-t-il des chances luxembourgeoises? «Il faudra suivre particulièrement Vivien Henz», prévient Jean-Sébastien Dauch, le directeur général de la FLA. Et de préciser : «Après sa saison sur piste extraordinaire, il a fait quelques cross très prometteurs aux États-Unis. Je crois qu’il a de très bonnes chances de figurer aux avant-postes.»
Le principal intéressé tempère : «On ne peut pas dire que j’ai cartonné. Aux championnats nationaux, j’ai terminé 190e», explique le nouvel étudiant de Harvard. «Seulement le niveau est tellement élevé que c’est impossible pour un coureur de 1 500 m de faire mieux que 100e. En plus ce sont des cross de 10 km, dans les champs, ce n’est pas spécialement ce que j’affectionne. Mais je sais que j’ai progressé en endurance. Et je pense que sur 6 km, je peux être assez compétitif.» Et dire qu’avant de partir aux États-Unis, le successeur annoncé de Charel Grethen expliquait : «Tout ce qui est au-dessus de 5 km, je trouve ça interminable…»
«Pas déçu» si dans le top 5
Dimanche, il faudra donc suivre avec attention sa course : «J’ai regardé la start-list. Il y a une grosse concurrence, je les connais tous. Ça court très vite. Il va falloir s’accrocher et rester au contact le plus possible.» Mais le garçon de 18 ans est un compétiteur. Et quand il est au départ d’une course, il ne pense qu’à une seule chose : la gagne : «Un bon résultat? Je cherche toujours la médaille. Un podium ce serait très bien. Si je suis dans les cinq premiers, je ne serais pas déçu.»
Pour être présent à Turin, Vivien Henz a dû passer ses examens en avance, lui qui suit conjointement des cours en «gouvernement» d’une part et en «énergie et environnement» de l’autre. Et vendredi, il a passé l’essentiel de sa journée à faire «des projets et des dissertations pour l’année prochaine».
Un garçon en pleine progression
Mais nul doute qu’il sera d’attaque dimanche. Prêt, pourquoi pas, à succéder à son compatriote Ruben Querinjean. De toute façon, comme à son habitude, c’est très détaché et détendu qu’il aborde ce rendez-vous : «Ce n’est pas l’objectif de la saison. Mon but, c’est de courir sous les 3’34« 20 pour me qualifier pour les championnats du monde en Hongrie.»
Pour rappel, alors qu’il avait entamé la saison avec un meilleur chrono de 3’48« 25, il a abaissé sa marque de dix secondes pour la porter à 3’38« 89. Bien sûr, la marche est encore haute mais le garçon est en pleine progression. Et aux États-Unis, il a une adversité qu’il ne connaissait pas au Luxembourg. Après la saison de cross, il va s’attaquer à la saison indoor universitaire où le 1 500 m, réservé à la compétition outdoor, est remplacé par le mile. On peut d’ailleurs s’attendre à le voir très rapidement améliorer le très, très vieux record détenu par Josy Barthel (4’07« 5 en… 1954) : «Mon coach universitaire pense que je peux courir 3’54« .» Mais en attendant de le voir briller en salle, il a un certain rendez-vous du côté de Turin, dimanche.
Le programme
9 h 35 : Messieurs U20 (6 000 m) : Vivien Henz, Charel Kluckers, Maurice Gierens.
11 h 30 : Messieurs U23 (8 000 m) : Gil Weicherding
13 h 10 : Messieurs seniors (10 000 m) : Bob Bertemes, Charel Weicherding.