Accueil | Sport national | [Athlétisme] Van der Weken va enchaîner

[Athlétisme] Van der Weken va enchaîner


Patrizia Van der Weken retrouvera notamment la Libérienne Maia McCoy, qui l’avait battue d’un rien en Pologne. (Photo : lukasz szelag/fla)

DIAMOND LEAGUE, CE SOIR À OSLO Trois courses très relevées en six jours, programme chargé pour le retour de Patrizia Van der Weken.

On l’avait quittée il y a presque trois semaines, dans la grisaille et la froideur de Chorzow. Depuis, Patrizia Van der Weken était repartie pour la troisième fois de l’année en stage du côté de Belek, en Turquie, où elle a ses habitudes.

Un stage qui s’est globalement bien passé. Malgré un problème de périostite au tibia : «Ça a posé quelques problèmes. Mais on n’a rien enlevé dans l’entraînement sauf quelques sauts. Après, Patrizia avait perdu un certain feeling avec ses appuis. Et elle a besoin de ce feeling. Bref, ce n’était pas le même stage que l’an passé, juste avant les championnats d’Europe», explique Arnaud Starck, son entraîneur.

La bonne nouvelle, c’est que contrairement à son dernier stage turc, l’athlète luxembourgeoise n’est, cette fois, pas rentrée malade. Et hormis cette gêne au tibia, tous les voyants sont au vert. Cela tombe bien car le programme s’annonce assez dense, avec trois courses entre ce soir et mardi soir. Ça commence ce soir avec Oslo, ça continue avec Stockholm dimanche, avant de terminer en Finlande, mardi, du côté de Turku : «Après le stage, il fallait une période de préparation. Ça aurait été bien un tout petit peu plus tard mais le calendrier est assez compliqué. Ce n’est pas l’idéal mais ce n’est pas insurmontable non plus. Il y a deux jours entre la Norvège et la Suède. En revanche, un seul jour entre la Suède et la Finlande et c’est le jour où tu voyages. Donc ça fait quand même de la fatigue. Il aurait fallu un jour supplémentaire dans l’idéal.»

La dernière fois que Patrizia Van der Weken avait prévu d’enchaîner les compétitions en l’espace de moins d’une semaine, c’était cet hiver. Mais après Ostrava, où elle avait dominé Ewa Swoboda et Karlsruhe, où elle s’était imposée sans briller, la sprinteuse luxembourgeoise avait préféré renoncer à Paris, deux jours plus tard. C’est notamment pour cette raison que son coach a décidé d’accompagner son athlète dans ce périple nordique : «Lors de cet enchaînement, il y avait de la fatigue nerveuse, mentale et physique et elle ne se sentait pas trop de courir. J’étais là et on a pu ajuster et réagir. C’est plus pratique que d’être au téléphone», confie-t-il. Rebelote, donc pour ce nouvel enchaînement.

Qui n’est, il faut le rappeler, pas un but en soi : «Pour moi, en juin, on est toujours sur de la préparation. On travaille pour septembre, on a encore trois mois devant nous (NDLR : avant les Mondiaux à Tokyo), ça nous laisse le temps. Maintenant, il y a deux cas de figure : soit tu es hyper talentueux et tu peux être en forme à n’importe quel moment de l’année, soit tu as besoin de construire ta saison. De beaucoup de travail. Et c’est plutôt le cas de Patrizia. C’est impossible d’être en forme tous les mois de l’année.»

Maintenant, pas question pour autant de galvauder ces rendez-vous : «Quand tu es à ce niveau, il faut quand même être plutôt au top pour être prêt à l’affrontement. Il faut quand même avoir un niveau compétitif. Tu ne peux pas y aller en te disant que c’est juste une préparation. C’est pour cela qu’on a un peu préparé Patrizia.»

«J’ai plutôt un bon feeling»

Ce soir, il faudra être prête. Car elle aura face à elle de très grands noms de l’athlé mondial. À commencer par Julien Alfred, la championne olympique, qui effectue sa rentrée sur la ligne droite. On peut également citer les Britanniques Daryll Neita ou Dina Asher-Smith, l’Ivoirienne multi-médaillée en grands championnats, Marie-Josée Ta Lou, en encore l’Italienne Zaynab Dosso, championne d’Europe et vice-championne du monde cet hiver sur 60 m et médaillée de bronze aux Europe de Rome, l’an passé.

Patrizia Van der Weken se réjouit d’être au départ : «Ce sont de belles compétitions. J’espère des courses solides techniquement, avoir de bonnes sensations et normalement ça devrait se passer correctement. J’ai plutôt un bon feeling, si j’arrive à tout bien faire, je peux essayer de faire de bonnes places», confie la jeune femme. Pas plus inquiète que cela par son souci au tibia : «Je le sens toujours mais ce n’est pas trop grave. C’est juste un peu douloureux.»

Son coach, lui, attend un ensemble cohérent : «Bien sûr, elle veut un résultat. Mais moi, je vais regarder l’ensemble. Que les phases de course soient bien respectées. Lors de sa dernière sortie, on a pu fois que ses 40 derniers mètres n’étaient pas sur le même niveau que l’an dernier. En revanche, son départ et son accélération étaient bien meilleurs. Ça montre que ça va dans la bonne direction.» Et d’ajouter : «Le plateau est assez relevé, en même temps c’est normal, c’est de la Diamond League. Je pense que terminer au milieu serait une bonne chose. Après point de vue chrono, il ne faut pas s’attendre à grand-chose. Ni la piste d’Oslo ni celle de Stockholm ne sont réputées pour être très rapides. Les conditions ne sont pas forcément les meilleures et on n’a jamais eu de gros chronos sur ces meetings.»

On l’aura compris, il espère que son athlète proposera une course bien structurée avec un bon départ, une bonne accélération et surtout une fin de course performante et si c’est le cas, une bonne partie du job sera faite. Alors un chrono et une bonne place? Réponse ce soir, peu après 21 h.