COUPES DAMES ET MESSIEURS, CE WEEK-END À L’INS Charel Grethen a choisi le rendez-vous si décrié en raison de sa date notamment, pour innover. C’est ainsi qu’on le retrouvera sur 5 000 m, dimanche.
Année après année, on s’interroge chaque fois un peu plus sur leur intérêt. Et pourtant, malgré l’absence quasi systématique des meilleurs athlètes luxembourgeois, les ex-Coupes des dames et du Prince, rebaptisées dames et messieurs, continuent d’être organisées à la fin septembre. Une sorte d’hérésie mise à profit pour Charel Grethen pour lancer sa saison… hivernale.
Cela fait des années qu’on se demande à quoi bon organiser ce qui devrait être une fête de l’athlétisme à ce moment. Une fête de l’athlé pour célébrer ses stars… mais sans ses stars. Après des mois très intenses, Patrizia Van der Weken ou Vera Hoffmann, les deux locomotives de l’athlé grand-ducal chez les dames, ont décidé, et on peut les comprendre, de prendre un peu de repos. Pas de Victoria Rausch, non plus. La hurdleuse, gravement blessée il y a plusieurs mois, est toujours en convalescence. Pas de Coupe pour elles. L’occasion sera belle pour les athlètes qui poussent derrière de se mettre en évidence.
Chez les messieurs, la donne est un peu différente. En effet, certaines têtes d’affiche seront bien présentes. Alors qu’on pensait qu’il avait pris sa retraite, le hurdleur
François Grailet sera bien dans les starts : «C’était dans un coin de ma tête. Et quand on m’a proposé de le faire, je me suis dit que c’était une bonne idée. Il y a toujours une bonne ambiance. Et puis je n’ai pas à donner ma vie pour courir même s’il y a toujours un risque de blessure. Et vu que j’arrive au Luxembourg dans trois semaines, c’est aussi une manière de revoir tout le monde avant de commencer ma petite vie là-bas.»
Sur le 1 500 m, Vivien Henz est annoncé. Même si sa participation reste incertaine : «J’ai encore quelques pépins physiques. Le tendon d’Achille, c’est relié à mon problème à l’ischio. Mais ça a bien guéri. Il faut juste que je fasse attention à ne pas tout gâcher sur une course.» Lui ne sera pas sur sa distance fétiche. Mais le patron du 1 500 m effectuera bien sa rentrée à l’INS. On l’avait quitté au mois de juillet, quasiment en pleurs, alors qu’il venait de comprendre qu’il n’irait pas aux JO de Paris. Depuis, Charel Grethen a remonté la pente : «Tout de suite après, c’était un peu compliqué psychologiquement. J’ai continué à m’entraîner deux semaines. J’ai essayé de revenir en forme et de voir si je pouvais encore faire quelques compétitions. Mais à l’entraînement, ça ne fonctionnait plus vraiment. Je n’avais ni la forme ni l’énergie alors j’ai décidé de prendre du repos», confie le miler. Qu’on retrouvera dimanche sur une distance pour le moins inhabituelle : le 5 000 m.
«Après quelques semaines de repos et un entraînement relax, je viens de recommencer sérieusement et maintenant ça va de mieux en mieux au fil des semaines. Pourquoi j’ai choisi le 5 000 m? Au vu de mon planning, vu qu’on est plutôt à l’heure actuelle dans un entraînement de base, c’était le meilleur choix. Même si ce sera un nouveau challenge pour moi.»
En effet, Charel Grethen n’a aucune référence sur une telle distance sur piste : «Ce sera une première. J’ai hâte de voir ce que ça va donner.» Même s’il ne s’attend pas à des chronos de fou : «Il n’y a pas de lièvre. En plus, c’est très tard dans la saison, plus personne n’est en forme. Il y a toujours un grand risque de blessure.»
Cette course de dimanche devrait être la seule avant un long moment pour l’athlète grand-ducal, qui repartira en novembre en stage dans sa base sud-africaine de Dullstroom, où il a l’habitude de se préparer depuis plusieurs années. Car il sait que la saison qui vient sera riche en évènements pour lui qui, à désormais 32 ans, «regarde année après année».
Beaucoup de défis à relever en 2025
«En 2025, l’indoor sera très important avec à la fois les championnats d’Europe et du monde. Vu que j’ai fait une saison de merde, je ne suis pas qualifié pour le moment. Là encore, ça va être un nouveau challenge. Après les championnats, ça n’allait pas super. Mais maintenant, ça va mieux. J’ai de nouveau envie de courir et de me fixer de nouveaux objectifs. Je suis motivé pour me relancer dedans.»
Cette très mauvaise date est finalement presque une chance pour Charel Grethen : «Normalement, c’est toujours un peu compliqué de s’aligner sur de telles distances pendant la saison. On privilégie nos courses, car on veut faire les minima pour les grands championnats. Ce n’est pas évident d’innover en pleine saison. Du coup, c’était l’occasion.»
Contrairement, à la saison dernière, le CMCM, le 19 janvier, est cette fois à son planning. Même s’il pourrait faire sa rentrée en décembre et qu’on pourrait également le retrouver au départ d’une course sur route à l’image de la Corrida de Houilles, où il avait brillé l’an passé. Il aura donc dans le viseur les qualifications pour les championnats d’Europe indoor d’Apeldoorn et les mondiaux indoor de Nankin.
Avant de se projeter vers l’été qui se conclura très tard, en septembre, par les championnats du monde de… Tokyo : «Bien sûr que je veux me qualifier. J’ai de très bons souvenirs à Tokyo», sourit Charel Grethen, finaliste olympique au Japon en 2021. Qui a même passé quelques jours à Paris pour suivre les épreuves d’athlétisme : «Ma famille et ma copine avaient pris des places. Ils étaient déjà sans moi à Rome (NDLR : aux championnats d’Europe auxquels il avait renoncé à la toute dernière seconde). Donc on a fait quelques jours sur place ensemble. Ce n’était pas forcément facile.»
Mais ça, c’est du passé. Désormais, il regarde de l’avant. Et l’avenir immédiat, c’est donc une nouvelle aventure, dimanche, sur la piste bleue de l’INS.
Le programme
Samedi (15 h-18 h) : Coupe de Luxembourg dames
Dimanche (15 h-18 h) : Coupe de Luxembourg messieurs