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[Athlétisme] Nouveau cap pour Querinjean


Ruben Querinjean, ici aux JO de Paris, va s’aligner pour la première fois sur un meeting gold, le deuxième niveau le plus relevé de la hiérarchie internationale, hors grands championnats.  (Photo : luis mangorrinha)

MEETING GOLD, CE MARDI SOIR À TURKU Même s’il a déjà participé aux JO et aux championnats d’Europe, Ruben Querinjean s’apprête à découvrir un meeting gold.

Ruben Querinjean est un jeune homme pressé. Très pressé. À tel point qu’il brûle parfois quelques étapes : «C’est vrai que l’année dernière, tout est arrivé un peu tôt avec Rome et Paris. Il n’était pas tout à fait prêt même s’il a réussi un gros exploit», souligne Thomas Vandormael, son entraîneur.

Il est vrai que début 2024, personne n’aurait misé un kopeck sur la présence de Ruben Querinjean, qui, aux championnats d’Europe, qui aux JO. Et pourtant, il y est parvenu à la faveur, notamment, d’un sublime record national (8’18« 82) dirigé de main de maître à grands renforts de lièvres aux championnats nationaux, pour lui permettre de se rapprocher des minima requis pour Paris (8’15« 00, la même que pour Tokyo) et finalement, d’être dans le bon wagon via le world ranking.

Mais cette année, la donne a changé. Et Ruben Querinjean vise la qualification pour les championnats du monde de Tokyo… sans devoir passer par le world ranking. Au vu de ses deux premières sorties, l’affaire semble, si ce n’est facile, en tout cas à sa portée. Et c’est en confiance qu’il se présente, aujourd’hui, au départ du 3 000 m steeple de Turku.

Son tout premier meeting gold. En effet, il arrive en Finlande avec deux courses et deux victoires, qui lui permettent d’être d’ores et déjà dans les clous puisqu’il occupe actuellement la 34e place du Road to Tokyo, alors qu’ils seront 36 à se rendre au Japon à la fin de l’été. Deux courses où le Luxembourgeois a, à chaque fois, dû prendre très tôt les choses en main et courir devant. Avec, au final, ses troisième et deuxième meilleurs temps en carrière, avec 8’21« 82 à Karlsruhe le 31 mai et 8’20« 94 une semaine plus tard à Rehlingen, lors d’un meeting silver.

À Turku, on monte encore d’un cran : «Ce sera intéressant de voir comme il va se mesurer à des calibres. Ça devrait être une course rapide, ce ne sera pas à lui de mener. Le lièvre devrait partir sous les 8’10« , il faudra que Ruben se cale dans le peloton, qu’il suive le rythme pour essayer de faire les minima. C’est ça le but», explique encore le technicien.

Quant à l’état d’esprit de son poulain? «Il n’est pas trop impressionné. Plutôt motivé par l’enjeu et la qualité de la compétition. C’est une très bonne chose qu’il soit dans un meeting gold. Il faut qu’il en profite, ça devrait être le niveau le plus relevé auquel il va participer normalement cette année.» Thomas Vandormael emploie le conditionnel, car il existe une petite possibilité, suivant ses résultats, que Ruben Querinjean soit au départ à Bruxelles, le 22 août.

Mais avant de penser si loin, il y a d’abord cette course en Finlande. Où le steepleur est arrivé : «J’avoue que je stresse quand même un petit peu. C’est une grande compétition, je suis dans l’hôtel et je croise des grands noms. Des gens qui valent des chronos de dingue. Forcément, ça met une pression. Mais en même temps, le fait d’avoir gagné deux courses, de me sentir en forme, tout cela me met dans une position où je me dis que je peux valoir plus. Et que je n’ai pas besoin d’avoir peur. J’espère que ça va bien se passer.» Il se rassure également en voyant ce qu’ont fait certains de ses concurrents de Rehlingen : «Il y en a un qui a couru 8’14« , l’autre 8’17« . Ils ne sont pas moins en forme qu’il y a dix jours…»

Fin de triptyque nordique pour Van der Weken

Ruben Querinjean espère que ce sera une course rapide : «Je dois l’approcher avec la bonne mentalité. Je pense qu’il y a moyen de prendre de bons chronos même si certains étaient déjà à Stockholm et vont enchaîner. Au vu du niveau supérieur, je pense que ça va courir à l’avant.»

Il y aura deux athlètes grand-ducaux présents en Finlande. Après deux Diamond League, jeudi à Oslo puis dimanche à Stockholm, Patrizia Van der Weken sera alignée sur le 100 m. Au programme, série et finale avec des adversaires moins prestigieuses qu’en DL. Avec une favorite, l’Américain Cambrea Sturgis, la seule à avoir couru sous les 11«  (10« 98) cette saison. Van der Weken détient quant à elle le troisième meilleur chrono des engagées (11« 05) derrière les 11« 03 de la Libérienne Thelma Davies. À signaler également les présences de la Canadienne Audrey Leduc (11« 07), de la Néo-Zélandaise Zoe Hobbs (11« 11) ou encore de la Belge Rani Rosius (11« 09) ou de la partenaire d’entraînement régulière de Patrizia Van der Weken, la jeune Suédoise Nora Lindahl (11« 51).

Pour la sprinteuse ettelbruckoise, l’objectif sera de reprendre de la confiance. Et de retrouver ses sensations en améliorant notamment un secteur qui pèche depuis le début de la saison : la fin de course. Arnaud Starck, son coach, rappelle qu’il ne s’agit que d’un entraînement : «Les courses seront moins denses (NDLR : qu’en DL) cela permet de mieux gérer le relâchement et de ne pas surjouer. Donc forcément, de mieux enchaîner ses phases de course. On est en période de travail. Il faut oublier de regarder le chrono et se concentrer sur soi.» Et de conclure : «Quand tu as déjà couru deux DL, ce n’est pas simple de refaire une compétition supplémentaire. On manque de fraîcheur physique et nerveuse. C’est pourquoi il est important de travailler sur cet ensemble pour mieux gérer les éventuelles situations similaires futures.»