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[Athlétisme] Mathias impressionne aux championnats nationaux


Charline Mathias a réalisé une superbe course pour exploser son record national et s’imposer devant une Vera Hoffmann qui pulvérise sa propre marque personnelle. 

Charline Mathias a illuminé de toute sa classe l’ultime rendez-vous hivernal à la Coque qui a connu quatre records nationaux.

Jusqu’à présent, elle était restée un peu sur sa faim : «Je fais une bonne course avec le record au CMCM, une semaine plus tard à Metz, je fais à peu près le même temps. Et à Lyon, ce n’était ni ma course, ni mon jour», voilà comment Charline Mathias résumait sa saison indoor sur 800 m.

Donc, pour le dernier rendez-vous de l’hiver, les championnats nationaux, la spécialiste de la distance avait décidé de ne rien laisser au hasard. C’est ainsi que pour sa course, elle a fait appel à un lièvre professionnel, à savoir la Polonaise Aneta Lemiesz : «Je lui ai demandé de passer en 60«  et 75«  et c’est exactement ce qu’elle a fait!» Parfaitement mise sur orbite par un pacemaker de top niveau et peut-être également un peu poussée par une Vera Hoffmann qui avait décidé de s’accrocher le plus longtemps possible, elle avale les derniers mètres à une vitesse impressionnante.

Et à l’arrivée, le chrono est canon : 2’01« 82 soit près de deux secondes de moins que son ancienne marque de référence (2’03« 80) : «Je ne pouvais pas avoir meilleur lièvre qu’Aneta. Ensuite, bien sûr, il fallait encore bien terminer la course et je n’ai pas craqué. Je ne m’étais pas fixé un chrono précis en tête, mais je voulais une course qui se déroule bien. Et je savais que si c’était le cas, le chrono suivrait. C’est ce qui s’est passé», confie la trentenaire, tout sourire. Qui pense déjà à la suite : «Après une petite pause, je vais vite reprendre pour arriver en forme en mai.» En effet, elle affiche clairement son objectif : «J’ai toujours dit que je voulais aller à Paris.» Avec désormais deux bonnes courses indoor, elle a les deux références en salle qui peuvent être comptabilisées pour le world ranking (établi sur les 5 meilleures performances durant la période de qualification dont maximum 2 indoor).

Son entraîneur, Camille Schmit, a apprécié ce qu’il a vu : «Tout s’est bien passé. Elle a fait ce dont on avait parlé avec la lièvre. C’était très bien.»

Dans la même course, elle a dû également repousser une Vera Hoffmann qui n’a rien lâché : «C’est bien d’avoir de la concurrence. Ca te pousse à te dépasser. J’ai apprécié qu’elle soit dans la course. Je ne voulais pas d’un titre facile.»

Et la mileuse en a profité pour pulvériser son record personnel, en franchissant la ligne en 2’03« 04 : «Je n’aurais jamais cru pouvoir courir en 2’03« . En même temps, la tactique était simple, je devais m’accrocher à Charline.» Quelques minutes plus tard, elle a déroulé pour s’imposer sur le 1 500 m, dans un temps anecdotique de 4’37« 23. À l’issue de cette course, Vera Hoffmann a confirmé qu’elle irait à Glasgow si elle est qualifiée : «Bien sûr que je veux y aller. Je n’ai jamais participé à des Mondiaux indoor», explique la jeune femme.

Van der Weken pulvérise son record sur 200 m

Malgré deux 60 m dans les pattes, Patrizia Van der Weken a signé une nouvelle très belle perf, cette fois sur le 200 m.

Ces dames étaient, comme on pouvait s’y attendre, à l’honneur. Même si elle n’attendait rien de particulier de ces championnats, Patrizia Van der Weken en a, malgré tout, été l’une des stars. Après avoir avalé la série du 60 m (7« 23) puis la finale (7« 20), l’Ettelbruckoise a mis un point d’honneur à exploser son record national du 200 m : «Si elle fait 30, ce sera très bien», expliquait son coach, Arnaud Starck. Il est vrai qu’avec un record en 23« 96, il y avait clairement de la marge pour la jeune femme. À l’issue d’une course où l’impression visuelle était très parlante, elle s’impose en 23« 29. Une performance qui la laissait presque sur sa faim : «Le rêve, ça aurait été 23« 00 pour me qualifier pour Rome, mais bon. C’est quand même pas mal.» Il ne faut pas oublier que non seulement elle n’est pas une spécialiste de la distance : «Avec mes longues jambes, ce n’est pas facile en indoor» et qu’elle sort d’une grosse semaine d’entraînement. Maintenant, concentration maximale pour Glasgow.

Glasgow, où on retrouvera évidemment Bob Bertemes. Et s’il avait ébloui l’an passé, en signant un 21,93 m qui est toujours le record national indoor, il a dû se «contenter» de 20,86 m. Un résultat qui le laisse visiblement sur sa faim : «Ce n’était pas ma journée. La compète commence très mal, mais je sais quels sont les points à corriger et je parviens à le faire. Mais techniquement, c’était un peu n’importe quoi. Maintenant, ce n’est pas la catastrophe. Ce sont des petits trucs qu’on peut corriger facilement en vue de Glasgow.»

Lui a décidé de ne pas aller à Glasgow. Et pour sa seule course indoor au Luxembourg de la saison, Charel Grethen s’est offert un bon petit entraînement sur le 3 000 m, accélérant sur les 400 derniers mètres histoire de se tester.

Cette compétition aura été de bonne facture avec pas moins de quatre records nationaux. Outre l’énorme perf de Charline Mathias et celle de Patrizia Van der Weken, les concours ont été à l’honneur puisque Mélody Koffi, qui est désormais naturalisée, a effacé la vieille marque de Claudia Czerwonka sur le triple saut (12,16 m en 2000) pour la porter à 12,26 m. Quant à Stéphanie Krumlovsky, elle a amélioré de trois centimètres sa propre marque établie lors des championnats nationaux de l’an passé (15,04 m contre 15,01 m).