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[Athlétisme] Lieners, le guerrier est de retour


Yannick Lieners est prêt, comme d'habitude, à une nouvelle fois tout donner pour défendre son titre, dimanche. (Photo : luis mangorrinha)

CHAMPIONNATS NATIONAUX DE CROSS, DIMANCHE À DREIBORN Sacré l’an passé, Yannick Lieners n’aborde pas dans les meilleures dispositions la défense de son titre. Mais il est prêt à se battre. Comme toujours!

À32 ans et bientôt 33 (il les fêtera mardi), Yannick Lieners est le prototype même du guerrier. Du mec qui ne lâche rien. Que ce soit sur un parcours de cross ou dans la vie.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’athlète du CAB n’a pas été gâté par le sort. Outre sa leucémie (voir ci-contre), il n’a pas été épargné par les blessures et les pépins physiques en tout genre. Et même si son corps l’a laissé tranquille la saison dernière, le temps pour lui d’aller enfin chercher ce titre national en cross qu’il recherchait depuis tant d’années, ça n’a pas duré très longtemps.
En effet, c’est cette fois le nerf sciatique qui l’a fait souffrir : «Lors du semi-marathon de l’ING, j’ai voulu essayer les Vaporfly de Nike et dans la course je ne me suis pas senti très bien. J’ai senti que j’avais les hanches qui n’étaient pas stables», note-t-il.
Et malheureusement, quand Yannick Lieners a un problème, ça dure souvent longtemps. Très longtemps. Cette fois, ça lui a coûté plus de six mois avant de pouvoir vraiment se remettre : «Je pouvais seulement m’entraîner en vélo et en natation mais pas en course à pied. Mais depuis le mois de janvier, ça va mieux. Je n’ai presque plus mal!»
Cela fait donc deux mois pleins pour pouvoir se préparer pour le premier gros objectif de sa saison : les championnats nationaux de cross. «Je sais que je ne suis pas au top mais pendant deux mois, j’ai pu bien travailler. Je fais de bons chronos à l’entraînement. Ce n’est pas parfait mais je vais faire de mon mieux.»

Être au départ, c’est déjà une victoire
Pour tout dire, le simple fait pour lui de se présenter au départ de cette course est déjà, en soi, une petite victoire : «Au mois de décembre, je me posais vraiment la question de savoir si je serais en mesure de pouvoir défendre mon titre. C’était vraiment frustrant. Pour faire diminuer la douleur, je réduisais le volume, la douleur s’en allait. Mais quand je reprenais, elle revenait. Et ça a duré six mois… Faire de l’ostéo m’a grandement aidé.»
Outre les nouvelles chaussures, l’origine du mal pourrait bien avoir été identifiée : «Il y a deux ans, j’ai souffert d’une hernie. Les médecins m’ont expliqué que ça pouvait très bien être lié à ça. C’est désormais le point faible de mon corps.» Ce dimanche, il sera donc bien au départ pour débuter un mois capital dans sa saison, avec également la Postlaf et le championnat du 10 km sur route, deux autres gros objectifs.
Il aura l’avantage d’une certaine fraîcheur – il n’a participé qu’à deux cross et un cross-duathlon – et de l’effet de surprise : «Mes adversaires ne savent pas dans quel état de forme je serai.»
Et puis, il n’aura plus la pression d’aller chercher ce fameux titre : «L’an passé, c’est vrai qu’elle était très présente car cela faisait longtemps que je courais après. Mais maintenant, je suis moins stressé et je viens pour défendre mon titre.»

«J’arrêterai quand je le déciderai»
Sur le papier, la tâche s’annonce loin d’être évidente. Mais Yannick Lieners apprécie le fait qu’il y ait, pour une fois, beaucoup de concurrence : «Bob (Bertemes) et Pol (Mellina) sont très forts mais l’un comme l’autre n’apprécient pas trop le cross et ne seront pas favorisés par le parcours. Il y a aussi Christophe (Kass) et Max (Lallemang), si bien qu’on est cinq à pouvoir briguer la victoire. J’espère qu’il y aura de la bagarre et beaucoup de monde pour y assister!»
Qu’il gagne ou qu’il perde, qu’on se le dise, on reverra Yannick Lieners : «Je suis un guerrier. Je n’ai pas encore pris la décision de m’arrêter et quand je le ferai, ce sera mon choix. Je ne veux pas me faire dicter ça par une blessure. Pour le moment, j’arrive à être aussi performant que quand j’avais 25 ans. Si, après une préparation parfaite, je me rends compte que je ne fais plus les mêmes chronos, alors j’y réfléchirai. Ce que je peux dire, c’est que je suis satisfait de mon palmarès. Le titre en cross, c’est la dernière pièce qui manquait au puzzle. Maintenant, je peux savourer.» Ses adversaires sont prévenus : Yannick Lieners, le guerrier, est encore loin d’avoir dit son dernier mot. À bon entendeur!

Romain Haas