Pol Bidaine profite de ses compétences de kiné pour proposer, pendant cette période un peu compliquée, un livestream au cours duquel il présente des mouvements bons pour la santé.
La dernière fois qu’on l’a vu en action, c’était le 8 février dernier, lors du Regio Meeting 3, où il avait bouclé le 60 m en 6″97 : «Mon deuxième meilleur temps, j’étais vraiment heureux!» Lui, c’est Pol Bidaine. Celui qui est actuellement le meilleur sprinteur luxembourgeois est également kiné.
Et depuis mercredi, sa vie professionnelle a changé : «Maintenant, il est strictement interdit de se promener. On ne peut plus accueillir que des patients qui ont un besoin urgent de soins. Généralement, des personnes qui viennent de se faire opérer. J’ai encore un ou deux patients et après on va fermer. On doit porter des masques, des gants et des blouses, mais on n’a que des gants.»
Évidemment, des mesures ont été mises en place pour éviter le moindre risque : «Si les patients présentent le moindre symptôme, ils restent à la maison. Quand ils arrivent en salle d’attente, ils se lavent les mains.»
S’il ne se sent absolument pas en danger, Pol Bidaine ne veut surtout pas être un danger pour les autres : «Je ne veux pas risquer d’infecter les autres si je venais à être atteint par ce virus.»
Même si les cabinets de kiné ne sont pas fermés, le manque de patient aura forcément des conséquences très lourdes, notamment sur le plan financier : «On peut peut-être tenir deux mois mais après, ça deviendra compliqué», note l’athlète du CAB, qui espère avoir rapidement un soutien financier de la part du gouvernement si ça venait à s’éterniser. Ce qui est plus que probable.
On ne peut pas donner de médicaments ni faire de piqûres, mais on connaît les maladies, on sait comment se comporter avec un patient, comment effectuer un transfert dans un lit. On peut être utile
Au vu de la situation, Pol Bidaine se tient à disposition, au cas où : «J’ai une copine qui exerce comme kiné à l’hôpital à Esch. On lui a expliqué qu’elle ne devait s’occuper que des patients urgents et que sinon, elle devait aider les infirmières. On ne peut pas donner de médicaments ni faire de piqûres, mais on connaît les maladies, on sait comment se comporter avec un patient, comment effectuer un transfert dans un lit. On peut être utile.»
Son activité professionnelle est quelque peu en berne. Et pour s’entraîner, ce n’est pas non plus évident : «Tout est fermé, on ne peut pas s’entraîner sur une piste. J’ai vu des athlètes qui s’entraînaient à la maison avec des packs d’eau. J’ai un ami hurdler qui s’est fabriqué des haies pour s’entraîner dans le jardin.»
Heureusement, il dispose au cabinet d’une salle de musculation avec des barres et des poids et d’un tapis roulant. «Des mouvements pour tout le monde» Et c’est de là que, depuis hier, sur les pages Facebook et Instragram de leur Beweegungsfabreck, Pol Bidaine et son associé Rick Horsmans, lui-même adepte du crossfit, ont décidé de mettre leurs compétences au service de la communauté. C’est ainsi que les deux compères proposent une demi-heure de livestream, à partir de 16 h : «On va faire cela quatre fois par semaine, je pense. Ce n’est pas comme du fitness mais plutôt des mouvements pour la santé que chacun peut faire, les enfants comme les personnes âgées.»
Au programme de cette première séance, un travail sur tout le corps. Par la suite, sont déjà planifiés des exercices sur la flexibilité, les jambes ou le dos. Un bon moyen de passer le temps en se mettant au service des autres. En attendant une hypothétique reprise de la saison d’athlétisme : «Ça devait démarrer le 27 avril à Dudelange. Peut-être que ça va être reporté à juillet ou plus tard. On verra bien.» Évidemment, personne n’a de réponse à cette question.
Romain Haas